Les tares de l’extrême-droite II L’esprit de chapelle
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26/05/04 |
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10.53 t.u. |
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Roland Gaucher |
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il y a quelques années, Nicole Notat, à la fin d’une manifestation, s’apprêtait à monter dans son véhicule quand elle fut entourée par un groupe de jeunes, en majorité trotskistes, qui l’insultèrent violemment. Protégée par ses gardes du corps, elle s’empressa de déguerpir.
Du moins avaient-ils défilé ensemble. Si je cite ce cas, c’est pour l’opposer au comportement de catholiques traditionalistes. Lors d’une fête comme celle de la Pentecôte certains qui sont restés fidèles à Rome, tels Bernard Antony, vont partir de Paris pour aller entendre la messe à Chartres. Au même moment, d’autres qui ont, eux, ont suivi Monseigneur Lefevre, quittent cette ville, pour gagner le Sacré Cœur dans la capitale.
Après quoi, de part et d’autre, on affirme en roulant les mécaniques, que le cortège auquel ils appartenaient a rassemblé au moins cinq mille personnes, et que l’autre atteignait avec peine les deux mille cinq cent.
Il est bien clair que si le décision était prise de former deux cortèges défilant ensemble, dans un sens ou dans un autre, l’unité réalisée pour cette journée, permettrait sans doute de franchir la barre des dix mille participants. Les médias ne pourraient l’ignorer, et il est probable que ce phénomène unitaire engendrerait pour l’année suivante, une participation encore plus forte. Mais je ne me fais guère d’illusions à ce sujet.
La gauche et l’extrême-gauche ont le sens du rassemblement. Mais il se trouve que le jour même (le dimanche 16 mai) où j’écris ces lignes, c’est le phénomène inverse qui se produit : deux cortèges défilent séparément : l’un contre le racisme, l’autre contre l’antisémitisme. Il en résulte que certain considèrent que l’antisémitisme est une forme d’antiracisme pire que les autres et qui doit être traité à part.
Laissons-le se débrouiller ensemble et se cracher dessus.
Mais peut-être serait-il sage au Front national d’éviter ces luttes de fractions. J’ai abordé au début de cet article celles qui opposent les catholiques, mais il est évident qu’il n’y a pas grand chose de commun entre eux, et les grécisto-païens. Leurs querelles, souvent très après, sont une source d’affaiblissement très préjudiciables.
Un autre phénomène, assez différent, concerne la représentation des classes sociales à l’intérieur des structures du FN. Quel est, et de loin, le principal atout du Front sur le plan électoral ? Les ouvriers et les chômeurs, qui apportent des millions de voix. Leur influence est nulle, absolument nulle, à l’intérieur du FN. Je ne parle pas seulement du Comité central, qui ne joue pratiquement aucun rôle, mais du seul organisme important : le Bureau politique.
Cela dit, j’imagine la tête de Bruno Gollnisch, auteur d’un livre intitulé La Réaction c’est la vie, s’il était contraint, un jour, de s’asseoir, au BP, à côté d’un prolo.
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