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politique
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La société malade de la démocratie

08/02/03 12.18 t.u.
Manfred Stricker

Dans un des derniers numéros de RIVAROL, celui du 31 janvier, l'excellent Petrus Agricola, incontestablement le meilleur commentateur de la vie agricole dans la presse française, du moins à ma connaissance, constate que les pouvoirs publics, parlement et appareil judiciaire, autorisent l'emploi d'insecticides qui tuent les abeilles, polluent la terre pendant cinq années au moins, pénétreront dans la chaîne alimentaire. Dans un autre article, le même commentateur avait cité une autorité disant que l'humanité ne survivrait pas à quatre années sans abeilles. L'irresponsabilité politique amènera peut-être la fin des nations civilisées plus tôt que des guerres civiles que tout le monde attend, tout le monde sachant bien qu'on ne trouvera pas sur la terre ni dans l'histoire, deux ethnies ayant réussi à vivre sans attendre l'occasion de se massacrer. Et Petrus Agricola de conclure que notre "société est malade de sa technique".

Non, la société n'est pas malade de sa technique, c'est un sophisme, un paralogisme qui met les lecteurs sur une fausse piste. Et cette affirmation est même une sorte d'injustice. Sans les progrès de la science et de la technique, les démocrates auraient enterrés depuis longtemps notre civilisation; peut-être après le chaos, l'humanité aurait-elle déjà reconstitué une autre civilisation, naturellement dans la souffrance. Notre société est malade de son système politique et personne n'ose le dire, personne non plus à RIVAROL. Tout a été dit sur cette question. Dans un article dans le numéro du 7 février 2003, - le coup d'Etat électoral de la Chiraquie - Jérôme Bourbon affirme , à propos de la démocratie moderne que" Drumont a démontré de façon définitive dès le XIX siècle qu'elle était le paravent du système cosmopolito-capitaliste".

Drumont est bien dépassé par la réalité : la démocratie moderne est le paradis non pas d¹une seule forme de parasitisme, mais de tous les parasites et parasitismes, des plus primitifs jusqu'aux plus élaborés, du vol dans les parcmètres, dans les châteaux et dans les églises, à l¹exploitation systématique de l¹affect de la culpabilité de la société occidentale chrétienne (les deux affects importants sont l¹agressivité et l¹angoisse). Un affect d¹ailleurs, développé par son éducation, qui a permis à la société chrétienne occidentale de bâtir des nations, ¦uvre dont les parasites sont incapables.

Nietzsche, lui aussi du XIXe siècle, ne s¹est pas donné la peine de faire une démonstration. Il a tout simplement aphorisé que le suffrage universel amènait des faibles et des paresseux au pouvoir ; et, définitivement, que " la démocratie est la forme historique de la décomposition de l'Etat ", in Trop humain I/472 (die moderne Demokratie ist die historische Form vom Verfall des Staates ; in Allzumenschliches I/472). Et quand on regarde les Etats-Unis, plus besoin de démonstration. Et même si deux dirigeants européens, Chirac et Schroeder, résistent quelque peu à cette décomposition ­ dans leur cas d¹ailleurs on peut dire que la culture est ce qui reste quand on a tout oublié - , nous verrons combien de temps, le processus est en cours et il semble inévitable et irréversible. La démocratie française est sans doute autant parasitée que la démocratie américaine, mais les parasites concentrent leurs moyens là où l¹investissement est le plus rentable.

L¹agriculture livre une belle expression de cette décomposition de l¹Etat, et partant de l¹Etat, de la Nation. Comme pratiquement chaque président ou chef de gouvernement est pire que le précédent, il en est de même des insecticides. Et il se pourrait très bien que la fin de notre civilisation fût provoquée par des abus dans le domaine de l¹agriculture, avant même que les conflits ethniques, eux aussi inévitables, fussent arrivés à maturité. Les statistiques médicales sont effrayantes, non seulement pour ce qui est du cancer, mais aussi de la schizophrénie, de l¹autisme, de l¹asthme et de bien d¹autres maladies. Il y a quelques années, on a pu lire dans les Dernières Nouvelles d¹Alsace qu¹en l¹espace d¹une vingtaine d¹années, les hommes avaient perdus plus de 60% de leurs spermatozoïdes. Encore un problème qui ne semble inquiéter personne.

Mais ce qui est frappant et qu¹il y a dans ce processus de décomposition une sorte d¹énorme consensus. Chacun y contribue dans son métier. Comme les élus vivent en quelque sorte sur ceux qui travaillent, ceux de la presse vivent sur ceux qui lisent, y compris la presse se disant nationale. Un Petrus Agricola est en état de veille internet permanente et se tient prêt à nous parler du prochain danger qui nous menacera, dans la mesure où le Gaucho n¹aura pas encore réussi à exterminer les abeilles et autres transporteurs de pollen. Et Jérôme Bourbon nous parlera savamment de la prochaine magouille de la bande à Chirac pour conserver le pouvoir, faire taire les juges etc.. Des informations fort utiles, certes, mais qui ne sont pas suffisantes pour constituer ce qu¹on appelait autrefois une presse politique. Ne parlons pas d¹une philosophie de la politique, puisqu¹il n¹y a plus de philosophie de rien, et que même des philosophes de la philosophie seraient nécessaires d¹urgence . Le philosophe Albert Schweitzer, - il voulut être un Kulturphilosoph, un philosophe de la culture, une profession qui n¹existe pas en France - , incontestablement influencé, lui aussi, par Nietzsche, attribuait notre décadence aux philosophes ; cette idée se défend. Elle permet au moins d¹étayer l¹hypothèse que dans notre décadence, personne n¹est innocent.

Nous avons donc en France d'un côté des pouvoirs politiques mous - la droite molle, une formule connue, pas appliquée à la gauche parce que la gauche est censée être essentiellement molle, bien que la droite souvent la batte en mollesse -, mais d'un autre côté nous avons aussi une presse molle. Et encore l¹adjectif mou est-il un euphémisme. Quand on lit dans Lectures françaises de janvier par quels moyens les présidents américains Wilson et Roosevelt sont parvenus à faire entrer leur pays dans deux guerres mondiales qui n¹étaient pas les leurs, et auxquelles le peuple américain ne voulait absolument pas participer, on peut dire que la démocratie arrive à mettre au pouvoir non pas seulement des hommes faibles, paresseux, stupides et corrompus, mais des hommes summa summarum criminels (lire Une opinion publique qu¹on mène en bateau, par Jacques Villemonais, in Lectures Françaises, janvier 2003).

Comme les politiciens, cette presse vit sur la situation existante, espérant qu'il y ait toujours assez de mécontents et de clairvoyants pour l'acheter, afin que cette presse puisse payer son papier, ses salaires et ses retraites. Alors qu'un moment viendra, un moment de chaos où de toute manière plus aucune retraite ne sera payé. Ou si elles seront payées, on ne trouvera pas dans les magasins quoi acheter. Notre société est devenue excessivement fragile et il est fort possible que, à un moment donné, tout s¹arrête, l¹ordre en premier lieu, brutalement.

Il manque dans la démocratie française un organe que, pour viser haut dans le but de toucher au-dessus de la moyenne, un organe de philosophie politique.

Manfred Stricker

 
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