Comprendre les visions nocturnes ! – Partie 2

Historiquement, la guerre de nuit ne se faisait que très rarement à cause de la confusion que pouvait créer le manque de visibilité. En effet, une telle stratégie était très dangereuse et très risquée ! Seuls les soldats les mieux formés et préparés pouvaient se permettre d’effectuer des missions de nuit. Mais sans aucune garantie de succès. Dans cette deuxième partie sur la vision nocturne, nous allons retracer ensemble les différentes générations qu’ont connues les JVN. Officieusement il existe cinq générations de vision nocturne, mais officiellement seulement quatre définies par l’US Army. Mais nous verrons ça plus tard dans l’article !

La génération 0 : les origines de la vision nocturne !

La première technologie militaire pour la vision nocturne remonte à 1935. Elle a été développée par AEG (Allgemeine Elektricitäts-Gesellshaft soit « entreprise d’électricité générale ») et introduite dans l’armée allemande dès 1939 sur 50 chars Panther. Cette même entreprise développe aussi le système « Vampir » pour fantassin, sorte de lunette de tir à vision nocturne pour fusil d’assaut Sturmgewehr 44. En parallèle, les américains développent un dispositif de visée infrarouge connu sous le nom de » sniperscope « , également introduit pendant la seconde guerre mondiale. L’armée américaine utilisera ultérieurement ce dispositif pendant la guerre de Corée pour aider les tireurs d’élite ! Ces dispositifs employaient une grande source de lumière infrarouge pour illuminer des cibles. Leurs tubes utilisaient une anode et une photocathode S-1, composée principalement d’argent, de césium et d’oxygène afin d’accélérer les électrons

La génération 1 (GEN I) :

Les JVN de première génération, introduites lors de la guerre du Vietnam, sont les premiers dispositifs à utiliser la technologie d’intensification de la lumière, principe que j’exposais dans mon précédent article. Nous avons donc là une technologie qui ne se repose plus uniquement sur une source de lumière IR mais sur la lumière ambiante. A l’époque les JVN utilisaient une photocathode S-20 qui produisait une intensification de la lumière d’environ 1000x. Malheureusement ces dispositifs étaient très encombrants et nécessitaient un clair de lune pour fonctionner correctement, comme le modèle AN/PVS-2 par exemple. Et comme de nombreuses autres technologies militaires, il aura fallu attendre plus de trente ans avant une avancée technologique significative. Preuve que ces technologies avancent donc au rythme des guerres que nous connaissons.

La génération 2 (GEN II) :

Les appareils de deuxième génération comportent un tube d’intensificateur d’image amélioré en une plaque à micro-canaux (MCP) avec une photocathode S-25. Cet ensemble produit ainsi une amplification considérable de la lumière ambiante d’environ 20000x (soit 200x plus que la génération 1). Plus aucun problème lors d’une nuit sans lune ! On notera aussi une amélioration significative de la résolution d’image et de la fiabilité. La génération 2 connait la première dénomination de « + » avec la GEN II+, afin de marquer la différence avec les modèles de JVN antérieurs. Ces dispositifs utilisent la même base que la GEN II mais sont équipés d’une meilleure optique et résolution, d’un tube nouvelle génération, ainsi qu’un rapport signal / bruit amélioré.

La génération 3 (GEN III) :

Les systèmes de vision nocturne de troisième génération utilisent la même technologie que la GEN II+. Cependant la photocathode est cette fois faite avec de l’arséniure de gallium, améliorant la résolution d’image. De plus la plaque à micro-canaux est désormais revêtue d’une barrière à film ionique pour ainsi améliorer sa durée de vie. L’amplification de la lumière ambiante est également améliorée jusqu’à 50000x.

La génération 3 + et la vérité sur la génération 4 :

Certains disent que les JVN de génération 4 (GEN IV) sont les plus avancées disponible sur le marché. C’est faux. Pour dissiper ce mythe, revenons aux bases. Il y a quatre générations de vision nocturne. Cependant on parle de la GEN 0 à la GEN III et non pas de la GEN I à la GEN IV. Historiquement, c’est l’U.S Army qui définit chaque génération de vision nocturne. A la fin des années 90, l’U.S Army fait définir la GEN IV comme un dispositif capable de retirer la barrière avec le film d’ions créant un tube nouvelle génération. Cette avancée devait augmenter la sensibilité au rapport signal / bruit et la résolution pour des performances globales améliorées. Malheureusement, l’absence d’une barrière d’ions dans les tubes des GEN IV a conduit à des taux élevés d’échec lors des tests, obligeant l’U.S. Army à abjurer l’existence même de la GEN IV.

Reconnaissant l’échec, les américains choisissent d’améliorer la technologie GEN III déjà existante. Ils créent un tube « à couche mince », réduisant grandement l’épaisseur de la barrière d’ions. De cette manière la fiabilité des tubes de génération 3 était préservée de même que les exigences de l’U.S Army pour la génération 4 ! Cette innovation a ainsi donné lieu à la production des technologies GEN III+ et Gen III Omni IV. Ces dernières sont donc les plus performantes existantes aujourd’hui.

Dans la troisième partie je vous présenterai cinq modèles de vision nocturne. Certains accessibles au public et d’autres… beaucoup moins !

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