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L'Amblimore antifasciste ou l’extrême-gauche pro-américaine
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22/12/03 |
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15.38 t.u. |
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Claudio Mutti |
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Aux camarades de Togliatti, les impérialistes ne refusèrent pas de montrer leur reconnaissance. Un exemple illustre est particulièrement significatif, Arrigo Boldrini dit « Bulow », qui après avoir commandé la 28ème brigade Garibaldi fut longtemps un parlementaire du PCI, fut décoré de la médaille d'or par le général McCreery, commandant de la VIIIème Armée, en février 1945.
Que la « Résistance » antifasciste ait été un mouvement collaborateur au service de l'envahisseur anglo-américain, un mouvement qui a contribué à livrer l'Italie au capital impérialiste est une donnée reconnue aujourd'hui par l'historiographie communiste « hérétique », c'est à dire non aligné sur la mythologie de la résistance. « L'accusation faîte au mouvement partisan de s'être inséré en toute connaissance de cause dans le front militaire allié est devenu une évidence historique», écrit, par exemple, un historien qui a rédigé plusieurs articles pour l'Enciclopedia dell' antifascismo e della resistenza. D'ailleurs, déjà en 1944, l'organe d'un groupe communiste écrivait : « Né de la désagrégation de l'armée, les bandes armées sont, objectivement et dans les intentions de leurs animateurs, des instruments du mécanisme de la guerre anglaise ».
Les antifascistes de Badoglio, les catholiques, les libéraux et les sociaux-démocrates n'eurent, la guerre terminée, aucune difficulté à admettre la caractère collaboration de la « Résistance » avec les Américains, car dans les années de l'après-guerre leurs partis continuèrent à être des serviteurs de la politique des Etats-Unis et car de nombreux « partisans blancs » continuèrent leurs activités philo-occcidentales dans les « Partis démocrates », dans le journalisme ou dans les rangs du contre-espionnage ou du réseau Gladio. Les communistes, qui du fait de la « guerre froide » se trouvèrent alignés sur l'URSS, cherchèrent eux à créer une image patriotique de la « Résistance » et à attribuer à l'action partisane le mérite exclusif de la défaite nazi-fasciste.
Comme si les Anglo-américains n'avaient jamais existé. Comme si l'action partisane des antifascistes n’avait pas été appuyée et financée par les impérialistes occidentaux (en plus des capitalistes du Nord hostiles à la socialisation des entreprises décrétées par la République sociale). Dans le Sud occupé, certaines formations de l'extrême-gauche s'était mises immédiatement à la disposition des envahisseurs anglo-américains pour « libérer » le restant du territoire de la péninsule. En Campanie par exemple, était né le Parti socialiste-révolutionnaire italien, qui parmi ses objectifs immédiats avait celui « d'aider les anglo-américains dans la libération du territoire restant de la péninsule ». « Après avoir accueilli les alliés comme des libérateurs, les socialistes-révolutionnaires avaient rencontré, à Salerne, le Général Clark. Ils lui demandèrent alors de pouvoir assister les troupes américaines dans leur entrée à Naples et ils participèrent, en outre, aux tractations pour la constitution des Groupes combattants italiens ».
Au Nord, en février 1943, le Parti communiste, le Parti d'action, le Parti prolétaire pour une république socialiste et le Parti social-chrétien, avaient pris contact avec l'OSS, le service secret américain, par l'intermédiaire d'un agent de liaison de premier ordre : l'ingénieur Adriano Olivetti, ami de Carlo Rosselli.
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