Ce génocide qui n’en fut pas un
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14/04/04 |
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11.48 t.u. |
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Christian Bouchet |
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Ce n’est pas sans un certain vice que j’ai donné ce titre à ma chronique de cette semaine. Le faisant, j’ai imaginé l’œil torve des censeurs des ligues de vertu s’allumant soudain : « Enfin, on va pouvoir le coincer pour révisionnisme ! ».
Eh bien non, messieurs les flics de la pensée, ce ne sera pas encore pour cette fois !
Si dans les lignes qui vont suivre je serai bien, d’une certaine mesure, révisionniste, je le serai concernant le ... Rwanda ! Concernant ce « génocide » dont on nous a, dixième anniversaire oblige, rebattu les oreilles ad nauseam ces dernières semaines.
La fonction politique d’un « génocide » est simple : elle crée une obligation comportementale. Le génocidaire devient le représentant du mal absolu. Quelque soit la justesse éventuelle de sa cause, on ne peut plus, en aucun cas, la soutenir. Le génocidé est, lui, auréolé de son prétendu martyre. Quoiqu’il fasse, il est exempté de toute critique ; sa position devient juste et son comportement postérieur est légitimée par la persécution même qu’il a subi.
Or le « génocide » rwandais a été géopolitiquement bien utile : il a permis aux Etats-Unis d’avancer leurs pions dans une zone qui était une chasse gardée européenne et plus précisément française.
Quand, en octobre 1990, le Front patriotique rwandais - formé des descendants de membres de l’ethnie Tutsi exilés en Ouganda depuis plus de trente ans ! - envahit militairement le Nord du Rwanda, ses principaux animateurs sont anglophones et il est évident qu’ils sont des proches de Yoweri Museveni, le président de l’Ouganda, que tout le monde sait être une marionnette des américains.
Rappelons que l’ethnie largement majoritaire au Rwanda sont les Hutus et que tout naturellement (démocratiquement, pourrions-nous écrire) ils dirigent alors leur nation. Or, en 1994, l’avion du président légitime du pays est abattu au décollage par un tir de roquette. Les soupçons se portent immédiatement sur le FPR et tout logiquement des massacres inter-ethniques ont lieu : les Hutus massacrant les Tutsis dans les zones qu’ils dominent, les Tutsis faisant de même dans les zones qu’ils conquièrent...
« Massacres inter-ethniques », c’est le terme qu’emploiera alors François Mitterrand. Dominique de Villepin - qui était alors directeur de cabinet au ministère des Affaires étrangères - parlera, lui, en se souvenant de cette époque et de ces lieux où il s’était rendu, « des génocides » du Rwanda, faisant bien ressortir, par ce pluriel, le fait que les tords étaient pour le moins partagés.
Mais la propaganda staffel étatsunienne jouera son rôle et il y aura un « génocide », un génocide unilatéral, effectué par les Hutus sur les Tutsis.
Conclusion, le FPR prendra le pouvoir au Rwanda et, bien que minoritaire dans la population, les Tutsis, au mépris de toutes les règles démocratiques, contrôleront dictatorialement la totalité de l’Etat.
Les USA auront gagné un allié de plus dans le cœur de l’Afrique et repoussé un peu plus l’influence française.
Dix ans plus tard, l’anniversaire des massacres est une occasion comme une autre de culpabiliser la France, qui n’a rien fait, qui a laissé faire, qui a été complice...
Ce n’est sans doute pas un hasard si les journalistes les plus en pointe dans ce combat sont Patrick de Saint Exupéry qui travaille au Figaro Magazine, le plus américain des magazines français, et le sioniste Jean Hatzfeld qui ne manque pas une occasion de faire un parallèle entre le Rwanda et l’Allemagne des années 1933-1945 !
Il est une fois de plus confondant et marquant de voir à quel point nos médias sont aux mains d’américanophiles et à quel point ils contrent de manière dissimulée la politique étrangère du gouvernement français.
Journaleux et kollabos sont des termes qui tendent de plus en plus à être synonymes...
Christian Bouchet
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