Buisson, Bygmalion, Copé : la sale semaine de Sarkozy

A deux mois de la primaire de la droite et du centre, le candidat a accumulé en quelques jours plusieurs révélations embarrassantes et des sondages décevants.

Bygmalion, Buisson, le financement libyen, sans compter des sondages qui stagnent. En déplacement ce vendredi en Israël aux cotés de François Hollande pour assister aux obsèques de Shimon Peres, Nicolas Sarkozy a fait face à une accumulation de galères cette semaine, le tout deux mois avant le premier tour de la primaire de la droite et du centre.

Les ennuis de l’ancien président de la République ont commencé mardi, avec la publication des premiers extraits du livre de Patrick Buisson , sulfureux conseiller de Nicolas Sarkozy pour la campagne présidentielle de 2007. L’homme y accuse entre autres l’ancien chef de l’Etat d’avoir laisser dégénérer des manifestations contre le CPE au printemps 2006 à des fins politiques mais aussi d’avoir tenté un rapprochement avec le Front National.

Un essoufflement dans les sondages
Le même jour, Mediapart publie de nouvelles révélations dans l’affaire du financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Le media en ligne révèle l’existence d’un carnet de notes ayant appartenu à Choukri Ghanem, ex-ministre libyen du Pétrole, retrouvé mort noyé dans le Danube en 2012. Le document évoque trois versements effectués par la Libye et destinés au financement de la campagne de Nicolas Sarkozy, pour un montant d’au moins 6,5 millions d’euros.
Pour enfoncer le clou, un sondage Kantar Sofres pour le Figaro Magazine confirme un essoufflement de la progression de Nicolas Sarkozy dans les intentions de vote au premier tour de la primaire de la droite et du centre. Avec 33 % des voix, il est relégué à six points d’Alain Juppé (39 %), ce qui laisse penser que sa stratégie de campagne offensive et axée sur des thématiques sécuritaires semble avoir atteint son plafond de verre.

La journée de mercredi a elle été marquée par la mise en examen de Bernard Squarcini, ancien patron du renseignement intérieur et proche de Nicolas Sarkozy pour trafic d’influence et détournement de fonds publics. Plus tôt dans la semaine, c’était Christian Flaesch, autre haut fonctionnaire de police de l’entourage de l’ancien président de la République qui était placé en garde à vue pour trafic d’influence, avant d’être relâché.

Jeudi, Nicolas Sarkozy est revenu sur le devant de la scène lors de l’émission Envoyé Spécial, diffusée en première partie de soirée sur France 2. Le magazine apporte de nouvelles révélations sur l’affaire Bygmalion et le système de fausses factures ayant financé les meetings du candidat Sarkozy pendant la campagne de 2012, notamment avec l’interview de Franck Attal, un des personnages clés de l’affaire.

Ses adversaires s’engouffrent dans la brèche

Si l’enquête d’Envoyé Spécial, qui a pourtant créé des remous chez France Télévisions , n’apporte pas d’éléments mettant directement en cause Nicolas Sarkozy, elle peut nuire à son image. Si bien que ses adversaires à la primaire de la droite et du centre n’ont pas perdu de temps pour s’engouffrer dans la brèche. En pleine diffusion de l’émission, Bruno Le Maire a ainsi publié un tweet mettant en avant la transparence de ses comptes de campagne.

Mais la charge la plus violente est sans conteste venue de Jean-François Copé qui, dans un entretien au Monde publié jeudi, accuse Nicolas Sarkozy de viser l’Elysée pour échapper à la justice : « Vous, quand vous dépassez de 15km/h la limitation de vitesse, vous êtes renvoyé devant le tribunal. Lui, il voudrait que vous l’élisiez pour ne pas aller au tribunal ! », lâche-t-il au quotidien du soir.

Enfin, ce vendredi, c’est au tour d’un autre candidat à la primaire, François Fillon, de tirer sur Nicolas Sarkozy. Interrogé sur les récentes révélations de Bygmalion, l’ancien Premier ministre déclare : « C’est un scandale puisqu’il y a de l’argent public qui a disparu et il y a des doutes sur le financement d’une campagne présidentielle. Je réclame depuis des mois et des mois que la justice passe et que la justice passe dans des délais qui soient raisonnables », a-t-il dit sur BFM TV et RMC , tout en affirmant que n’étant pas juge, il n’a pas à « porter de jugement » sur l’honnêteté de l’ancien président de la République. Nul doute que depuis Israël, Nicolas Sarkozy prépare déjà sa riposte.

Les Echos

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