Primaire à droite : les électeurs désignent les deux finalistes

Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et François Fillon sont les favoris du premier tour pour désigner le candidat de la droite et du centre à la présidentielle de 2017. Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire sont en embuscade.

A la fin, il n’en restera qu’un mais ce dimanche soir, il en restera encore deux. Le premier tour de la primaire de la droite et du centre se déroule dans un climat où règnent la crainte, la confusion et l’incertitude. Les craintes d’abord principalement sur le spectre de fraudes. Là-dessus, la droite a déjà donné : le 18 novembre 2012, Jean-François Copé et François Fillon s’écharpaient sur la véracité des résultats de l’élection à la tête de l’UMP . Nicolas Sarkozy arrivait en sauveur auto-proclamé pour tenter de régler tout cela. Mais le traumatisme, les querelles et la piètre image donnée aux électeurs étaient déjà là.

Quatre-ans plus tard, le mois est le même et les protagonistes sont toujours là. Mais l’UMP est devenu les Républicains. Le nouveau parti pense qu’on ne l’y prendra plus. Pour cette nouvelle élection, le parti a interdit les procurations, éléments clé de la triche de 2012 et a placé dans la quasi-totalié des 10.228 bureaux de vote des assesseurs “neutres” et des représentants des candidats.

Un scrutin à suspense

Pour ce qui est de la confusion, elle réside d’abord dans le fait que les électeurs de la droite et du centre sont appelés pour la première fois en France à choisir leur candidat pour la présidentielle. Mais surtout, on assiste à un scrutin à suspense où l’ex-président Nicolas Sarkozy et les deux anciens Premiers ministres Alain Juppé et François Fillon se disputent l’investiture dans un mouchoir.

D’abord, il y avait Alain Juppé. Le meilleur des sondages. Celui qui survolait le classement avant d’être rattrapé par Nicolas Sarkozy, puis par François Fillon.

Puis, il y a les autres, relégués à l’arrière-plan : Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé et Jean-Frédéric Poisson. Une inconnue à quatre noms. Des personnalités présentes pour créer la surprise. Dimanche, tous les scénarios sont ouverts.

Qui ira voter ?

L’incertitude est pour le corps électoral de ce scrutin. 10.228 bureaux de votes, mais combien de votants ? Les Français de l’étranger invités à voter grâce au vote économique, mais combien de mobilisés ? Au total, 56.531 expatriés se sont inscrits pour le vote, contre 7.000 pour la primaire socialiste de 2011 où 2,6 millions d’électeurs s’étaient déplacés au premier tour et 2,9 millions au second. Le premier tour sera donc l’occasion d’évaluer la mobilisation pour ce scrutin, aboutissement de trois débats plutôt inégaux.

Outre le nombre, il va falloir évaluer le profil de ces électeurs. A cet aune, le pari d’ Alain Juppé , qui s’est positionné sur le créneau du rassemblement, des “déçus du hollandisme” à ceux du Front national, en passant par les centristes de l’UDI et du MoDem, paraît le plus risqué.

“On a 80% des sympathisants des Républicains qui nous disent qu’ils ne comptent pas voter à la primaire, nous sommes donc sur un corps électoral restreint. L’enjeu majeur, c’est la capacité de faire voter ces électeurs”, relève Jérôme Fourquet de l’Ifop.

Nicolas Sarkozy , candidat auto-proclamé de “la majorité silencieuse”, a appliqué cette stratégie sans relâche, galvanisant sa base militante dans une campagne quasi municipale et tablant sur une participation mesurée, de l’ordre de 2,5 millions d’électeurs. François Fillon , qui se revendique sans ciller d’une ligne radicale thatchérienne, aura creusé son sillon dès 2013, suscitant un intérêt poli au fil d’un tour de France loin des médias, où il aura inlassablement défendu son “programme de rupture “, stagnant autour de 10% d’intentions de vote.

A la fin, le rassemblement

Vissé sur le créneau du “renouveau”, l’ancien ministre Bruno Le Maire , 47 ans, trublion de l’élection à la présidence de l’UMP en 2014, a chuté brutalement du rôle envié de “troisième homme ” après trois débats télévisés ratés. C’est Nathalie Kosciusko-Morizet, seule femme candidate, qui a relevé le pari de la modernité sur un ton frondeur.

Jean-François Copé, revenu du purgatoire judiciaire de l’affaire Bygmalion mais condamné à des scores confidentiels au côté de l’inconnu Jean-Frédéric Poisson , président du Parti chrétien démocrate, a défendu son projet de “droite décomplexée” tout en multipliant les attaques contre Nicolas Sarkozy, devenu l’ennemi numéro un.

Réduction des dépenses de l’Etat, baisse du nombre de fonctionnaires, report de l’âge de départ à la retraite et augmentation du temps de travail : au final les principaux candidats font assaut de propositions fortement teintées de libéralisme pour redresser l’économie de la France. Des propositions qui parfois se ressemblent. Le but étant qu’à la fin, il n’en reste pas deux, mais un. Après le deuxième tour le 27 novembre.

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