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:::::::: textes idéologiques :: yockey ::
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Pensées 1950-1953
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24/08/04 |
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22.12 t.u. |
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Francis Parker Yockey |
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La situation mondiale du moment [1950] prend la forme de préparatifs de guerre entre les deux puissances restantes. Cette guerre sera une grande guerre, et sera commencée avec une prudence égale. Aucun « incident » à Berlin, Trieste ou ailleurs ne pourra précipiter une telle guerre. (…)
L’enjeu de la guerre sera la possession du sol de l’Europe, le centre du monde.
La Russie ne peut gagner que par un plus grand développement technique ; l’Amérique seulement avec des masses d’infanterie bien plus grandes que celles qu’elle peut lever à elle seule.
Encourager une croisade contre le Bolchevisme de Moscou fait simplement le jeu du régime de Washington.
L’impérialisme supplante à présent le vieux mot fascisme. Le fascisme a toujours été imprégné d’étatisme étroit à un degré plus ou moins grand.
L’ennemi est organisé internationalement à tous les niveaux. Pour nous, un manque d’organisation est l’assurance que tous nos combats, même vaillants et héroïques, seront voués à un échec sévère.
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Tous les intellectuels et les critiques qui ont lu Spengler l’ont, presque sans exception, mal compris. Ils ont oublié cette phrase hautement importante : « Ce que j’ai écrit ici est vrai, c’est-à-dire, vrai pour moi et pour les esprits dirigeants du temps à venir ». Ces idiots érudits ramènent tous la question à eux-mêmes : cette philosophie est-elle vraie ? Naturellement, dans une époque de criticisme, rien n’est considéré comme objectivement vrai, donc tous les érudits, toujours presque sans exception, rejetèrent Spengler, bien que tous empruntèrent sa méthode et sa terminologie et ses conclusions en grande partie pour atteindre des conclusions philosophiques en parfaite harmonie avec l’esprit de Polyana de 1900.
Celui qui pense au XXè siècle qu’une philosophie est objectivement vraie ou objectivement fausse est un anachronisme, et un idiot. Une croyance est vraie si elle me rend plus efficace, plus dangereux, plus coordonné. Dans ce sens Spengler est vrai – sa philosophie correspond à notre instinct métaphysique le plus profond, nous rend donc harmonieux en sentiment et en action et en parole.
Les idiots érudits ont aussi démontré par leur critique stupide de Spengler leur totale incompétence dans le domaine esthétique : une philosophie est une image – ici encore, Spengler le dit pour eux, mais ils ne le lurent pas – et si une image est un tout, si elle vit, si elle agit d’une manière créative sur l’observateur, alors elle est esthétiquement vraie. Ce n’est pas important si les ombres tombent à droite au premier plan et à gauche dans l’arrière-plan.
Nous vivons à une époque où le raffinement mental, comme tout ce qui est rare et beau, a apparemment disparu. Les hommes d’Etat sont de misérables arrivistes, presque sans exception, les soi-disant penseurs sont simplement des porte-paroles érudits des politiciens, les scientifiques sont des fakirs qui changent de théorie après quelques années, il n’y a plus d’esprits religieux, plus d’artistes, plus d’esprits universels.
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Il y a cinq plans du devenir : le cosmique, le végétal, l’animal, l’humain, la Haute Culture.
Pour le premier, personne ne peut être vraiment sûr de savoir s’il est vivant ou pas. Aucune définition de la vie ne peut être construite en excluant tous les phénomènes cosmiques. La distinction entre Etre et Devenir, comme toutes les autres distinctions, disparaît devant l’observation la plus passive.
En passant d’un plan à un autre, il n’y a pas de frontières ; tous les plans chevauchent les plans voisins dans la succession ; chaque plan conserve les caractéristiques des plans précédents à un degré plus ou moins grand.
La présentation de ces cinq plans dans cet ordre ne véhicule aucune idée « évolutionniste », au sens darwinien, mais est un ordre purement anthropomorphique, basé sur la complexité, le raffinement, l’élaboration et la diversité croissants du phénomène sur chaque plan – tels qu’ils apparaissent à l’observation humaine.
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La « race humaine » est principalement non-humaine – c’est-à-dire, l’élément animal prédomine non seulement numériquement, mais dans un échantillon donné d’un grand nombre, le plan animal prédomine. (…) En Europe même, dans chaque grande ville, par exemple, la plus grande partie de la population est gouvernée par des besoins et des idéaux animaux, cela dans les faits, mais pas en théorie. En Amérique, c’est vrai aussi en théorie.
