Nantes : Nouvel Idlib ou nouveau Beyrouth ? Des voix de plus en plus tenaces en sont à comparer les affrontements qui se produisent, à un rythme de plus en plus soutenu, à nos périphéries urbaines avec les violences ethnico-communautaristes qui visaient à l’épuration des vrais Syriens pour les remplacer, à terme, par des suppôts du Takfir. S’ajoutent à ces violences, où résonnent inexorablement les « Allah U’Akbar » & les « Morts au Juifs » des émeutiers – Remember l’Après-midi de Cristal de Sarcelles – des formes d’action de plus en plus brutales d’une militance sectaire &… végane (sic). Quid des liens (probables?) entre les milices takfirî & ces nouveaux idiots utiles nés des couches encore fécondes de la bête immonde de l’ultra-gauche antisémite ? Épisode 1.
« La Grande-Bretagne devrait désarmer, et, si les soldats de Hitler nous envahissaient, nous devrions les accueillir amicalement, comme des touristes ; ils perdraient ainsi leur raideur et pourraient trouver séduisant notre mode de vie ».
Bertrand Russell, Prix Nobel 1937.
| Q. Que vous inspirent les violences de Nantes ?
Jacques Borde. Vous voulez dire les émeutes raciales de Nantes. En fait, peu de choses que je n’ai, à maintes reprises, traité sur ce blog, malheureusement.
Nantes, donc ! À l’origine un fait divers, comme il en arrive assez souvent. Un repris de justice, encore un, ici victime d’un accident du travail en quelque sorte. Et, comme toujours, un appareil d’État, si ce mot a encore un sens, complètement dépassé, et d’une célérité étonnante à stigmatiser ses propres forces (dites de) l’ordre.
| Q. Et la mort de…
Jacques Borde. Absolument pas le sujet. Fait divers, je vous le répète !
À Nantes, le « jeune homme » (ou simplement « jeune », selon les versions), Aboubakar Fofana, avait déjà un bon passé de malfrat en dépit de son âge, 22 ans, faisant l’objet d’une fiche de recherche pour mandat d’arrêt, dans le cadre d’une affaire de « vol en bande organisée, recel et association de malfaiteurs ».
Un parcours classique, diront beaucoup.
Comme l’a écrit un ami sur Facebook : « Vous avez déjà été contrôlé par des gendarmes ou des policiers ? Cela m’est arrivé. J’ai présenté mes papiers et ceux de la voiture. J’étais détendu car en règle. J’ai salué le Gendarme qui, m’a lui aussi salué. Étrangement, il ne m’a pas tiré dessus . Je me demande pourquoi, « lui » ce jeune, bien sous tous rapports, et pas moi… Et vous ? »
Je connais même des cas de personnes contrôlées avec des armes (détenues légalement). Cinq minutes de plus, au grand maximum.
| Q. Sinon ?
Jacques Borde. Dans la série : les media sont très cons (voire pire) ! Que recouvre en fait la doxa médiatique qui fait que s’impose, dans les salles de rédaction et les plateaux TV, l’usage du mot « jeune » dans un cas comme celui de l’Affaire de Nantes ? Imaginez qu’un policier ait tué un vieux braqueur à Marseille et qu’on titre « Un vieil homme tué par la police ». Quid, au passage, de l’âge du policier ? Les mots ont un pouvoir dont les media usent avec une légèreté coupable, terriblement coupable.
Ou bien est-ce délibéré ? (That is the question…).
Ce « jeune », comme ils disent, était un « dealer multirécidiviste recherché par la police ». Voilà ce qu’on devrait entendre. Et non pas ad nauseam ce prurit germanopratin permanent. Qui est, en fait, une facette du propaganda staffel de media perfusés à l’or golfique.
| Q. Et l’enquête ?
Jacques Borde. Dans un premier temps, le CRS qui a fait usage de son arme de service « a été placé en garde à vue placé en garde à vue ce jeudi à 12 h 40 par l’IGPN du chef de violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». « Ce n’est qu’à l’issue de cette mesure de garde à vue que le procureur de la République de Nantes sera en mesure de faire connaître sa décision sur les suites à réserver à cette affaire », indiquait encore le communiqué procureur, comme il est d’usage en pareil cas.
La procédure va permettre aux enquêteurs d’auditionner le policier, qui pourra être assisté d’un avocat. La garde à vue peut durer jusqu’à 48 heures. Ce n’est qu’à l’issue que le procureur fera connaître sa décision sur les suites de l’affaire. Du coup, comme le policier incriminé est revenu sur sa déclaration initiale, il a eu droit à une requalification des faits.
