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Vendredi, 30 Septembre 2005 |
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Salvador Allende, premier bilan d'un scandale �touff�
Arnaud Imatz |
Histoire :: Am�rique latine
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Peut-on d�mystifier une personnalit� politique mondialement c�l�bre, respect�e, parfois adul�e? Existe-t-il des figures historiques intouchables, dont "la m�moire ne doit pas �tre salie", m�me lorsque celles-ci ont d�fendu dans leur jeunesse des th�ories discutables ou tenu des propos extr�mistes que le pr�t � penser m�diatique et la grande majorit� de l'opinion publique consid�rent aujourd'hui, non sans de solides raisons, comme excessifs, indignes ou relevant de la d�linquance et de la criminalit�? L'histoire contemporaine abonde en biographies d�concertantes que l'historien s�rieux a le devoir d'affronter honn�tement sans jamais �luder les aspects les plus troublants ou controvers�s. Le pass� eug�niste (1) de l'ex-pr�sident du Chili, Salvador Allende, constitue sans aucun doute � cet �gard un cas embarrassant. Analysons les faits!
"Les Juifs se caract�risent par des formes d�termin�es de d�lits: l'escroquerie, la duperie, la calomnie et, surtout, l'usure [...]. Ces faits font soup�onner que la race influe sur la d�linquance". "[...] les gitans constituent habituellement des groupements d�lictueux ou la paresse, la fureur et la vanit� pr�dominent. Parmi eux, les homicides sont plus nombreux". Quant aux "arabes", "il y a quelques tribus honn�tes et laborieuses mais les plus nombreuses sont aventuri�res, impr�voyantes, oisives et port�es aux larcins".
Mais quel est donc l'auteur de ce tissu d'inepties? Le chef des jeunesses hitl�riennes Baldur von Schirach? Un quelconque raciste obscur et excit�? Eh bien non! Selon le professeur Victor Far�as tous ces propos ont �t� prof�r�s dans sa jeunesse par l'ic�ne tant admir�e de la gauche marxiste � "visage humain": le Dr. Salvador Allende.
� l'�poque du gouvernement d'Unit� Populaire chilienne (1970-1973), le c�l�bre "chasseur de nazi", Simon Wiesenthal, s'�tait vu refuser l'extradition ou l'expulsion de l'ex SS-Standartenf�hrer, Walther Rauff, accus� d'�tre responsable de l'assassinat de pr�s de 100 000 Juifs. Convaincu que le Pr�sident de l'�poque, Salvador Allende, avait d�lib�r�ment prot�g� le responsable nazi, Wiesenthal devait inviter quelques ann�es plus tard son ami Victor Far�as � enqu�ter sur le v�ritable pass� de l'auteur du refus. Professeur de Philosophie � l'Universit� Libre de Berlin, le chilien Far�as n'est pas un inconnu du public. On se souvient de l'�cho m�diatique consid�rable qu'eut son livre sur Heidegger et le nazisme (Verdier, 1987).
Amateur de controverses et de pol�miques acerbes, Far�as r�cidive aujourd'hui. Apr�s avoir �reint� le philosophe d'une certaine "droite radicale" ou extr�me, voici venu le tour du politicien progressiste, martyr, incarnation du r�volutionnaire socialiste-marxiste. Son livre Salvador Allende: contre les Juifs, les homosexuels et les utres "d�g�n�r�s", publi� simultan�ment au Chili et en Espagne (mars et mai 2005), et qui doit para�tre prochainement en France, sous le titre La face cach�e d'Allende: antis�mitisme et eug�nisme (Jacques Grancher, f�vrier 2006), constitue un v�ritable r�quisitoire (2). Les griefs accumul�s ne rel�vent pas de la peccadille.