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Chacun des plans de la vie a sa principale caractéristique, et sur chaque plan, chaque espèce vivante a ses caractéristiques particulières ; chez les animaux, l’œil de l’aigle le distingue, le nez du chien, le pied ailé du cheval. Qu’est-ce qui est humain cependant ? Qu’est-ce que les êtres humains possèdent, qu’aucun animal ne possède, ni aucune autre forme de vie ? L’esprit est la principale caractéristique de l’humain, mais l’esprit à son plus haut potentiel existe chez un nombre de plus en plus faible de membres de la « race humaine ».
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La vie et la mort ne sont pas des opposés, ne sont pas polarisés – la vie et la matière sont les pôles. La mort n’est l’opposée de la vie que par dérivation poétique – dans la mort, le vivant devient matière, le principe de vie, l’esprit, s’en va. Le processus de ce départ est appelé mort ; en d’autres mots, la mort est la dernière action de la vie.
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La vie et l’esprit sont identiques.
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La supériorité est une tentative ; la médiocrité est un fait accompli.
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La philosophie du XXè siècle n’a plus l’obligation d’exposer un système, mais une image.
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Pourquoi une philosophie est-elle même nécessaire au XXè siècle, l’Age de la Politique Absolue ? Parce que nous, enfants de la machinerie et des statistiques, avons toujours notre sens métaphysique proto-humain – nous devons remplir l’arrière-plan de nos esprits, même sommairement, même superficiellement.
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Freud est une image assez fidèle de l’homme ordinaire ; de même pour Marx ; de même pour Darwin. Le dénominateur commun de ces trois systèmes infâmes est l’idée d’égalité. Ces trois systèmes sont tous, dans leur origine inconsciente, une révolte contre la supériorité, l’aristocratie, la culture. Le darwinisme dit : « Vous voyez, malgré toute votre fierté, vous n’êtes qu’un singe ». Marx dit : « Vous les supérieurs, vous êtes simplement plus riches, et des voleurs, et nous allons maintenant vous exproprier, et vous serez nos serviteurs ». Freud dit : « Même vos plus fières réalisations ne sont rien d’autre que vos impulsions sexuelles ».
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Ces trois systèmes infâmes n’ont absolument aucune validité appliqués aux hommes supérieurs, aux grands hommes, aux hommes créatifs. Mais c’est contre ceux-ci que les trois systèmes étaient dirigés. Avec Darwin, c’était purement intellectuel, mais avec Marx et Freud la haine et la jalousie sont les forces motrices, et tout le verbiage pesant agrémente simplement leurs « complexes d’infériorité », le ressentiment de l’infériorité. Comme Marx et Freud se seraient réjouis du procès de Nuremberg !
Depuis le début, le marxisme et le freudisme furent des systèmes polémiques, jamais des systèmes « scientifiques ». Ils visaient, comme tous ceux qui utilisèrent ces doctrines infâmes, au nivellement.
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C’est la chose la plus facile au monde pour un étudiant en logique de détruire ces infâmes systèmes d’une manière scolastique ; par exemple le marxisme : si tout est économique, si la religion, la poésie, l’héroïsme, la philosophie, l’art de la guerre, sont tous de l’économie, cela n’efface pas les différences réelles, vivantes, entre ces choses. La poésie n’est pas la guerre, même si toutes deux sont économiques. Ainsi, qu’est-ce qui a été fait à part changer les noms, transposer les mots. Le freudisme : si, comme le disent les Freudiens, la musique de Mozart représente la tentative de Mozart de retourner dans la matrice de sa mère, et si les batailles de Napoléon représentent la même chose, même si elles ne sont que du sexe, il y a toujours une morphologie de la musique et une morphologie de la guerre, et l’harmonie et la composition ne peuvent pas être mieux enseignées ou mieux comprises en faisant intervenir l’embryologie. De plus, si tout est sexe, alors le sexe est tout, donc avec la même logique on peut dire que Mozart écrit de la musique dans la matrice de sa mère, et que Napoléon y livre des batailles.
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Marx et Freud voulaient tous deux décrire ce qu’ils comprenaient de manière différente. L’impératif de Marx : enrichissez-vous aux dépens des riches. Marx comprenait l’avidité, il transforma donc le monde entier et son histoire en une masse gluante d’avidité. Le système de Freud révèle qu’il était un monstre de désir non-spiritualisé. S’il avait été doué pour l’amour et l’érotisme, Vienne aurait eu un Casanova juif. Mais l’amour et l’érotisme lui sont tous deux inconnus. Son désir est obscur et animal, et domine totalement sa nature. Comme ce désir était associé à l’impossibilité de le satisfaire, à cause de son manque d’argent, de statut social et de charme personnel, il était totalement frustré, et comme l’infirme qui devient maître au jeu d’échecs, Freud souilla le monde entier avec son désir insatisfait, et dit : « Regardez cette saleté, cette boue – c’est ce que vous êtes tous, même si vous pensez que vous êtes raffinés et spirituels ».
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