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:::::::: histoire :: amérique latine ::

Juan Domingo Peron et la révolution cubaine

04/06/02 11.38 t.u.
Javier Iglesias


UN ETAT SYNDICALISTE

Ces progrès enflammèrent l'imagination des révolutionnaires latino-américains. Peron insistait d'ailleurs pour dire que ces progrès n'étaient qu'un commencement, l'amorce d'une révolution plus profonde. Et le 10 mai 1952, il proclamait : « Dans la doctrine capitaliste, le produit du capital appartient nécessairement aux capitalistes ; le collectivisme estime que le produit du labeur appartient à l'Etat, qui est l'unique propriétaire du capital de travail. La doctrine péroniste affirme que le rendement national est le fruit du travail des personnes et appartient de ce fait aux travailleurs, lesquels doivent accéder progressivement à la propriété et à la gestion directe des biens capitalistes et de la production, dans les secteurs du commerce et de l'industrie. »

Ces perspectives sont très largement apparentées au syndicalisme révolutionnaire, comme l'indique Christian Buchrucket dans une étude qu'il a consacrée au péronisme. « A l'inverse du socialisme marxiste, le péronisme s'est inspiré des théories de base de l'anarco-syndicalisme italien, français et espagnol. On y retrouve notamment deux exigences : a) le syndicat peut intervenir directement dans le combat politique, il n'est pas tenu de passer par un parti politique, lorsque l'intérêt général est en jeu ; b) il devra ultérieurement administrer directement les moyens de production. Dès 1906, le Congrès syndical d'Amiens proclame : Le syndicat n'est encore qu'un centre de résistance, mais il sera à l'avenir responsable de la production et de la distribution de la richesse, qui est à la base de l'organisation sociale ».5

La similitude est tout à fait palpable lorsque Peron définit l'État justicialiste comme un « État syndical ». Il déclare en effet : « Nous sommes dans une phase de transition. Le monde se divise entre le corps politique et le corps social, mais l'organisation politique est en déclin, et l'organisation sociale s'affirme (... ) Nous ne nous revendiquons pas spécifiquement de l'une ou de l'autre. Je ne peux à ce stade abandonner le parti politique au profit du mouvement social, mais l'inverse est tout aussi vrai : l'un et l'autre sont aujourd'hui indispensables. Si le processus se poursuit, nous accompagnerons cette évolution et le moment venu, nous ferons au parti politique des funérailles de première classe. Nous créerons alors une nouvelle organisation. Nous nous acheminons ainsi vers l'État syndicaliste, et tout le monde doit en être bien conscient. »6

L'importance de l'organisation syndicale dans l'État et au sein du mouvement péroniste (il en est la « colonne vertébrale »), son rôle dans la constitution des provinces, l'acquisition par l'organisation syndicale des brasseries Bemberg et du quotidien La Prensa, la présence de ministres, députés et gouverneurs ouvriers, font comprendre que le socialisme national, humaniste et chrétien que Peron prône en 1960 s'assimile à cette Troisième Voie d'un socialisme syndicaliste et autogestionnaire de libération nationale.

UN NATIONALISME REVOLUTIONNAIRE CUBAIN

Si l'influence de la révolution péroniste rejaillit sur l'ensemble de l'Amérique latine, elle prit une dimension particulière à Cuba dans les années 1 956, à telle enseigne qu’on y a vu « brûler le feu péroniste qui consume les Caraïbes »7. Le capitalisme des Etats-Unis était à ses portes, par ailleurs le communisme cubain pré-castriste fut résolument contre-révolutionnaire.

Il faut rappeler que Cuba fut l'ultime nation latino-américaine à accéder à l'indépendance. C'est en 1898 que Cuba se libéra de la domination espagnole, grâce au concours des troupes américaines qui accostèrent dans l'île après un attentat jamais élucidé contre le navire Maine. Cuba passa alors sous l'orbite américaine, et en juin 1901 la constitution fut transformée pour sceller cet état de fait : l'amendement Platt, du nom de son instigateur, Orviolle Hitchcock Platt, sénateur du Connecticut, énonce : « Cuba autorise les États-Unis à intervenir militairement pour la défense de l'indépendance cubaine et le maintien d'un gouvernement qui garantisse la protection de la vie, de la propriété et de la liberté individuelle. » Contre cet expansionnisme yankee que dénoncèrent des patriotes tels que José Mari, une opposition apparaît. Dans son ouvrage The Usa and Cuba, le professeur Robert F. Smith, du Texas Lutheran College, la définit comme un nationalisme intransigeant de type anti-impérialiste. Dès le moins de juin 1922 (donc bien avant les années 1959-1960), un quotidien de la Havane titre en page de couverture, sur huit colonnes : « La haine des Etats-Unis sera la religion des Cubains ».

Pour contenir ces manifestations anti-impérialistes, les Etats-Unis imposent la dictature sanguinaire de Gerardo Machado (1924-1933), président du Parti Libéral, qui accule l'opposition patriotique et populaire à la résistance armée, au terrorisme, au sabotage et à la conspiration insurrectionnelle. L'éthique du castrisme se fonde d'ailleurs à notre avis sur cette expérience de nationalisme révolutionnaire bien plus que sur la doctrine marxiste.

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