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Les Socialistes quittent le NSDAP
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26/06/02 |
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8.06 t.u. |
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Otto Strasser |
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Ce qui nécessite qu'on éclaire le concept de propriété. Je considère que le respect religieux de la propriété privée exclut toute possibilité d'un socialisme allemand. Nous savons naturellement que toute culture repose sur la propriété, mais une fois reconnue l'importance extraordinaire de cette constatation, à savoir que seule une assise matérielle permet à l'être humain de s’épanouir et d'avoir un comportement droit et fier, il en résulte la nécessité de donner aux 80% d'Allemands non propriétaires la possibilité d'acquérir une forme de propriété. Cette possibilité, le système capitaliste actuel ne la leur donne pas. La situation est comparable à celle qui prévalait au temps des guerres de libération (contre Napoléon 1°, NDT). A l'époque, le Baron Von Stein prononça ces paroles dont nous devrions nous inspirer : « Pour apporter à la nation liberté et honneur, il faut permettre à ceux qui en son sein sont opprimés d'accéder à la propriété et de participer au destin commun ».
Les opprimés étaient alors les serfs qui cultivaient la terre sans disposer d'aucun bien, pas même de leur corps. Il fallait libérer la paysannerie. Aujourd’hui, il faut libérer la masse ouvrière. A l'époque, on autorisa les paysans désormais affranchis à acquérir des terres et à participer au destin commun. Aujourd'hui la masse ouvrière doit accéder à la propriété et être associées aux décisions.
La propriété individuelle se conçoit pour l'agriculture, car le sol est divisible en petites parcelles. En matière industrielle, les choses se présentent différemment, il faut donc opter pour la propriété collective de l'entreprise, et ce à un double titre : d'une part l'ouvrier participe aux destinées de la nation et à son économie, d'autre part il est membre de la collectivité de l'entreprise dans laquelle il travaille. Pour pouvoir distribuer des terres aux paysans, Stein dut en confisquer aux grands propriétaires, car il ne se trouvait pas de terres sans maîtres. Nous devons faire de même aujourd'hui : les entrepreneurs détiennent le monopole de la propriété industrielle, il faut donc saisir une part de cette propriété pour la donner aux ouvriers, et dans un sens plus large, au peuple dans son ensemble. Ces propos nous font traiter de bolchéviques, mais les grands propriétaires traitèrent de même de Jacobin le Baron Von Stein. Pourtant : la libération de la Prusse eut été impensable sans la libération de sa paysannerie. De même, la libération de l'Allemagne passe par la libération des ouvriers allemands ».
Hitler : « La comparaison n'a pas de sens. Vous ne pouvez mettre sur le même plan la libération de la paysannerie et les exigences d'une société industrielle complexe. Bien entendu, on peut démembrer des terres et les redistribuer, mais justement, non ne peut faire de même avec une usine ».
J'interrompis Monsieur Hitler pour confirmer qu'il existe une réelle différence sur la forme, et que par cette comparaison, j'entendais souligner qu'à l'époque, la libération des paysans, coïncidant avec l'amorce d'une administration propre pour chacun des états, avait seule permis cet élan gigantesque qui déclencha les guerres de libération. Rien ne se serait passé, si on en était resté au principe d'inviolabilité de la sacro-sainte propriété. J'avais moi-même souligné la diversité des formes et le caractère double de la propriété collective. La collectivité a part à la propriété et aux décisions, à des degrés divers. Il faut ici distinguer l'individu perçu en tant que citoyen et en tant que membre de l'entreprise. Le premier a accès à la propriété plus qu'aux décision, le second prend les décisions plus qu'il n'a pas de part à la propriété.
Sur une demande de Monsieur Hitler, je déclarai qu'à mon sens, 49% de la propriété et des bénéfices devaient rester aux mains de leurs détenteurs actuels, 41% devait revenir à l'Etat qui représente la nation, et 10% au personnel de l'entreprise. Les décisions quant à elles devaient être prises à part égale entre l'entrepreneur, l'Etat et le personnel, de façon à réduire l'influence de l'Etat et à accroître celle des ouvriers.
Hitler : « Vous faîtes là du marxisme, du bolchévisme pur et simple. Cette démocratie, qui politiquement nous a menés à la Russie, vous prétendez l'étendre à l'économie, et ruiner du même coup la nation entière. Par là même, vous évacuez tous les progrès de l'humanité, lesquels furent toujours le fait d'un individu, d'un grand inventeur ».
Je répliquais en rejetant cette notion de progrès. Pour moi, l'invention des W.C. n'est pas un acte culturel.
Hitler : « Vous ne voulez tout de même pas nier l'évolution de l'humanité depuis l'âge de pierre jusqu'aux formidables inventions de la technique moderne, l'effacer d'un trait de plume au nom du système que vous avez imaginé ».
Je lui opposai que je ne crois pas au progrès de l'humanité. Bien plus, je pense que l'homme est resté inchangé depuis des millénaires, même s'il modifie son apparence. Monsieur Hitler croyait-il Goethe dépassé parce qu'il n'a pas roulé en automobile ou Napoléon parce qu'il n'avait pas la radio ? Je ne vois dans ce prétendu progrès que des stades d'altération. L'homme de 20 ans rêve d'avoir 30 ans et voit là un progrès. Le quadragénaire sera plus circonspect à la perspective de ses 50 ans, et le sexagénaire ne se regardera guère comme un progrès les dix années à venir. En effet, contrairement à ce que prétendent les libéraux, l'organisme ne se développe pas de façon linéaire, mais en vertu de cycles biologiques de la vie à la mort.
