
Des résultats sans surprise
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24/03/04 |
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10.31 t.u. |
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Christian Bouchet |
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Dans ma précédente chronique sur ce site, j’avais espéré une « montée aux extrêmes ». En définitive, celle-ci n’a pas eu lieu et les résultats des régionales sont sans surprise et sans grand intérêt.
Que la gauche du système progresse au détriment de la droite du système, peu nous importe, et les scores du FN ne sont pas suffisants - en grande partie du fait du nouveau mode de système électoral - pour ébranler un instant le monde politique comme en 1998 ou en 2002.
Cela écrit, l’analyse des scores nationaux donne raison aux divers articles publiés dans la « version papier » de notre mensuel Résistance sur l’évolution du camp national.
La bulle de l’« illusion identitaire » a éclaté et la réalité des urnes a fait retomber le soufflé.
La première chose qui est remarquable en l’espèce c’est que ce courant n’aura été présent face aux électeurs qu’en Alsace (par honnêteté intellectuelle, on notera, dans le Finistère, cinq candidatures « identitaires » aux cantonales sous l’étiquette Mouvement régionaliste breton). Ensuite, il est frappant que les résultats n’ont pas été au rendez-vous. Alsace d’abord devait faire jeu égal avec le FN, voire le devancer... Elle ne dépasse pas la barre fatidique des 10 %.
Quand au MNR, qui partageait avec les « identitaires » son thème principal de campagne (l’anti-islamisme), son score montre bien que l’islamophobie (comme je l’ai écrit à de très nombreuses reprises) n’est pas un thème porteur en terme électoral. Cette analyse étant renforcée par l’évolution des scores du FN. Ceux-ci croissent dans les zones de population où l’insécurité sociale s’est accrue ce qui prouve bien que le Français vote pour un parti anti-système et non pas pour un parti anti-musulman.
En résumé, dans les régions, comme le disait il y a bien longtemps Jacques Duclos (candidat communiste aux présidentielles de 1969 concernant le choix au 2ème tour entre Pompidou et Poher), le blanc bonnet va remplacer le bonnet blanc, et tout continuera comme avant. Le malheur c’est que l’on ne voit absolument pas comment changer les choses...
Christian Bouchet
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