Salvador Allende obtient son doctorat en m�decine gr�ce � une th�se au titre �vocateur: Hygi�ne mentale et d�linquance. D�s l'introduction, le ton est donn�. On y lit : "Les lois de l'euthanasie et de l'eug�nisme ont remplac� la Roche Tarp�ienne, et leurs dispositions prot�gent l'individu, contre lui-m�me et seulement dans un but social ". Nous avons d�j� cit� l'opinion qu'il avait des Juifs, Gitans et Arabes, voici quelques autres extraits non moins �difiants: "[...] l'individu repr�sente l'unit� de la race"[...] "le milieu et le climat influent notablement sur les glandes de s�cr�tion interne, donnant aux individus qui habitent des r�gions aux climats semblables des caract�ristiques qui les rendent tr�s diff�rents des �tres vivant sur d'autres territoires[...] Ainsi, par exemple, les italiens du sud, en particulier ceux de Sicile, � l'inverse de ceux du nord, et �galement les espagnols, sont port�s aux crimes passionnels, de type barbare et primitif, et sont �motionnellement irresponsables parce que la mer et la chaleur stimulent l'activit� thyro�dienne". Quant � l'homosexualit�, "elle est un trouble endoctrinosexuel et l'homosexuel organique est un malade qui doit m�riter la consid�ration en tant que tel". Enfin, le r�volutionnaire "est un individu en apparence normale qui, en r�alit�, lorsqu'on l'�tudie, d�montre qu'il appartient � un groupe d�termin� de d�rang�s mentaux". Et la r�volution ne serait qu'"un d�lit collectif pathologique".
Un ramas de stupidit�s � mettre sur le compte d'un "p�ch� de jeunesse", dira-t-on, mais les faits ne s'arr�tent pas l�. Les th�mes d�fendus dans cette malheureuse th�se de 1933 sont ensuite repris par le Dr. Allende, entre 1939 et 1941, lorsqu'il occupe le portefeuille de ministre de la Salubrit� nationale dans le gouvernement du Front Populaire. Il est alors en contact direct avec les membres de l'Institut National pour la d�fense de la race et de l'am�nagement du temps libre, une institution publique que vient � peine de cr�er le Pr�sident du Chili Pedro Aguirre Cerdas. Allende th�matise longuement le d�terminisme biologique de la criminalit� et de la d�linquance. Il le fait dans un livre La r�alit� m�dico-sociale chilienne (1939) o� il affirme que le programme du gouvernement vise � "rendre � la race, au peuple travailleur, sa vitalit� physique, ses qualit�s de virilit� et de sant� qui furent hier des caract�ristiques remarquables, � renouer avec la capacit� physiologique du peuple fort". Mais il le fait aussi dans diverses revues sp�cialis�es dont le Bulletin m�dico-social de la Caisse d'assurance obligatoire (janv.-f�v. 1940). On peut y lire par exemple: "Il faut mettre � l'�preuve la vitalit� de l'organisme national et la capacit� des masses populaires, afin de revendiquer les qualit�s de la race et le droit � la vie en tant que peuple". En d'autres termes, selon Allende, les "masses", en tant que classe sociale exploit�e et l'unit� biologico-raciale du peuple peuvent et doivent faire bon m�nage...
Mais il y a plus, Ministre de la Salubrit�, il se charge de pr�senter un projet de Loi de st�rilisation des ali�n�s en conformit� avec les principes eug�nistes qu'il d�fend depuis des ann�es. Il en confie l'�laboration � des scientifiques de confiance et fait appel en particulier � deux autorit�s chiliennes en mati�re d'eug�nisme, ouvertement racistes, les docteurs Eduardo Br�cher et Hans Bertzhold. Les racistes de l'�poque rendent alors hommage � "l'heureuse initiative que l'on doit au ministre de la Salubrit� nationale le Dr. Salvador Allende". Far�as reproduit l'int�gralit� du texte du projet de Loi de st�rilisation des ali�n�s (dat� du 11 novembre 1939 et publi� dans la revue officielle de l'Association m�dicale du Chili) et ne manque pas de le comparer � la Loi sur la protection de la descendance contre les maladies h�r�ditaires promulgu�e, en 1933, par le minist�re de la sant� nazi. Les analogies, les ressemblances sont frappantes: quasiment les m�mes maladies se retrouvent incluses dans les deux textes. Les diff�rences sont mineures: la loi nazi se r�f�re aux "maladies h�r�ditaires", le projet de loi chilien parle de "maladies mentales". Deux dissemblances peuvent toutefois �tre not�es: la loi nazi ajoute � sa liste la surdit� et la c�cit� h�r�ditaires alors que le projet du ministre du gouvernement du Front Populaire chilien ajoute � la sienne "l'alcoolisme chronique". Ce projet de Loi de st�rilisation, d�fendu par Allende, ne sera finalement retir� qu'en raison de l'opposition d�termin�e de la Soci�t� de Neurologie, Psychiatrie et M�decine L�gale du Chili.
