24/10/04 2.06 t.u. Christian Bouchet

J’envisageais depuis un certain temps de consacrer une de mes chroniques hebdomadaires aux élections présidentielles américaines. J’escomptais m’y étonner de l’intérêt que ce duel - qui ne changera rien au fond - éveille dans les médias français et du black out quasi total qu’y subit - en contre coup - le troisième candidat, Ralf Nader, qui lui propose pourtant une réelle alternative.

Cette semaine, précédant de peu le scrutin, devait être la bonne. Mais notre politique intérieure en a décidé autrement.

Politique intérieure ? Ces mots sont inadéquats, mais je ne sais pas par quoi les remplacer. Peut être devrais-je écrire Big Brother en a décidé autrement.

Les policiers de la pensée espéraient ces derniers jours une suspension de Bruno Gollnisch de ses fonctions d’enseignant. Celle-ci n’étant pas venue - il faudrait la justifier, et tout porte à croire qu’un recours au tribunal administratif rétablirait rapidement Gollnisch dans ses droits -, on a fait intervenir les flics auxiliaires, les militants des bandes armées sionistes et leurs supplétifs de la gauche bien pensante. Le vice-président du FN n’a donc pu assurer ses derniers cours, cela dans l’indifférence générale et il y a fort à parier que la situation perdure.

A peu près au même moment, le journaliste Alain Ménargue a du démissionner du poste à responsabilité qu’il occupait à RFI. Il était coupable d’avoir écrit un livre contre le mur de la honte érigé par Sharon en Palestine occupée et d’avoir rappelé des faits historiques anciens (une citation du Lévitique et une allusion à la construction du ghetto de Venise) qui mettaient en perspective l’action des sionistes les plus ultras. Cela était bien évidemment trop. Il avait passé la ligne... On ne peut pas avoir de pareilles idées et travailler dans les médias.

Last but not least, le rapport Rufin, vient d’être rendu public. Même s’il aborde marginalement l’islamophobie, son sujet de fond est « l’antisémitisme en France » et les mesures nécessaires pour le réprimer. Ce qui est le plus marquant dans ce rapport c’est qu’il vise à étendre au maximum la notion d’antisémitisme puisqu’il propose de poursuivre ceux qui remettent en cause l’existence de l’entité sioniste ou qui assimilent sa politique avec celle de l’apartheid ou du nazisme. Ainsi donc, la critique d’un Etat et de la politique qu’il mène serait assimilée au racisme et sévèrement poursuivie. Ce serait là, à notre connaissance, une première en France.

Mais dans le même temps tous ces faits sont très éclairants sur la raison des campagnes incessantes autour d’un fantomatique antisémitisme à la française. Ce que veulent les initiateurs de celles-ci, c’est, non pas défendre les juifs français, mais exercer des pressions sur tous ceux qui soutiennent le peuple palestinien, c’est en somme agir en agent d’influence de l’entité sioniste.

D’ailleurs, il est piquant de constater que parfois les animateurs de ces campagnes se prennent les pieds dans les tissus de leurs mensonges.

C’est ce qui est arrivé récemment à Patrick Klugman - vice-président de SOS-Racisme et membre de la direction du CRIF - qui se laisse aller dans Le Monde des religions de septembre (page 31) à déclarer que, en définitive, la France n’est pas le moins du monde antisémite car « la France est le pays où l’on trouve le plus de restaurants cachers, où il y a hors d’Israël la plus forte proportion d’enfants scolarisés dans des écoles juives. Où celui qui veut pratiquer le judaïsme se trouve confronté à la difficulté de choisir le judaïsme qu’il préfère : consistorial, libéral, orthodoxe ou encore loubavitch. Le pays surtout, où les juifs peuvent vivre librement et fraternellement parmi d’autres qui ne le sont pas. Il est difficile de se figurer que pour 600.000 âmes à peine, il y ait quatre radios, une chaîne de télévision, trois mensuels et deux hebdomadaires »...

Attention Patrick tu vas te faire gronder très fort et tes poste honorifiques pourraient bien être à siège éjectable !

Christian Bouchet