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Dimanche, 5 Avril 2009
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Dieudonné et les élections piège à c. ?
Claude Bourrinet
Tribune libre
Dieudonné et les élections piège à c. ?
Si l’on veut contester radicalement, c’est-à-dire jusqu’aux racines, le système actuel, qui se présente comme une entreprise mondialiste, universaliste, mercantile, libérale, financière, individualiste et consumériste, il est indispensable de définir ce qu’il est possible de faire et ce qu’il est impossible d’espérer. Il en va d’ailleurs ainsi de toute période historique. La force des choses impose en effet sa logique, entraîne les destinées, quand bien même elles en peuvent mais, et finalement érige des barrières, matérielles, sociales, psychologiques, dont l’évidence n’apparaît que tardivement, après d’éventuelles tragédies ou de comiques hoquets historiques.

Il n’est pas rare non plus que les hommes fassent l’Histoire en croyant reproduire la Geste d’ancêtres qu’ils prennent pour modèles.

Hegel, Marx et Engels ont suffisamment analysé cette « ironie » de l’Histoire qui amuse autant qu’elle meurtrit.

Néanmoins, l’espèce humaine ne s’est pas encore définitivement engagée dans la voie de garage d’un conditionnement intégral, qui la rendrait incapable de réagir, même sporadiquement, aux élans mortifères qui l’assaillent. En tout cas faut-il l’espérer.

Encore s’agit-il de savoir sous quelles modalités.

Notre monde offre toutes les apparences d’un passé qui n’est pas si lointain. La démocratie existe encore formellement, le mode d’élection des gouvernants, qu’il soit direct ou indirect, possède de fortes assises légitimées par le temps, la garantie de l’expression politique et le respect de l’individu paraissent explicitement inscrits dans les lois et les déclarations d’intention, les partis constituent les rouages d’une machine qui, malgré une désaffection somme toute relative, continue à organiser la vie publique et le destin de la communauté.

Bien sûr, ce tableau est loin d’être aussi idyllique en réalité, nous le savons bien, mais les réflexes politiques adoptent la logique qui le sous-tend, qu’on opte pour un choix participatif ou pour une opposition permanente, une posture de « tribun », les deux hypothèses pouvant d’ailleurs se conjuguer, comme l’a montré l’exemple (désastreux) du PC français.

La participation à des élections relève de cet atavisme dont l’empreinte génétique réside dans l’expérience paradigmatique de la Révolution de 1789. A cela, on ajoute volontiers des arguments tactiques ou stratégiques, des enjeux de positionnements politiques et de rapports de force, des nécessités de sensibilisation de l’opinion, de propagande, d’expression, des considérations financières liées à des financements publiques d’élus ou d’appareils, ou tout simplement, et peut-être ingénument, on exhibe l’opportunité d’influer sur des institutions qui n’ont en vérité plus, ou pas, de pouvoir, comme le Parlement européen.

Toutes les raisons invoquées sont bien sûr fondées, si l’on veut, mais elles ne présentent pas moins des désagréments. Car, outre qu’elles engendrent des illusions dont profite le système, elles justifient les dérives d’élus qui, après une période d’acculturation, se fondent dans le moule officiel pour, finalement, trahir les convictions premières. La vie politique des vingt dernières années offre des cas semblables, y compris au Front national, dans le sein duquel on cultive pourtant les valeurs de loyauté et de fidélité.

Bref, que l’on soit doté d’une longue ou d’une courte vue, les élections approchant (ce qui ne manque pas d’arriver régulièrement), on semble partager cette espèce d’agitation enfiévrée qui, tout à coup, fait prendre un champ de taupinières pour la chaîne de l’Himalaya.

Or, la machine tourne évidemment à vide. Non seulement le vrai pouvoir est ailleurs, dans les cercles oligarchiques transnationaux, mais les fondements mêmes du projet qu’avaient conçu les Lumières semblent obsolètes. La personne a éclaté, l’individu lui-même est incertain, en tout cas l’entreprise historique qui visait à construire un être libre et volontaire n’existe même plus dans les discours, qui soulignent plutôt l’urgence d’en satisfaire toutes ses pulsions, l’autorité sous toutes ses formes, et surtout légitimée par un ciment communautaire profond et enraciné, a laissé la place au contrôle policier et à la propagande, les devoirs individuels et collectifs ont été remplacés par des stratégies cyniques et des rentes de situation. Le monde a plus changé en 50 ans qu’en deux cents ans, et peut-être même qu’en 500 ans. La rupture est sans doute aussi importante qu’entre le moyen-âge et la Renaissance rendant vaine la reconduction des comportements d’autrefois. Il n’est d’ailleurs qu’à observer empiriquement les gens autour de soi, et surtout les jeunes, abrutis par la sous-culture américaine, dont toute espèce de référence au passé, toute sorte d’enracinement, toute tentative de prise de distance et de hauteur semblent désormais interdites, pour comprendre combien la situation est désespérée, et que les possibilités d’inverser les choses est encore plus inenvisageable qu’il y a seulement vingt ou trente ans. Les prétentions qu’offrait l’âge du capitalisme industriel, qui favorisait les doctrines volontaristes et autoritaires, paraissent bien étranges à l’aune actuelle des revirements sporadiques, pulsionnels, de l’opinion désormais imperméable à toute construction véritablement politique. Le succès qu’a pu connaître le Front national ne provient pas d’autre chose que de cette capacité à capter les oscillations réactives d’une population désemparée. Mais le NPA peut tout aussi bien le faire maintenant, et toute force populiste qui élargirait son audience. Et qu’importe le programme ! Le Front national en a-t-il eu qui fût cohérent, sinon dans sa ressemblance avec celui des néo-cons ?

La tentative de Dieudonné de rendre, par les élections, audible et visible son combat, doit être appréciée selon ces paramètres. L’audace de se présenter contre l’emprise sioniste ne doit pas cacher les faiblesses de l’entreprise, qui innove bien moins qu’elle n’en a l’air. Sans compter qu’on ne peut pas ne pas penser à celle du peu regretté Coluche.

La participation à des élections vaudront plus de déboires que d’avantages.
N’ayant pas de conseil à donner à l’humoriste, on ne saurait cependant s’empêcher de penser que ses provocations répétées font, et feront bien plus, qu’une tournante électoraliste, qui risque de le discréditer en le ridiculisant.
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