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Un collectif de défense de la langue française dit halte à l’«anglophonisation»

La lecture d’un article sur Start’in Lens a fait bondir Georges Gastaud, président du collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique (CO.U.R.R.I.E.L.). Il explique son combat contre le « tout anglais ».

« Umbrella sky » ? Un ciel de parapluies. « Yellow brick road » ? La route de brique jaune du Magicien d’Oz. « Start’in Lens » ? Un jeu de mots autour de l’art pour développer l’économie touristique à Lens. Autant d’expressions anglophones qui irritent Georges Gastaud, prof de philo et président du collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique (COURRIEL), créé en 2008, dont le siège national se trouve à Lens. «  On nous raconte que les communicants utilisent l’anglais pour favoriser les jeux de mots, mais c’est surtout que cela leur évite d’avoir à faire preuve d’imagination avec la langue française. La fonction poétique de la langue se perd  », estime-t-il.

« Nous n’acceptons pas que la langue française soit marginalisée sur son propre territoire »

Le but du COURRIEL est de «  faire valoir la défense de la langue française et de toutes les langues de France et du monde, face à celle qui s’impose pour des raisons mercantiles  », dixit le président. «  Il y a une uniformisation énorme à l’échelle transcontinentale. Huit langues disparaissent chaque année, et avec elles, ce sont autant de cultures qui cessent d’émettre, déplore Georges Gastaud. Et c’est la classe dominante française qui est derrière cela, il y a une politique froidement arrêtée d’éradication. Les services publics eux-mêmes privilégient l’anglais. Des entreprises de l’automobile par exemple, passent toute leur documentation interne en anglais dans les usines. »

Le nom de l’union commerciale lensoise Shop’in Lens le fait aussi frémir. «  Il y a eu une affiche il y a quelque temps, où ils invitaient les clients à devenir des «shoppers». Cela insulte les 4/5e de la population, qui ne comprennent pas forcément l’anglais, qui est souvent discriminatoire. C’est du même ordre que ce que font la Ville de Lens et la communauté d’agglomération dans un esprit purement mercantile. »

L’ennemi des 250 membres du COURRIEL dans toute la France est en fait le « globish », qui réduirait à terme les échanges entre les gens à des mots anglophones très restreints dans un but uniquement commercial.

«  Nous sommes une association de gauche, pas des puristes qui défendent le beau langage mais des gens qui défendent le français dans les usages, qui n’acceptent pas que le français soit marginalisé sur son propre territoire. D’ailleurs, si le français est liquidé de la sorte, les langues régionales le seront encore plus vite. C’est la négation d’une langue, la négation d’une culture, la négation d’une histoire. Derrière, c’est un projet politique pour la disparition des insoumissions. Et c’est un combat difficile car la grande majorité des Français ne s’en aperçoit pas et n’y voit qu’un côté ludique. » Et de citer Umberto Eco pour illustrer la nécessité d’une diversité linguistique : «  La langue de l’Europe, c’est la traduction  ».

Pour en savoir plus sur le collectif, allez faire un tour sur leur site internet.

Source | 7.07.2017

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