Trump Vs Obama : Les Limites du second & La Frontière du premier !
C’est fait ! En une série de signatures, hautement symboliques il est vrai, le nouveau président américain, Donald J. Trump, a imposé sa marque. Le plus intéressant étant dans le ton d’un discours (écouter celui sur l’immigration) devenu plus gaullien & plus ouvert à la fois. L’Amérique a cessé de se chercher &, par là, vient de se trouver un vrai chef, enfin !
L’indignation face au décret antimusulman de Trump semble vous amuser ?
Jacques Borde. (Sourire). Oui, au plus haut point. C’est de l’onanisme médiatique, du Trump bashing, une fois encore. Rien de plus. Et, surtout, tout sauf une nouveauté dans le paysage judiciaire étasunien…
Que voulez-vous dire au juste ?
Jacques Borde. Oh, c’est bien simple, le cloaque politico-médiatique des anti-Trump – qui va des mauvais perdants démocrates, aux Black blocks (and co.) soldés par Soros à 200 $US la journée d’émeute – ferait mieux de se regarder dans une glace, avant de hurler au loup : ce genre de mesure a déjà été appliqué sous la précédente administration. Comme l’a dit Nigel Farage, « Tous ces protestataires que je vois, où étaient-ils [en 2011] lorsqu’Obama à imposé six (6) mois d’interdiction d’entrée sur le territoire US, aux ressortissants irakiens ? ».
En bon français, cela a un nom : foutage de gueule !
Ou en est-on des recours de justice contre le décret Trump visant les ressortissants de ces sept pays musulmans ?
Jacques Borde. À ce que j’en sais, le Department of Homeland Security (DHS) a fait une déclaration, le 29 janvier 2017, affirmant qu’il prévoyait de continuer à faire appliquer l’interdiction de voyager décidée par le président Trump. Mais, sur ce point, désolé, je ne suis pas en mesure de vous en dire plus.
Que répondez-vous à ceux qui soulignent qu’avec sa mise à l’index de ressortissants de pays musulmans, Trump innove et ouvre une boite de Pandore ?
Jacques Borde. Qu’ils sont des analphabètes géopolitiques, déjà ! De tous temps, et pour des raisons aussi variées que la géopolitique peut en créer au fil des crises, des États, en cela souverains, ont pris des ordres de restrictions d’accès et/ou de circulation…
Mais vous comprenez l’indignation des pays musulmans ?
Jacques Borde. (Sourire) Ce que je comprends, car c’est de bonne guerre, c’est qu’ils protestent. Pour le reste, je ne suis pas certains que, justement, ces pays là, soient les mieux placés pour jouer les vierges effarouchées.
Que voulez-vous dire ?
Jacques Borde. Si je vous suis bien : l’Organisation de la coopération islamique (OCI)1, nous fait son grrrrrrrand numéro d’indignation sélective. OK, alors rappelons-lui deux ou trois choses :
1- Sur 57 de ses États membres, seuls sept (7) des pays de l’OCI sont concernés par la décision prise par l’administration Trump. Alors, doucement les basses !
2- Au sein de cette même OCI, seize (16) d’entre eux interdisent d’accès, et certains depuis des dizaines d’années, les porteurs de passeports israéliens sur leur territoire national. Ceci globablement et sans préjuger des idées que peuvent avoir les porteurs desdits passeports.
3- Seize pays, c’est plus du double des pays musulmans visés par la décision de l’administration Trump.
Alors, raison garder ne s’impose-t-il pas ?
Ceci dit, je ne dis pas qu’il puisse exister des arguments sérieux à opposer à l’administration Trump. Ainsi, à titre personnel, je trouve la liste un peu courte. Mais, là, voir l’OCI nous faire son numéro, c’est un peu fort le café !
Je vous sens passablement remonté ?
