Robin Dubois préface le choc Macron de Nicolas Bonnal

C’était il y a un an : trois pelés et un tondu aux Champs-Elysées, des journalistes-larbins aux aguets et l’inévitable flopée de yuppies et d’étudiants américanisés à la pyramide du Louvre…

Mais aujourd’hui le dépècement de la SNCF et du service public, la diplomatie folle, la guerre planétaire, la chasse aux sorcières enfin tous azimuts ne doivent plus tromper personne. Nous sommes entrés dans la phase ultime de la mondialisation néolibérale – l’autoritaire.

Le douloureux et audacieux livre de Nicolas Bonnal, recueil d’éclairs clarificateurs, kaléidoscope d’éclats pamphlétaires plus que suite scolaire de chapitres académiques, essaie d’analyser l’intrusion incroyable d’un nouveau prince-président façon Louis-Napoléon Bonaparte. On a compris qu’entre les évêques et les banquiers Macron cherche à ressusciter avant tout le parti de l’ordre et à acclimater un peuple anciennement souverain à sa définitive disparition dans le shopping-center surendetté sous surveillance électronique.

L’histoire se répète sous forme de farce, a dit Marx, mais quand elle se répète sous forme de farce pour la énième fois (Bonaparte-Pétain, Bonaparte-Chirac, Bonaparte-Sarkozy), qu’est-ce qu’elle ne devient pas ce conte raconté par l’idiot dont parle Shakespeare ? Interviewé par une chaîne russe, Nicolas Bonnal, à propos de Macron, évoquait Louis-Philippe déjà flanqué de la banque infatigable que l’on sait. Voilà où nous en sommes.

Nicolas est partagé entre la colère et la résignation.

Colère parce que nous avons élu un François Hollande bis avec l’apocalyptique score de 66,6%. Nous avons réélu Hollande alors que l’incompétent benêt, pourtant requinqué par de diligents attentats, avait dû renoncer à se représenter. Frappés de dissonance cognitive, les Français conditionnés ou résignés ont élu le ministre de l’économie d’un ex-président à qui ils devaient guerres, débâcle civile, 600 000 chômeurs de plus, explosion de la dette, du déficit commercial et du déficit budgétaire (400 milliards de francs pour l’un comme pour l’autre, comptez enfin en francs si vous ne savez plus compter !)… La catastrophe économique ne semble troubler personne, au moins ouvertement. Les médias subventionnés, aux mains des oligarques, font fait peser sur la colonie une effroyable chape de plomb.

Et résignation car finalement au coup de sifflet final tout le monde se rangera sous le parti de l’ordre, et refusera la liberté de choix. C’était déjà le cas à l’époque de Victor Hugo et c’est pourquoi on reparle de Victor Hugo.

Je laisse le grand homme nous réveiller alors. Dans son Napoléon-le-petit :

« Mais cela ne sera pas ; on se réveillera. Ce livre n’a pas d’autre but que de secouer ce sommeil. La France ne doit pas même adhérer à ce gouvernement par le consentement de la léthargie ; à de certaines heures, en de certains lieux, à de certaines ombres, dormir, c’est mourir. »

Victor Hugo dut attendre dix-huit ans et la défaite de Sedan.

L’avenir nous dira si cette nouvelle petite mort que se sont infligés les Français avec Macron connaîtra une fin. Ou si ce peuple postmoderne, décidément jamais rassasié de sommeil, en redemandera. Et si finalement les gens étaient contents comme ça ?

Le Choc Macron – Fin des Libertés et Nouvelles Résistances de Nicolas Bonnal est disponible chez AVATAR Diffusion

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