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L’honneur d’un Président, l’honneur d’une nation
Christian Bouchet |
Éditorial
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Dans son dernier numéro, l’hebdomadaire satirique Bakchich s’interroge sur un futur remariage de Nicola Sarkozy. L’élue serait, bien sûr, Carla Bruni qui a été présentée à la nation au parc Eurodisney. Il y a une symbolique forte, bien que peut-être inconsciente dans le choix de ce lieu. Faire étalage d’une liaison au royaume de l’illusion, de la sous-culture américaine, des loisirs bas de gamme et des mythes marchandisés est sans conteste signifiant d’une vue du monde bien particulière.
Mais ce n’est pas tout. Nombreux sont ceux qui ont parlé de pipolisation de la vie politique et le Parti socialiste en parlant de « principauté de l’Elysée » a fait un rapprochement frappant entre les aventures sentimentales des familles Grimaldi et Sarkozy.
Le problème est cependant que le Prince Grimaldi règne sur un Etat d’opérette dont le rôle international est nul, alors que Nicolas Sarkozy est à la tête d’une nation qui est toujours parmi les plus influentes de la planète. Que le premier se conduise comme un personnage de théâtre de boulevard n’a guère d’importance, que le président de la République française fasse de même est plus qu’inquiétant et affligeant.
Soyons clair, ce que fait Nicolas le petit de sa vie privée ne nous concerne pas, mais ce que révèle le Président de notre république de celle-ci devient une affaire politique et peut être, à ce titre, soumis à la critique.
Ses prédécesseurs à l’Elysée l’avait intuitivement compris, cela participait de leur culture d’hommes d’Etat. Quoiqu’ils fissent en privé, ils s’efforçaient de présenter aux Français et au monde l’image d’une vie familiale traditionnelle. On sait que François Mitterrand fut un grand séducteur, il fallut cependant attendre la fin de sa vie pour apprendre le nom de certaines de ses maîtresses et pour découvrir qu’il avait eu un enfant hors mariage. Durant ses deux septennats les apparences avaient été sauves et il les avaient protégées avec un soin jaloux.
Avec Nicolas Sarkozy rien de tel, il avoue être cocufié, il divorce, il s’affiche avec une femme qui est tout sauf un prix de vertu et que l’on pourrait – en reprenant les paroles d’une chanson de « l’ami du président » Doc Gynéco – définir comme « une taspé qu’on fait tourner »…
Tout cela fait peut être « moderne », contemporain, en « phase avec le réel » dans l’esprit du gnome de l’Elysée et de ses conseillers. Dans le même temps, cela montre clairement le mépris des nouvelles élites pour le peuple qui ne mérite même plus à ses yeux que l’on fasse illusion.
Cela expose aussi au monde un sens de l’honneur étonnant de la part de notre dirigeant suprême. Là est sans doute le plus grave : l’image de la France est atteinte au travers de celle de son Président, et dans les pays non Occidentaux, qui sont restés pour la plupart fort moraux, celui-ci risque bien d’être l’objet non seulement de la risée mais aussi du mépris, avec les conséquences diplomatiques qui en découleront, non pas pour lui, mais pour la France qu’il incarne.
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Niveau 2 :: La Lettre « Les Nôtres »
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Niveau 3 :: Résistance Hors Serie
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