La Nation Européenne n° 22 (1967) et n° 30 (1969) – Extrait de l’entretien du Général Péron à Madrid avec Jean Thiriart
Chronologie
Mars 1952 : Coup d’Etat du général Batista.
26 juillet 1953 : Action d’un groupe de jeunes dirigés par Fidel Castro contre la caserne Moncada. Castro est arrêté et condamné à 15 ans de prison. A la suite d’une vague d’amnistie en 1955, Castro s’exile au Mexique puis aux Etats-Unis L’échec de la tentative de 1953 signe le début de la guerre de libération nationale.
2 décembre 1956 : Débarquement de Castro à la tête de 82 hommes sur les côtes de la province orientale. Combats contre les troupes de Batista puis guérillas dans les montagnes. Groupes armés composés de paysans, d’ouvriers et d’étudiants. Parallèlement, le mouvement clandestin dans les villes intensifie sa propagande et accroît les actes de sabotage contre les centres économiques et militaires du régime.
1er janvier 1959 : Chute de la dictature Batista. Le pouvoir révolutionnaire récupère la terre détenue par les grands propriétaires fonciers américains. Réforme agraire. Les E.U prennent certaines mesures économiques coercitives.Ils suppriment la cote du sucre sur le marché américain et renforcent le blocus. Le gouvernement Révolutionnaire riposte en nationalisant les raffineries du pétrole, les usines de sucre, les banques et autres entreprises américaines qui se livrent à des entreprises de sabotage.
* * *
Ni Fidel Castro ni la Révolution Cubaine n’étaient communistes en 1959. Le passage au communisme se fit progressivement sous la pression des événements, par le déterminisme qu’entraînèrent les options du régime dans le domaine social et économique. CASTRO le reconnut lui-même en 1965 : « Je me suis converti à l’idéologie marxiste par la force des circonstances. »
(…) Personne en Europe, parmi les militants anti-américains, ne conteste à CASTRO et aux autres révolutionnaires latino-américains le droit de faire de leur lutte anti-USA une révolution marxiste ; de la même façon qu’on doit nous laisser lutter au nom de notre révolution communautaire.
Alvise Cerati, La Nation Européenne, n° 22, novembre 1967.
* * *
Jean THIRIART : Estimez-vous que le travail d’agitation entretenu par Fidel Castro est utile à la cause latino-américaine ?
Général PERON : Absolument. Castro est un promoteur de la libération. Il a dû s’appuyer sur un impérialisme parce que la proximité de l’autre menaçait de l’écraser. Mais l’objectif des Cubains est bien la libération des peuples d’Amérique latine. Ils n’ont d’autre intention que de constituer une tête de pont pour la libération des pays continentaux (…)
Jean THIRIART : Avez-vous l’impression que les Soviétiques empêchent Castro d’exercer une action importante en Amérique latine ? Qu’ils retiennent Castro pour lui interdire de dépasser un certain niveau d’agitation ?
Général PERON : Parfaitement. Ce rôle, les Russes ne le jouent pas seulement à Cuba, mais dans d’autres pays. Ainsi, Guevara, après avoir accompli sa mission à Cuba, était parti en Afrique pour entrer en contact avec le mouvement communiste africain. Mais les responsables de ce mouvement avaient reçu l’ordre de refouler Guevara. Guevara dut quitter l’Afrique parce que les Russes y travaillaient : un conflit opposait, au Congo, les deux impérialismes concurrents. Les deux tendances opposées qu’ils représentent peuvent, à certains moments, unir leurs forces pour défendre la même cause : celle de l’ordre établi. C’est logique, ils défendent l’impérialisme, et non pas la liberté des peuples !
Entretien du Général Péron à Madrid, La Nation Européenne, n° 30, février 1969.
- L’Émeute – Un Roman sur le 6 Février 1934 - 03/06/2019
- Réservé aux Insensés - 03/06/2019
- Les Secrets du Bodybuilding – Libérez Votre Potentiel Musculaire ! - 15/09/2018
- Souvenirs et Réflexions d’une Aryenne - 12/07/2018
- Un lecteur met en garde parents et enfants contre les nouvelles technologies meurtrières - 13/05/2018