
Grèves : les minorités agissantes
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21/06/03 |
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17.01 t.u. |
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Roland Gaucher |
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Et cela continue : jour après jour des coup de poing sont échangés entre les forces de l’ordre et des minorités très violentes. Coup de poing est l’expression utilisée par les médias. Mais dans bien des cas les choses vont plus loin : quand on incendie un local du Medef, ou quand on construit une barricade à l’entrée d’un pont, à Perpignan, on est bien au-delà d’une simple violence physique. On effectue en réalité des actes de pré-guerre civile.
A la tête de ces minorités très agissantes et très violentes, il faut citer la chienlit des profs. Elle donne des sueurs aux hommes du gouvernement et elle prend en otage, comme on l’a écrit, les candidats au bac et leurs familles.
Faut-il s’en étonner ? Il convient ici de rappeler que cette même chienlit, il y a environ un an, a précipité dans la rue, après le premier tour, des quantités de lycéens et d’étudiants.
C’était, il est vrai, contre Le Pen.
Contre Le Pen, tout est permis, bien sûr ! Des cohortes hurlantes ont envahi le pavé. Elles faisaient les délices des partis de gauche et d’extrême-gauche (PS, PCF, trotskistes...) Mais leurs démonstrations violentes ont été accueillies avec joie par Chirac et son entourage élyséen, et par l’ensemble de la droite " falso ".
Aujourd’hui, la minorité agissante des profs s’en prend au même Chirac, à Raffarin, à l’ensemble du gouvernement et de la fausse droite. Quand on voit tout ce joli monde crier au scandale, il y a de quoi rigoler.
Le cas des " profs " est sans doute à part, et il est vraisemblable que parmi les meneurs il n’y a pas de des " trotskistes ". Mais partout ailleurs on peut penser que ce sont essentiellement des trotskistes qui fomentent les troubles et manipulent ceux qui les exécutent.
Le Parti communiste, en effet, semble très réservé, et Thibault, le leader de la CGT, très prudent. Il est possible aussi que le formidable revers électoral encaissé par le PCF au premier et au second tour de la Présidentielle ait semé le désordre dans ses rangs et cassé ses élans révolutionnaires.
Le PS pour sa part, hormis sa sortie à l’Assemblée contre Raffarin, ne se montre guère virulent. Restent donc les trotskistes. Arlette Laguiller, flanquée de son manager Hardy, a appelé à la grève générale. Mais il s’agit là plutôt d’un numéro médiatique qui n’a guère de chances d’avoir de l’effet. Les plus actifs, les mieux organisés clandestinement, sont ceux qui ont été formés à l’école d’une infime, mais très efficace minorité, le Parti des travailleurs de Boussel/Lambert, et qui contrôlent de larges pans de Force ouvrière.
Au soir du jeudi 11 juin, la bataille des grèves est loin d’être terminée, mais il apparaît que les minorités agissantes ont perdu la phase du Bac. Du coup, le grand muet du sérail élyséen a cessé d’être aphone. Hourra ! Les sornettes sont de retour.
Roland Gaucher
Le 11 juin 2003
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