Le sionisme, seul nationalisme antagoniste
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20/11/02 |
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8.23 t.u. |
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Thomas Demada |
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Nous assistons en ce moment, évidemment depuis le 11 septembre, dans les milieux identitaires et même chez certains nationaux à une islamophobie galopante et à sa logique conséquence: une certaine sympathie pour L'entité sioniste. Sympathie le plus souvent stratégique suivant le vieil adage : les ennemis de mes ennemis sont mes amis... Phénomène inquiétant qui touche les plumes les plus populaires de la pensée européenne : j'en veux le cas de Guillaume Faye, plutôt philo-islamique dans les années 80, dans la logique d'alliance euro-arabe théorisée par Duprat et qui aujourd'hui rejoint les positions de son comparse Alexandre Del Valle,
Ne nous voilons pas la face : les positions sionistes de "l'extrême droite" sont vieilles comme l'entité sioniste. Elles découlent du contexte bi-polaire de la guerre froide où L'entité sioniste était considérée comme le poste avancé de l'occident. Le sionisme imprègne une bonne partie de la droite conservatrice et atlantiste et même le front national des années 70 et 80, en partie à la suite de la guerre des six jours et l'affaire de Suez où l'image du juif veule fut remplacée par celui du faucon de Tsahal. Chimérique donc l'idée de se revendiquer d'une troisième voie quand on soutient l'entité sioniste, forme la plus avancée et agressive de l'impérialisme capitaliste.
Le constat peut paraître simple et la tentation grande: environ 600.000 judaïsants - très discrets et laïcisés – dont une majorité est sépharade, 6 millions de mahométans en grande partie issus de l'immigration nord-africaine, remuant et très présents dans la vie quotidienne des gens (c'est un euphémisme). C'est là tout le problème : le phénomène ne serait pas si inquiétant s'il ne touchait qu'une minorité d'écrivains édentés et alcooliques mais l'homme de la rue ressent une vrai sympathie pour " l'israélien ", dans un phénomène de frustration-projection sur le colon ou le soldat-israëlien "casseur de bougnoules". C'est oublier que les immigrés sont, en Europe, nos " Israéliens ", la cohésion et l'assise historique en moins, que nous ne revendiquons ni plus ni moins que ce que l'OLP revendique en Palestine et qu'à l'heure où nous sommes envahis par le matérialisme yankee et ébranlés par les flux (torrents) migratoires nous devons avoir des réflexes de nation colonisée. Notre héritage colonial a été liquidé, ce qui n'est finalement pas un mal, à nous de nous débarrasser de nos colonisateurs. Nous ne sommes plus la métropole, phare de l'occident et du monde. Ce qu'il faut à l'Europe c'est une armée révolutionnaire de libération nationale.
Au sein de cette extrême-droite depuis longtemps rompue aux amitiés avec l'entité sioniste, il n'est pas étonnant de voir les tenants de ligne dure face à l'Islam être contactés par diverses officines israélites. Sans reparler éternellement des prestations de Valle devant le B'naï B'rith (la loge maçonnique spécifiquement juive, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, gageons qu'ils sont bien représentés dans les loges aconfessionelles). Le fait qu'un homme qui dépasse le simple soutien tactique à l'entité sioniste en nous martelant de livres apologétiques sur l'état hébreu reçoive l'éloge de périodique comme "Militant", qui, malgré tout ce qu'on peut lui reprocher de nostalgie et de passéisme n'était pas habitué à de l'idolâtrie rabbique dans ces articles. On sait d'où les rédacteurs de ce journal sont issus...
Pour ceux qui seraient encore tentés de suivre le "grand frère David" contre un supposé "Goliath" islamique, rappelons qu'Israël ne connaît pas le concept d'allié, il ne possède que des auxiliaires et des vassaux. Le Mossad a liquidé les phalangistes chrétiens libanais remords, malgré leur opposition au Hezb-Allah et n'a pas hésité à leur faire porter l'entière responsabilité du " camp des saints ". Les passages bibliques voient les peuples se convertissant à la religion de la tribu de Moïse être implacablement éliminés... Je n'ai pas pour but dans cet article de revenir sur les fondements et les préceptes du judaïsme, le sionisme doit bien plus à l'œuvre de Theodor Herzl qu'à l'ancien Testament. Mais rappelons qu'avec une discipline rigide, une éthique de la supériorité et une maturation biologique provoquée par la conversion quasi-impossible des Goys, les juifs ont réussi à traverser les temps et les persécutions avec un héritage commun monolithique et intact. Facile donc de se replier sur un communautarisme forcené. Il faut être de confession juive pour être citoyen de l'entité sioniste (mis à part quelque palestiniens " israéliens " a qui l'on a laissé le "hochet" de la citoyenneté), les nombreuses communautés goyim-slaves (par opposition aux juifs de Russie) et autres philippins, ayant immigré dans l'entité comme il aurait immigré dans un autre pays occidental ne seront jamais que des citoyens de seconde zone. Mais en même temps les antiennes juives comme le Licra reproche aux européens de vouloir réinstaurer le droit du sang. L'entité sioniste n'est pas plus tolérante que l'Arabie du Wahhabisme, la Jérusalem juive n'a donc de leçons à donner ni à la Téhéran des Ayatollahs (où les minorités Zoroastres et même juives ont des représentants à la chambre) ni à la Johannesburg de l'Apartheid (avec qui elle avait des accords de coopération militaire d'ailleurs). "Tuer un Goy est un crime devant la justice de Dieu, pas devant celle des Hommes" comme nous le livre l'ancien Testament (qui signifie en hébreu "alliance" celle entre les juifs et Dieu),bref un non-juif n'est pas un homme. Une phrase à méditer pour Del Valle et ses sourates fantasmatiques...
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