Non, vous ne rêvez pas ! Le National Geographic, « vénérable institution » gérée par la CIA et par les pontes de l’Etat profond US, obsédé de transhumain depuis peu, photographiait vers 1955 le énième remontage de Stonehenge.
Après on retournera sur la lune, on recomptera les armes de destruction massive en Irak et les armes chimiques en Syrie.
Je suis allé une fois à Stonehenge il y a vingt-cinq ans. J’ai tout de suite vu la farce, alors je me suis assis et je me suis mis à tirer les runes sur l’herbe, ayant étendu mon sac de couchage. Tout de suite je fus entouré de trente personnes, et j’aurais pu passer ma journée à tirer les runes pour leur dire l’avenir. On devrait se déguiser en druide, parfois.
On sait que le mensonge devient commun, universel, facile, en ces temps méprisables.
Sur cette fameuse armée des bureaucrates chinois Debord écrit :
« Le point culminant est sans doute atteint par le risible faux bureaucratique chinois des grandes statues de la vaste armée industrielle du Premier Empereur, que tant d’hommes d’État en voyage ont été conviés à admirer in situ. Cela prouve donc, puisque l’on a pu se moquer d’eux si cruellement, qu’aucun ne disposait, dans la masse de tous leurs conseillers, d’un seul individu qui connaisse l’histoire de l’art, en Chine ou hors de Chine. »
J’eus la même impression à Nazca, pas celle d’un faux grossier, puisqu’il n’y a rien, mais d’une gravure d’écolier imposée aux amateurs d’ET.
Le caractère répugnant de notre société est soutenu par la possibilité qu’elle a (qu’elle avait, jusqu’à internet, et qu’elle retrouvera, quand elle l’interdira) d’imposer le faux sans réplique.
Guy Debord écrit :
« Le seul fait d’être désormais sans réplique a donné au faux une qualité toute nouvelle. C’est du même coup le vrai qui a cessé d’exister presque partout, ou dans le meilleur cas s’est vu réduit à l’état d’une hypothèse qui ne peut jamais être démontrée. Le faux sans réplique a achevé de faire disparaître l’opinion publique, qui d’abord s’était trouvée incapable de se faire entendre ; puis, très vite par la suite, de seulement se former. Cela entraîne évidemment d’importantes conséquences dans la politique, les sciences appliquées, la justice, la connaissance artistique. »
Et il ajoute :
« Hormis un héritage encore important, mais destiné à se réduire toujours, de livres et de bâtiments anciens, qui du reste sont de plus en plus souvent sélectionnés et mis en perspective selon les convenances du spectacle, il n’existe plus rien, dans la culture et dans la nature, qui n’ait été transformé, et pollué, selon les moyens et les intérêts de l’industrie moderne. »
Leur débilitant monde postmoderne est une arme de destruction massive de la beauté, de l’art, de l’histoire, des peuples, de la vérité, et pour finir de l’homme. Et si vous allez à Stonehenge, déguisez-vous en druide et n’oubliez pas votre nain de jardin !
Notes
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- Marx et Tocqueville face au Mordor anglo-saxon - 03/08/2017
- Polanyi et la destruction destructrice du monde moderne - 02/08/2017
- L’art moderne comme instrument de torture - 01/08/2017
- Karl Marx et notre État profond français de souche - 01/08/2017
- La Hyre et le tourisme apocalyptique - 27/07/2017
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