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politique
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Le Front national et la Corse, un virage à 180 °

22/12/03 14.09 t.u.
Lionel Placet

Au second tour des élections présidentielles, Jean-Marie Le Pen a fait 20 % dans l’île de beauté, soit deux points de plus que sa moyenne nationale. Il culminait même à 22 % en Corse du Sud. Un résultat plus qu’honorable pour un parti qui revenait, localement, de loin.

Un parti d’« immigrés »

Composé en grande partie de rapatriés, le Front national a été à l’origine en Corse un parti d’« immigrés ». D’où des errements assez préjudiciables à son implantation que ce soient les liens qu’entretinrent, vraisemblablement, certains de ses militants avec le groupe terroriste anti-séparatiste Francia, le choix de l’ineffable Roger Holeindre comme son chef de file à diverses élections, etc. D’où une implantation inférieure à ce que l’on pouvait s’attendre et une crispation nette des milieux identitaires locaux à son égard qui firent qu’à deux reprises JMLP fut empêché manu militari de tenir des meeting en Corse. Pour aggraver le tout, les militants du FN locaux les plus favorables à l’identité corse choisissaient en 1998 le parti de Bruno Mégret.

Or, contre toute attente, alors qu’il n’a pas d’élu à l’Assemblée de Corse, le FN recueille de plus en plus de voix dans l’île et il a adopté sur les problèmes de celle-ci une position décontractée qui tranche avec le passé. Lors du référendum sur la réforme des institutions corse, le FN a décidé par exemple de ne pas appeler à voter non, mais de boycotter l’élection en se tenant à « égale distance du oui et du non ». Une ligne qui, ne cautionnant ni un processus maladroit, ni ne rejoignant les dinosaures claniques, avait le mérite de reconnaître cependant la réalité de l’identité corse au sein de la France et ses spécificités dues à l’insularité et à la langue.

La surprise Martinelli

Le responsable de ce changement de cap est un corse du nom d’Olivier Martinelli. Il est directeur du cabinet de Jean-Marie Le Pen et il sera la tête de liste du FN dans l’île aux prochaines régionales.

Fervent partisan de la langue corse qu’il pratique, Martinelli expliquait au printemps 2003 à National Hebdo : « Ma fille n’a qu’un an et demi mais c’est vrai que je lui parle corse, et je tiens absolument à lui apprendre la langue corse, qui est celle de sa petite patrie» et le 16 juin dernier il publiait, dans Corse matin, une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy entièrement rédigée en corse.

Lors du dernier congrès du FN, Olivier Martinelli avait surpris en faisant sienne la notion de « peuple corse ». Interviewé par Minute, il a surenchéri : « Il y a incontestablement une spécificité corse, assise sur un territoire spécifique - la Corse est une île - sur une langue - la langue corse, qui est, comme le Français, une langue latine - et sur une communauté de culture fondée sur le christianisme, le sens de la famille et le primat des valeurs traditionnelles. Surtout, il y a, au sommet de la hiérarchie de valeur de chaque Corse, un instinct de liberté extrêmement puissant. Oui, je crois que tout cela dessine une communauté de sentiment vivace. »

Puis il a ajouté : « (la Corse) a conservé beaucoup des attributs d’une société traditionnelle. C’est une société solide, dans son maillage familial, dans ses valeurs et elle peut à ce titre être un modèle pour la France qui connaît, elle, une désagrégation du tissu national et du tissu familial qui contraste avec la pérennité des valeurs traditionnelles dans l’île. Contrairement à l’image d’Epinal selon laquelle la Corse a besoin de la France, je dirais presque aujourd’hui, sur beaucoup de points, c’est la France, déracinée, décérébrée et inquiète, qui a grand besoin du modèle corse. »

Enfin, citant Carl Lang («Nous sommes arrivés au moment de la synthèse identitaire »), il a conclu : «Je crois que les « petites patries » sont toujours le socle de l’identité. Mais aujourd’hui, bien plus que cela, elles sont un véritable rempart face à la décadence moderne. Le jacobinisme aujourd’hui, c’est l’étatisme cosmopolite. Le jacobin aime l’Etat, fut-il anti-national, quand le nationaliste aime une terre et un peuple.»

La France sera-t-elle sauvé par ses régions les plus enracinées ? Le combat régional allié au combat national est il électoralement fertile ? Que l’on pose ces questions en Corse montre bien qu’un monde y a changé et que les vieilleries muséales des pieds-noirs ou de Popeye n’y ont plus court.

Cette expérience est-elle exportable ?

L’expérience corse du FN est des plus intéressante car elle vise à marier la défense de deux identités, et ce faisant à accroître l’ampleur du vote national.

La question qui se pose immédiatement est de savoir si cette stratégie est exportable et si elle pourrait être suivie en Alsace, région où le vote national est haut et ou la notion d’identité régionale reste une valeur porteuse.

Dans l’immédiat, le problème est sans doute avant tout un manque de cadres. Il ne semble pas qu’une version alsacienne d’Olivier Martinelli existe. Par ailleurs le mouvement de Spieler et Bourhis, Alsace d’abord semble encore peser d’un certain poids et occuper l’espace. Mais tout peut changer très vite. Un effet « Ligue du Nord » n’est pas inenvisageable. Quoiqu’il en soit, le soir du 21 mars, ce sera encore plus les résultats de Corse et d’Alsace que ceux de PACA qu’attendront avec impatience les militants identitaires et nationaux de Bretagne, de Flandres ou du Pays Basque.

Lionel Placet

 
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