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politique
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Le monde vu de ma cellule n° 5

25/07/03 5.13 t.u.
Michel Lajoye

Le 18 juin, la France entière a pu apprendre via les médias d’Etat et/ou publicitaires qu’un surveillant de la maison centrale de Moulins venait de tuer un de ses collègues en utilisant le fusil de service avec lequel il était de faction dans l’un des miradors.

Banal fait divers penseront certains. Il n’en est rien ! Ce n’est que la pointe d’un iceberg, celui de l’ambiance pourrie qui règne dans les prisons depuis qu’au nom de la « parité », il a été introduit des surveillantes dans les établissements pour hommes. La cohabitation de ces gardiennes avec leurs collègues masculins fait que l’on arrive à des drames comme celui de Moulins. Car ce qui a conduit à cette extrémité, c’est une « histoire de cul », comme il y en a dans toutes les prisons.

En effet, il faut savoir que les surveillantes, ainsi que les femmes (infirmières, assistantes sociales, etc.) qui sont employées dans les établissements pénitentiaires, sont considérées comme du « gibier sexuel » par la plupart des surveillants. Il faut qu’elles couchent ! Le « droit de cuissage » est en vigueur. Il se déroule même ce que l’on pourrait appeler des « tournantes volontaires », même si on peut les qualifier de viols. Certes la surveillante est consentante, mais ses collègues hommes lui ont mis une telle pression, que l’écervelée ne peut faire autrement que d’écarter les cuisses, « pour avoir la paix » pense-t-elle ! Et après, les auteurs de ces « tournantes volontaires » qualifient cette victime de « pute ». « Tiens c’est la pute qui est de service », « voilà la pute », etc. sont des expressions courantes dans la bouche de divers surveillants lorsqu’ils désignent une de leur victime. Il n’est pas rare que l’une d’elle finisse son service en larmes à cause de tout ce qu’elle a dû endurer, moralement comme physiquement, de la part de ses collègues. Les arrêts maladies pour dépression sont nombreux. Ils sont mis sur le dos d’un « travail pénible », mais qu’est-ce qui est le plus dur à supporter pour ces femmes, le travail lui-même avec les détenus, ou l’ambiance de harcèlement sexuel perpétuel qui règne du fait de certains de leurs collègues masculins ? Les suicides ne sont pas rares, et les vraies raisons de ces actes sont systématiquement étouffées par la hiérarchie. Il ne faut pas effaroucher le gibier... En effet, à l’heure où le ministère de la justice vient de lancer une campagne médiatique pour recruter dix mille nouveaux fonctionnaires pour la pénitentiaire, il ne serait pas bon que le public, c’est-à-dire les futures surveillantes, sachent ce qui attend toute femme qui n’a pas le caractère assez affirmé et qui entre dans cette administration. Le concours de gardien de prison est le plus bas de la fonction publique. Il est dès lors aisé d’imaginer le genre « d’intellectuels raffinés » que l’on peut trouver... Ne finissent dans cette corporation que ceux qui ont échoué au concours d’admission dans la police, raté celui des douanes, manqué l’examen d’entrée dans la gendarmerie et dont l’armée régulière n’a pas voulu, puis qui n’ont trouvé aucune place dans une quelconque milice municipale. Autant dire que c’est vraiment le rebut de la fonction publique, puisque ce sont ceux qui ont échoué partout ailleurs ! A tel point que je n’échangerais pas ma condition de prisonnier politique pour celle de surveillant de prison. Au moins le détenu d’opinion jouit de la considération d’une partie de la population, celle qui résiste à l’occupation. Ce que n’ont pas ceux qui le gardent, les collabos de ceux qui ont ordonné l’incarcération du dissident. Pour ces fonctionnaires, dont la culture se limite à la lecture de magazines de cul, du journal L’Equipe, etc., il ne reste plus qu’à faire semblant de croire les raffarinades du premier ministre lorsqu’il fait ses tournées de comique troupier, comme récemment à la maison centrale de Clairvaux où il est venu rendre hommage à ces fonctionnaires dont la nation est fière, qui risquent leur vie (avec le Sida, se refiler leur collègue féminine, c’est vrai que les surveillants risquent leur vie...), etc.

Pour éviter les harcèlements sexuels systématiques de la part de ces « intellectuels organiques », certaines surveillantes pensent qu’il est judicieux de se trouver un « mac », c’est-à-dire de devenir le « matelas officiel » d’un collègue (qui est bien souvent marié, mais les surveillants ne mélangent pas la vie conjugale extra-muros, et les divertissements sexuels pratiqués, aux dépens de leur collègues féminines, à l’intérieur de la prison). Cela ne dure qu’un temps, car celui-ci doit lâcher sa proie pour que les autres en profitent également. La règle générale veut qu’une soit avec un durant quelques semaines, puis qu’elle devienne le jouet sexuel d’un autre. Faut partager ! Parfois cela provoque des rivalités entre l’ancien amant (qui voulait encore garder son « kleenex » car il s’y était attaché, cela arrive !) et le nouvel utilisateur. Donc il est fait en sorte que ce dernier et l’ancien usager ne soient plus de service en même temps, ainsi ils ne se croisent plus. Ils ne peuvent plus se battre ! Mais à force de « tourner » la surveillante multiplie de fait les amants. Impossible de toujours constamment changer d’équipe ses anciens partenaires dépités afin d’éviter des bagarres entre eux durant le service (cela amuse beaucoup les détenus, ce genre de rivalités/bagarres...) Il arrive que le dépité doive être isolé de ses collègues trop moqueurs, mis par exemple de faction dans un mirador. Mais ces lieux ont une arme, et lorsque l’on voit arriver pour prendre son service celle qui fait que vous êtes la risée de vos collègues qui couchent maintenant sur votre ancienne paillasse, il arrive ce qui s’est déroulé, le 18 juin, à la maison centrale de Moulins: l’arme est décrochée et le « matelas » abattu de cinq balles.

Voilà où on en est dans les prisons. Bonne ambiance ! Cela explique aussi pourquoi dès le 19 juin, lendemain du drame de Moulins, le silence était fait sur cette affaire. S’il s’était s’agit d’un détenu qui avait abattu cette femme, pendant une semaine nous n’aurions entendu parler que de cela. Mais là, le public n’a pas à être informé, en détails, de ce qui se déroule dans les prisons. Dominique Perben est bien placé pour faire taire la radiotélévision d’Etat, et les médias qui vivent de la publicité savent qu’il ne faut pas risquer de se priver des encarts achetés par les entreprises nationalisées ou dont l’Etat est actionnaire. Gageons aussi que l’auteur de ce crime ne sera jamais jugé. Le ministre de la Justice ordonnera à ses robins qu’il soit déclaré « irresponsable ». Cela évitera le procès qui ne pourrait être que celui des moeurs détestables qui sont en vigueur au sein des personnels des prisons.

Michel Lajoye

 
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