Qu’il y ait enquête, c’est normal. La police des police (sic) n’existe pas pour rien. Il y a parfois des bavures en effet. Comme il y en a chez les médecins (mais là on parle de faute médicale). Comme il y en a dans l’armée… Mais si la police ne peut plus se défendre et nous défendre autant lui enlever ses armes. Autant la supprimer.
Alors que les media arrêtent de nous prendre pour des truffes et fassent (enfin) leur métier. Mais, ne rêvons pas trop non plus !
| Q. Partagez-vous l’idée de la « libanisation de Nantes » avancée par Ivan Rioufol du Figaro ?
Jacques Borde. Oui ? C’est une manière assez appropriée de nommer la chose. Même si les méthodologies en matière de guerre urbaine et périurbaine ont sensiblement évolué depuis les années 70-80.
À propos de cette « libanisation de Nantes », dont nous parle Ivan Rioufol, un rappel s’impose : celui de l’identité politique des apparatchiks qui se sont succédé à la mairie de Nantes :
1- de 1989 a 2012, Jean-Marc Ayrault (PS), ex-Premier ministre. Du lourd !
2- son ancien Premier adjoint, Rimbert (PS)
3- la première adjointe de ce dernier Johanna Rolland (PS).
Uniquement des membres de la gauche systémique. Et pas des petites pointures ! Faut-il y voir une forme de cause à effet ?
Ah, oui, à noter aussi le soutien du porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), Philippe Poutou, aux émeutiers takfirî…
| Q. Et ça peut déraper ?
Jacques Borde. Mais ça dérape déjà ! Mercredi soir, un policier de la Compagnie départementale d’intervention (CDI) a reçu une balle de 22 Long rifle sur son casque en début de soirée, quartier du Breil à Nantes.
Vous imaginez le résultat avec du 7,62×39 (munition de la Kalachnikov) ?
Par ailleurs, la photographie d’un CRS, dénoncé comme étant celui qui a fait feu mortellement sur Aboubakar Fofana, est devenue virale après avoir été publiée sur Facebook à partir du mercredi après-midi1. En incrustation, on peut y lire : « C’est lui le Fils de Pute qui a tué le p’tit frère du Breil à Nantes44 ».
| Q. C’est grave ?
Jacques Borde. Plus que vous le pensez. En Syrie, ce qui deviendra la Guerre imposée2 aux Syriens, a commencé de cette matière : des menaces, puis des assassinats de membres de forces de l’ordre, de la classe politique3 et d’Al-Jayš al-’Arabī as-Sūrī (AAS)4.
Depuis quelques temps, des fonctionnaires des organes de force sont d’une manière trop régulière pour que ce soit le simple fait du hasard sont :
1- repérés.
2- suivis.
3- logés.
Puis, agressés hors-service.
Désolé, de le dire, mais cette forme d’épuration ethnique ad usum takfirî est bien ce qui se profile dans la tête de beaucoup de ces jeunes (sic).
À propos de Nantes, Ivan Roufiol parle d’une « poudrière ». « Trente ans à peine », écrit-il, « auront suffi pour fracturer culturellement la Cité des Ducs de Bretagne et la rendre méconnaissable. Cette nuit, trois quartiers « sensibles » ont été le théâtre d’une insurrection urbaine : au Breil, à Malakoff, aux Dervallières (…) Dans ces trois endroits, des voitures et des locaux ont été rapidement incendiés, dont un centre paramédical, une mairie annexe, une maison de la justice et du droit (…). Ayant été longtemps journaliste à Nantes (à Presse-Océan, de 1976 à 1984), je connais bien cette ville où je suis né. Quand je l’ai quittée en 1984, elle était la tranquillité même, y compris dans les quartiers traditionnellement plus populaires, dont Les trois sites devenus explosifs. Les immigrés y étaient minoritaires. Les foyers Sonacotra hébergeaient les travailleurs venus du Maghreb ou d’Afrique noire. Aujourd’hui, Nantes s’est libanisée. Son histoire est celle de la France (…). A Nantes comme ailleurs, l’indifférence des autorités publiques a permis à une contre-société, majoritairement islamique, de se consolider sur ses territoires. Breil, Malakoff, Dervallières sont les noms des places fortes en rupture avec la république. Les policiers et les gendarmes qui s’y risquent y sont vus le plus souvent comme des forces d’occupation. Merci qui ? »5.
[à suivre]Notes
1 5 juillet 2018.
2 Nom officieux de la Guerre de Syrie pour Damas.
3 Et non, contrairement au médiamensonges propagés par les proxies de plumes du Takfir, il n’y a pas de parti unique en Syrie.
4 Armée arabe syrienne.
5 Yvan Roufiol, in Le Figaro .