Occultation et bombardement médiatique
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31/08/04 |
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8.45 t.u. |
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Roland Gaucher. |
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Revenons en arrière : la jeune femme qui prétendait avoir été agressée dans le RER est aujourd’hui complètement oubliée. Idem pour « l’émoi » qu’elle a provoqué chez le Chef de l’Etat.
Imaginons maintenant un autre scénario : la jeune femme est proche des milieux nationaux. Elle redoute d’être abandonné par son amant, un jeune homme qui a une petite responsabilité à la tête des jeunes du Front national. Elle invente donc une agression par des « jeunes » parce qu’elle est « blanche »...
Deux réactions. D’abord, dans les médias, tout le monde s’en fout. Mais dès que l’on découvre qu’elle a menti, alors c’est la ruée. Elle ne s’en tire pas comme cela devant les tribunaux et son amant n’est pas traité comme Christophe S, dont on ignore toujours le nom, et qui bénéficie toujours de l’anonymat d’un prénom et d’une seule initiale.
Mais, surtout, si Jean-Marie Le Pen avait manifesté son « émoi », alors ce serait un déchaînement, qui se prolongerait de jour en jour et de semaine en semaine. Comment a-t-il pu croire une chose pareille ? il est grotesque, il appelle au meurtre, etc., etc.
Aujourd’hui, au moment où j’écris ce papier, Chirac se pavane sur la Côte d’Azur. Et les larbins des médias lui cirent les pompes.
Cela dit, les médias ont un besoin permanent de bombarder leurs lecteurs et leur téléspectateurs avec l’exhibition d’un monstre.
Ils n’ont pas tardé à le trouver, avec un jeune homme qui, dans un cimetière de Lyon, a tagué des slogans de caractère raciste sur des tombes. Avec comme signature : Phinéas.
Phinéas, il n’y a pas beaucoup de Français qui savent ce que cela veut dire. Eh bien, il s’agit d’un personnage biblique, incarnation du racisme juif et cependant par une étrange logique revendiqué comme « saint patron » par un groupe de néo-nazis américains.
Alors, la chasse au Phinéas est ouverte. Elle n’aboutirait peut être pas très vite. Mais, oh ! miracle, l’auteur se dévoile lui-même. Il habite Aubervilliers, et il se présente au commissariat du XVIII° arrondissement, où il avoue tout... et où il affirme avoir recherché l’attention des médias.
Bien entendu, celles-ci sautent sur lui. Il a atteint son but.
Sur ce sujet, l’homme de «l’émoi » n’a encore rien dit. Il faut lui laisser le temps de reprendre son souffle.
Roland Gaucher
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