17/09/04 2.33 t.u. Roland Gaucher

Quand vous fêtez le centenaire d’une publication, en la circonstance celui de L’Humanité, qui a été célébré ce dimanche 12 septembre, il paraît normal de citer le nom de son fondateur, puis des différentes personnalités qui ont contribuées à son maintien durant un siècle, et qu’un certain nombre de stands soient organisés pour célébrer leur mémoire.

L’Humanité à été fondée, nul ne l’ignore, par Jean Jaurès, qui n’aurait sans doute pas approuvé la ligne communiste qui lui a été donnée, après son décès.

Il faut le dire, le nom de Jaurès figure bien dans le numéro de L’Humanité du 13 septembre. On lit en effet, en page 19, en tous petits caractères, ceci : « C’est un honneur pour la France et la langue française d’avoir un mot comme « humanité ». L’anglais n’a pas d’équivalent. En français, ce mot embrasse tous les peuples du monde. Pour Jaurès, c’était l’ensemble des hommes et des femmes de cette planète. C’est ça, L’Humanité, le journal de Jean Jaurès ».

C’est signé Bassarabane, du Parti communiste de l’Inde !

Sur Jean Jaurès, on aurait plutôt attendu un éditorial de Le Hyaric, directeur actuel de L’Humanité. Zéro. On s’attendrait à voir rappeler les collaborations de Marcel Cachin (excellent journaliste), de Jacques Duclos, d’Aragon, du rôle de Georges Marchais quand il dirigeait le PCF, avec des stands consacrés à chacun d’eux. Rien. Pas un mot !

Il est vrai que ces noms sont liés à des périodes tumultueuses de l’histoire du PCF, à la période du stalinisme, à celle de la guerre et de la Libération, à celle de Georges Marchais, etc. Rien, toutes ces périodes sont balayées, expédiées aux oubliettes. Avec, bien entendu, comme je l’ai déjà signalée dans un article précédent, l’illustre, l’inoubliable manchette : « Le cœur immortel de Staline a cessé de battre. »

Alors, de quoi parle-t-on ? Et bien, des jeunes, qui sont venus, paraît-il, en centaines de milliers participer à cette illustre fête. Ces jeunes, il faut le souligner, ont une particularité : ils portent presque tous des noms étrangers. Ils s’appellent Youssan N’Dour, Anne Slacik, Nazin Spire, Nagid Cherfi et Baaziz, Mustapha Amokrane, Fadwa Bargouti, Fatima Benichou, Leslie Kaplan, Michael Berg, Samir Massaoudi, François Hernennwein (qui est, comme son nom ne l’indique pas, rédacteur en chef de La Croix), El Bichu, etc.

Il convient quand même de dire que, de temps en temps, on pouvait dans le numéro spécial consacré à la Fête de L’Humanité - vendu pour la somme modique de 15 euros ! - découvrir un nom franchouillard.

C’est le cas de Jean Ferrat qui a droit à quatre pages d’entretiens.

Mais Jean Ferrat, « Jean des Encres, Jean des Sources », c’est de son vrai nom : Jean Tenebaum.

Roland Gaucher