Pour l’opposition, la forte hausse du chômage disqualifie Hollande

La promesse de François Hollande de se représenter à l’élection présidentielle à la seule condition d’une inversion de la courbe du chômage se fracasse sur de mauvais chiffres.

Il y a des signes qui ne trompent pas… C’est justement ce jeudi à 18 heures que devait être lancé un site internet appelant à la candidature de François Hollande. Patatras… L’évènement a été annulé sine die. Et pour cause, à la même heure une mauvaise nouvelle est arrivée du ministère du Travail: +1,4% de chômeurs (+50.200) au mois d’août pour la seule catégorie A. La plus forte hausse depuis janvier 2013. Une annonce qui intervient au pire moment alors que François Hollande accélère, avant d’officialiser ses intentions pour 2017 dans trois mois. Une candidature à un second mandat que le chef de l’Etat a plusieurs fois conditionné à une inversion de la courbe du chômage.

Une promesse que n’a pas oublié la droite. «Confirmation que François Hollande ne se représentera pas», écrit le député Lionnel Luca sur Twitter. «Hollande (sera-t-il) candidat malgré la non inversion?», s’interroge l’ancien ministre Roger Karoutchi. «Alors que le président de la République fanfaronnait le mois dernier sur toutes les télévisions, la forte hausse du chômage en août doit le ramener à la réalité. Faute d’avoir fait des réformes structurelles, le chômage ne peut se replier durablement», tranche le sénateur Jean-Baptiste Lemoyne. Et le député Eric Ciotti de compléter: «Avant de se préoccuper de sa candidature à l’élection présidentielle de 2017, le président de la République, partagé entre méthode Coué et stratégie de l’autruche, serait mieux inspiré de s’atteler enfin à placer notre pays sur le chemin de la réforme afin de lutter réellement contre le chômage, qui, rappelons-le, était le principal engagement du candidat Hollande en 2012».

Quant au sénateur FN Stéphane Ravier, il assène: «Qui peut encore croire les perroquets socialistes du “Ça va mieux”?!» Allusion au slogan lancé par les socialistes dès le printemps dernier. Pour le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, l’avenir du président de la République ne fait pas débat: «Plus que quelques mois avant la retraite de François Hollande. Enfin!»

Conscient du danger qui guette François Hollande, le secrétaire d’Etat Jean-Marie Le Guen s’est mué en démineur. «Je ne crois pas qu’on puisse décider d’une candidature sur le seul critère du chômage», a-t-il lâché sur BFMTV. Quant à la ministre du Travail, elle veut rappeler que «la tendance sur douze mois reste bonne». «Nous restons mobilisés», jure Myriam El Khomri. Pour le gouvernement, cette baisse aurait notamment pour cause les «difficultés rencontrées dans certains secteurs d’activité particulièrement affectés par les attentats de juillet» à Nice et Saint-Etienne-du-Rouvray. Un argument qui fait déjà bondir le député niçois Eric Ciotti. «Utiliser les attentats (…) pour masquer l’échec de François Hollande est tout simplement indigne!», s’agace le sarkozyste sur les réseaux sociaux, parlant même d’une «faute morale».

Le Figaro

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