Le pouvoir des médias
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14/05/04 |
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4.43 t.u. |
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Roland Gaucher |
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Ce pouvoir est double : il est tantôt de diabolisation, et tantôt d’occultation.
Prenons le cas des graffiti qui ont souillé le cimetière juif de Colmar.
Certes, il s’agit d’un acte ignoble. Il est normal que les médias le dénoncent, et que des poursuites soient aussitôt engagées. Mais dans le même temps, une dépêche de l’AFP signale que des actes identiques ont été commis dans des cimetières chrétiens.
Cette dépêche a été expédiée aux oubliettes. Pour les médias, on pourrait dire qu’il existe dans le domaine des actes délictueux, une hiérarchie : 1 - les actions antisémites, 2 - les actions anti-islamiques, 3 - les actions anti-chrétiennes. On pourrait même dire que les action anti-chrétiennes, c’est quasiment zéro.
Il faut ajouter qu’en la matière, les dits médias sont en quelque sorte encouragés par la passivité abjecte des autorités chrétiennes. Il y a belle lurette que non seulement des cimetières, mais des églises sont souillés par des inscriptions et sont l’objet de pillages. Qui en parle ?
Certainement pas monseigneur Gaillot. Quand son nom apparaît, c’est pour nous apprendre qu’il a participé à la fête du centième anniversaire de L’Huma, mêlé à la chienlit des anciennes putes staliniennes.
Passons à un autre sujet. Tout le monde sait qu’un adjoint de Raffarin, chargé d’un poste très important auprès de lui, celui de la communication, s’est fait coincer en compagnie d’une mineure roumaine, prostituée.
Certes, on en a parlé. Pendant quarante-huit heures. Puis à la trappe. C’est sans doute la faute à Sarkozy. Il envahit tout.
On se dit quand même que si un évêque, ou un homme politique d’extrême-droite se faisait coincer dans les mêmes circonstances, les médias feraient un beau et long tapage.
Il n’en serait peut-être pas de même s’il s’agissait d’un rabbin.
Je reviens ici sur un épisode qui fit grand bruit et nombre de victimes à l’époque : l’explosion d’AZF, à Toulouse.
Le procureur chargé de déterminer les causes de cette explosion commença par dire qu’il ne fallait pas s’empresser d’en déterminer l’origine. Il faudrait bien deux à trois ans. Il avait raison. - Au bout de deux ans, ladite enquête n’est pas terminée. Mais vingt-quatre heures après avoir tenu ces propos prudents, il se montra catégorique : en tout cas, la piste du terrorisme était absolument exclue.
A noter : aucune chaîne de télévision ne s’est, à notre connaissance, mobilisée pour faire une contre-enquête. Dans le presse écrite, seul Le Figaro en a mené une.
Roland Gaucher
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