Monsieur Hitler répondit que mes propos étaient purement théoriques. La vie pratique attestait jour après jour des progrès techniques de l'humanité, progrès qui trouvaient toujours leur impulsion dans un petit nombre.
J'objectais que les grands noms de l'histoire n'avaient pas eu à mon sens le rôle qu'on leur prêtait. L'homme n'est pas créateur d'histoire, il est l'instrument du destin.
Monsieur Hitler me demanda alors brutalement si j'entendais aussi nier qu'il avait fondé le national-socialisme. Je le niais en effet, car je voyais dans le national-socialisme le fruit de la destinée, une idée implantée dans le coeur de centaines de milliers d'hommes, plus ou moins profondément, et avec des conséquences plus ou moins appuyées. Elle avait trouvé une expression particulièrement forte chez lui, Hitler, mais la simultanéité de l'apparition du national-socialisme et l'identité de contenu prouvaient qu'il recouvre un processus historique nécessaire plus qu'il n'est l'affaire d'un homme ou d'une organisation. Cette observation vaut au demeurant pour l'établissement du capitalisme, par delà les notions de bien et de mal. Aujourd'hui, ce système capitaliste est sur son déclin, il est moribond et doit céder la place au socialisme, qui façonnera l'image des 150 prochaines années.
Hitler : « Vous nommez socialisme une vision purement marxiste. Le système que vous avez bâti est un travail d'école, il ne correspond pas à la réalité de la vie. Au sens où vous l'entendez, il n'y a pas de système capitaliste. Le chef d'entreprise est dépendant de sa force de travail, de la disposition de ses ouvriers à participer à l'effort commun. S'il font grève, sa propriété est sans valeur. D'autre part : de quel droit se prévaudraient-ils pour réclamer une part de cette propriété, voire même pour participer aux décisions ? Monsieur Amann, accepteriez-vous que vos sténos se prennent tout à coup à discuter vos décisions ? L'entrepreneur est responsable de la production, et assure aux ouvriers leur subsistance. Nos grands chefs d'entreprise n'ont pas tant en vue l'accumulation des richesses et le bien être que la responsabilité et la puissance. Ils ont acquis ce droit par une sélection naturelle : ils sont de bonne race. Or vous voudriez les flanquer d'un conseil d'incompétents, qui n'ont aucune notion de rien. Cela aucun dirigeant économique ne peut l'accepter ».
Je répliquais qu'un simple regard porté sur les tenants du système capitaliste démontrait tout le contraire d'une sélection raciale dans notre sens. Et cela est bien naturel, quand la sélection se fait par l'argent. L'acquisition de richesses est le pire des critères pour un homme aspirant à l'héroïsme. A l'inverse, le système socialiste favorisant la responsabilité, le service rendu à la communauté et le respect des concitoyens, créerait une toute autre sélection raciale.
Mais lorsque Monsieur Hitler défendit l'idée que l'économie devait obéir à des critères de rentabilité, je m'insurgeais : « A cet égard, le national-socialisme défend une position exactement inverse ! A mes yeux, l'économie n'a d'autre sens et d'autre devoir que d'assurer à la nation la nourriture, l'habillement et le logement, et de prévoir en outre quelques réserves pour des temps de guerre et de pénurie. Or si l'on considère que l'économie doit couvrir les besoins, il est indifférent que les coûts de production soient plus élevés en Allemagne que dans d'autres pays. Dans une Allemagne nationale-socialiste, il importe peu que les fermiers états-uniens produisent un maïs deux fois moins cher, puisque le marché mondial ne nous intéresse pas. Naturellement, cela implique l'autarcie économique, et pour la conduire, un monopole des échanges internationaux mais elle seule permet une politique avantageuse pour la nation ».
Hitler : « Votre théorie est funeste et mène au dilettantisme. Pensez-vous donc que nous puissions jamais nous abstraire du commerce mondial ? Nous devons importer l'essentiel de nos matières premières et écouler nos propres produits manufacturés. Il y a quelques mois, j'ai reçu d'Asie orientale un rapport sur la compétition économique mondiale (Hitler fait allusion ici à une lettre du lieutenant Kriebel, qui résidait alors en Chine, NDT). Nous ne pouvons ni ne voulons freiner cette évolution. Tout au contraire, la race blanche, nordique, a pour mission d'organiser le monde de telle sorte que chaque pays produise ce pourquoi il a des compétences particulières. Il nous incombe à nous de réaliser ce projet grandiose. Croyez-moi, le national-socialisme serait d'une bien pauvre nature s'il se bornait à l'Allemagne et ne scellait pas la domination du monde par la race blanche pour les 1000 ou 2000 années à venir. Cela ne signifie pas l'exploitation des autres races. Simplement, les races inférieures sont appelées à des réalisations autres que les races supérieures. Nous devons assurer la domination du monde de concert avec les Anglo-Saxons ».
Je répliquais que j'étais effrayé par la définition d'un tel objectif qui rejoint l'idéal de la haute finance, laquelle voit dans le monde un vaste champ d'échanges destructeur des économies nationales et de toutes les différences entre les peuples. Pour moi, le national-socialisme restreint ses objectifs à l'autarcie dans une nation dont la croissance et la force vitale sont les conditions uniques d'une amélioration des bases d'alimentation en l'absence de tout objectif de nature impérialiste ou capitaliste.
Mon frère intervint ici dans le débat pour dire à Monsieur Hitler qu'à ses yeux également, nous devions viser l'autarcie économique et réduire notre implication dans l'économie mondiale au minimum nécessaire pour l'approvisionnement en matières premières.
MonsieurHitler répondit que l'autarcie pouvait être visée à long terme, mais que avant 100 ans, nous ne serions pas en mesure de subsister en l'absence d'échanges de biens avec l'extérieur.
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