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Chômage : très forte hausse en août

Le nombre de chômeurs de catégorie A a augmenté de 50.200 le mois dernier, en raison du ralentissement de l’activité touristique suite aux attentats et d’un effet technique.

La publication ce lundi des chiffres du chômage d’août a jeté un froid polaire sur le « ça va mieux » entonné à l’unisson depuis plusieurs mois par les membres de l’exécutif, François Hollande en tête. Il ressort de ces statistiques que le nombre de demandeurs d’emplois de catégorie A en France métropolitaine, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas du tout travaillé sur la période, a augmenté de 50.200. Soit une hausse de 1,4 % par rapport à juillet à laquelle aucune classe d’âge n’a échappé, et de 1 % sur trois mois. La baisse des effectifs de cette catégorie de chômeurs, la plus scrutée, depuis le 1er janvier s’en trouve relativisée d’autant puisqu’elle n’est plus « que » de 23.700 pour atteindre 3,55 millions de personnes.

Nouveau calendrier d’actualisation

Il faut remonter à janvier 2013 pour retrouver pareille dégradation du chômage. Pour l’expliquer, la ministre du Travail, Myriam El Khomri a mis en avant les « difficultés » rencontrées dans certains secteurs « particulièrement affectés » par les attentat de juillet, tourisme, hôtellerie-restauration, commerce de loisirs notamment. Ce facteur conjoncturel a été « amplifié » par un facteur purement technique lié à l’augmentation « inhabituelle » du nombre d’actualisations des demandeurs d’emplois, a-t-elle ajouté.

Concrètement, le nouveau calendrier d’actualisation mis en place depuis le 1er janvier va du 28 du mois précédent au 15 du mois courant. Les chômeurs, qui plus est, ont plus tendance à mettre à jour leurs situations les jours ouvrés. Et comme il y a eu 2 jours ouvrés de plus sur la période allant du 28 juillet au 15 août par rapport à celle allant du 28 juin au 15 juillet, Pôle emploi a enregistré beaucoup moins de défauts d’actualisation (172.000 contre 231.000) et donc beaucoup moins de « sorties » de ses statistiques des catégories A, B (moins de 78 heures travaillées), ou C (plus de 78 heures).

Effets post-attentat

« L’augmentation atypique du mois d’août est sans rapport avec l’évolution générale de la conjoncture », a relativisé Myriam El Khomri, pointant notamment la hausse des déclarations d’embauches en août, hors intérim qui ont progressé de 3,7 %, l’effet du plan PME et ceux à venir du plan 500.000 formations supplémentaires. Quant aux effets post-attentat, ils seraient en grande partie effacés, l’Insee ayant mesuré un fort rebond du climat dans l’hôtellerie restauration en septembre.

Méthode coué ? « La crise du tourisme a été particulièrement violente chez les saisonniers », confirme Bertrand Martinot, économiste, ancien délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle (et aujourd’hui conseiller de Valérie Pécresse à la région Ile-de-France). Elle fournit donc bien une partie de l’explication du mauvais chiffre d’août, mais pas la seule car si les jeunes, qui forment le gros des bataillons des saisonniers, ont beaucoup augmenté dans la catégorie A, c’est aussi le cas des plus de 50 ans.

Qui plus est, analyse-t-il, certaines régions qui ne comptent pas parmi les plus touristiques comme le Nord-Pas-de-Calais-Picardie s’en sortent plus mal que la moyenne nationale. Si l’on ajoute que les entrées en formations se sont nettement accélérées le mois dernier, il est donc possible qu’une partie de la dégradation vienne bien aussi de l’effet actualisation. « Ces effets techniques existent, ils sont très difficiles à évaluer et jouent parfois dans un sens, parfois dans l’autre », relativise Bertrand Martinot.

A ce stade, il est donc incertain de conclure que les seuls chiffres d’août marquent une nouvelle hausse durable du chômage. La publication par l’Insee du taux de chômage au sens du BIT pour le 3e trimestre permettra d’y voir plus clair car ce chiffre est indépendant des aléas administratifs. Pour 2016, l’Unedic table sur un reflux de 124.000 du nombre de demandeurs d’emplois de catégorie A. Il faut désormais en moyenne un recul de 25.000 par mois d’ici à la fin de l’année pour y parvenir. Ce que l’entourage de la ministre du Travail juge tout à fait possible. Mais en attendant, l’impact politique du chiffre d’août pour François Hollande s’annonce dévastateur.

Les Echos

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