Jacques Borde. Oui, plutôt. Bon, ça fait un petit moment que je voyage beaucoup moins qu’auparavant. Mais je me rappelle bien cette époque où nombre de mes confrères détenaient (pas très légalement) deux passeports : un contenant des visas israéliens et le second vierge de tout visa made in Israel afin de pouvoir se rendre dans des pays arabes sans perdre deux à trois heure à la douane. Ou, sa faire carrément virer…
Bon, je ne vous dis pas que les Israéliens eux-mêmes ne sont spécialement accueillants vis-à-vis de certains visiteurs, mais vous pouvez tout à fait vous rendre dans en Terre promise avec un visa jordanien, égyptien, etc. ! Une année, s’était offert à moi la possibilité d’un voyage de presse en Israël, j’avoue (le voyage n’a pas eu lieu) m’être demandé un instant combien de temps j’aurai eu à passer avec des gens du Sherut Ha’Bitaron A’Klali (SHABAK)2 à la vue de mon passeport orné de visas, irakien, iraniens et libyens !…
Et ceux qui estiment que la mise à l’index de ces pays musulmans va se faire sur le dos de pays comme la France, vous leur dites quoi ? ?
Jacques Borde. Là, simplement, plusieurs choses :
1- Oui, indubitablement, cela va accélérer les chose dans le mauvais sens pour les pays continentaux en général, et les plus munichois ensuite. Dont, au premier rang la France.
2- N’en doutons guère : le rapprochement entre Londres et Washington pourrait aussi voir le Royaume-Uni durcir sa position quant à la gestion des flux migratoires. Et, là encore, qui va se retrouver en mauvaise posture ? La France, pardi.
3- Rappelons ici une chose simple : Donald J. Trump est le président des États-Unis pas de l’Europe ou de la France ! Ses décisions visent au bien-être et à la sécurité des Américains pas aux nôtres.
4- Si nous n’y prenons pas garde, ils serait parfaitement possible – vu le nombre de Fichés S et autres loustics du genre, à qui nos différentes administrations laissent les coudées franches – que les mesures d’interdiction d’accès aux USA soient un jour étendues aux titulaires de passeports français…
Vous ne noircissez pas le tableau ?
Jacques Borde. Non pas du tout. Je vous rappelle que nos passeports, contrairement à ceux d’autres pays (Israël notamment, mais pas seulement) ne mentionnent pas la religion.
Si d’aventure – et ce serait parfaitement de leur droit – les États-Unis estimaient nécessaire de se prémunir de l’entrée sur leur territoire de cellules nazislamistes alimentées par ces si sympathiques jeunes gens que nous laissons aller et venir en Syrie et en Irak, quel autre choix auraient-ils que d’interdire à tous les titulaires de passeports français d’entrer chez eux ?
Vous portez un regard bien sévère sur notre lutte anti-terroriste ?
Jacques Borde. La faute à qui ?
Je vous rappelle ce petit cas emblématique de cette activiste takfirî pourtant prise en mains par le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI) de Dounia Bouzar, papesse de la déradicalisation heureuse [lire mon papier : ] qui a pu repartir, et je dis bien re-partir, sans trop de difficulté en Syrie où elle a rallié3 Jabhat an-Nusrah li-Ahl ach-Chām4. À noter que Dounia Bouzar avait publiquement soutenu, les images sont passées en boucle sur BFM-TV, que la personne en question n’était absolument pas radicalisée !!!!
Et que pensez vous des cas particuliers comme ceux du réalisateur iranien Asghar Farhadi os de la comédienne Taraneh Alidousti qui risquent de ne plus pouvoir se rendre aux États-Unis ?
Jacques Borde. (Rire) Qu’il n’y a pas mort d’hommes et que ce sont des cas d’espèce. Certes, il est regrettable que ce réalisateur nominé aux Oscars 2017 dans la catégorie du meilleur film étranger, pour son film, Le Client, ne puisse pas se rendre à la cérémonie. Bon, et après, la terre ne va pas s’arrêter de tourner ?
Les cas particuliers sont des cas particuliers. Question suivante !
Notes