La droite au pouvoir, ce serait du Hollandisme sans Hollande
Nicolas Sarkozy, dans le cadre d’un congrès du mouvement « Les Républicains », vient d’offrir aux siens un projet pour la prochaine magistrature qui se déroulera de 2017 à 2022.
Las, non seulement, ce projet n’est nullement consensuel chez « Les Républicains », certains le trouvant trop musclé et d’autres pas assez. Voici donc le projet pris en étau.
Bien évidemment, il n’a pas échappé aux observateurs politiques lucides, que le projet en lui même n’était pas le motif majeur de la distinction entre les uns et les autres. Peu importe la doxa, l’idéologie pourrait-on écrire, seule comptant la grande querelle d’egos que nous connaissons depuis quelques mois, l’échéance approchant.
Rappelons qu’ils ne sont pas moins une quinzaine à postuler à la primaire, ce qui ne fait pas très sérieux aux yeux du grand public. Les intérêts personnels, dans la plupart des cas prédominent, et beaucoup de se présenter afin de bénéficier d’avantages par la suite, un poste ministériel par exemple.
Le fait notoire récemment n’est autre que le retour en grâce de Nicolas Sarkozy, lui qui avait été si bas durant si longtemps. Alors même que de jeunes esprits voyaient déjà la candidature d’Alain Juppé presque consensuelle au point d’en être écrasante, les enquêtes d’opinion montrent une baisse sensible de la popularité d’Alain Juppé, bien évidemment corrélée à un retour en grâce de Nicolas Sarkozy.
Ce dernier, vient discrètement d’annoncer sa démission du mouvement, ce afin d’être candidat à la primaire à part entière. Il est vrai que ce cumul des postes – président et candidat – ne pouvait être beaucoup plus longtemps maintenu.
Un aspect me semble pour l’instant difficilement contestable, c’est donc que rien n’est joué quant au candidat que présentera la droite face à la gauche. Quant à Bayrou, rien ne permet d’affirmer qu’il est déçu de voir Sarkozy remonter. Bien au contraire, une candidature aux élections présidentielles de Sarkozy pourrait pousser le Béarnais à prendre ses responsabilités.
Au fond, peu importe d’ailleurs qui sera quoi, si ce n’est pour les principaux intéressés, qui risqueraient d’ailleurs de sortir de la primaire plus abîmés que ne le sera le candidat de la gauche. A ce titre, nous sommes quand même à un peu moins d’un an de l’élection présidentielle, ce qui signifie que la gauche n’a pas encore perdu. Ce d’autant plus que les instituts économiques prévoient une amélioration durant le second semestre 2016 ainsi que pour 2017.
Ce qui importe dans les faits et pour la grande majorité des Français, ce n’est pas que cela soit Juppé, Sarkozy ou Le Maire, puisque la politique qui sera alors menée en cas de victoire sera globalement la même.
Nous aurons donc en cas de victoire de la droite, une extrapolation de ce que fut le hollandisme. Et fatalement une déception à venir, à droite comme à gauche, au sein du corps électoral. Il n’y a rien donc à attendre du vainqueur de la prochaine présidentielle, projet ou pas, puisque majoritairement, à droite comme à gauche, ledit projet est le même.
Ce qui, en revanche, mobilisera les attentions, ce sera très probablement le résultat obtenu par Marine le Pen lors du second tour. Et on s’apercevra alors que la notion de verre est absolument ridicule…