Far�as, qui est aussi l'auteur de travaux sur Les nazis au Chili (Barcelone, 2000) et La gauche chilienne: 1969-1973 (Santiago du Chili, 2000), conna�t bien son sujet. Impitoyable, il ne manque pas de rappeler au passage que le fondateur du Parti socialiste chilien, Mamaduke Grove, �tait r�guli�rement "pay�" par le Minist�re des Affaires Etrang�res nazi et que les ministres socialistes du gouvernement du Front Populaire �taient �galement directement "soudoy�s" par l'ambassade nazi de Santiago. Enfin, dernier coup port� � l'image idyllique du combattant socialiste: Far�as �voque sans d�tours les liens d'Allende avec le grand capital. En 1956, Allende n'�tait-il pas actionnaire et directeur g�n�ral de l'une des plus grandes soci�t�s anonymes du Chili, la Soci�t� Pelegrino Cariola?
On regrettera que Far�as ne sache pas toujours �viter l'�cueil de l'amalgame, de l'exag�ration et de la provocation. Le Dr. Allende d�fendait l'eug�nisme et les progr�s de la g�n�tique � une �poque ou il avait entre vingt-cinq et trente-trois ans. Soit! Mais consid�rait-il pour autant que le facteur racial joue un r�le d�terminant, primordial, dans l'�volution des soci�t�s humaines et qu'il existe des groupes humains objectivement sup�rieurs ou inf�rieurs? �tait-il partisan du racisme biologique et de l'antis�mitisme le plus extr�me � l'instar des nazis? A ce compte, on pourrait tout aussi bien traiter de racistes nazis les leaders du parti socialiste su�dois pour s'�tre fait les avocats de l'eug�nisme jusque dans les ann�es quarante, voire ceux du parti communiste am�ricain pour l'avoir d�fendu dans leurs programmes jusqu'apr�s la deuxi�me guerre mondiale. En suivant cette loi de contamination, on finirait par dire que le gouvernement des Etats-Unis fut raciste parce que les th�oriciens allemands de la race, comme G�nther, t�moign�rent que la loi national-socialiste contre les maladies h�r�ditaires fut �tablie en prenant pour exemple la l�gislation am�ricaine en la mati�re.
Les plus cyniques n'ont pas manqu� de souligner qu'au regard du r�le politico-historique d'Allende les d�couvertes de Far�as seraient d�pouvues d'int�r�t. Elles ne d�montreraient rien, sinon que l'ex-Pr�sident, comme tant d'autres, aurait suivi la mode de sa jeunesse et qu'il aurait �t� en quelque sorte un simple �cho de la "voix du peuple chilien" des ann�es trente. Exit donc, dans ce cas particulier, le devoir de m�moire et de transparence puisqu'ils ne peut �tre instrumentalis� au profit du saint la�que de l'extr�me gauche chilienne. Sans remonter aux calendes grecques, on se souvient que bien des figures politiques fran�aises, de droite comme de gauche, auraient aim� b�n�ficier d'une semblable indulgence de la part de leurs adversaires. Fallait-il donc taire le pass� vichyste et la francisque de Fran�ois Mitterrand, la jeunesse nationaliste de Chev�nement, Longuet, Madelin et Devedjian, l'ex-gauchisme de Kouchner, l'activisme soixante-huitard de tant de personnalit�s politiques, ou encore le trotskysme de maturit� du premier ministre Jospin? On con�oit que la r�ponse des politiques puisse varier selon les personnalit�s mises en cause mais l'historien s�rieux et honn�te peut-il se plier aux diktats de quelques censeurs et refuser le d�bat sans perdre toute cr�dibilit�? Il est bon de vouloir tirer des le�ons des �v�nements mais pour y parvenir encore faut-il ne pas les censurer! Or, peu nous importent les intentions d�clar�es, cach�es ou suppos�es de Far�as, seule compte la r�alit� des faits qu'il relate.
Qui �tait donc le v�ritable Salvador Allende? Le moins que l'on puisse dire: un homme ambigu, complexe et controvers�. Cela �tant, si les interpr�tations et les jugements de Far�as sont parfois discutables, les faits qu'il relate, les documents qu'il exhume, semblent irr�futables. A preuve la r�ponse embarrass�e de la Fondation Salvador Allende qui se limite � des invectives, insultes et critiques d'ordre m�thodologique sans remettre vraiment en cause la v�rit� des textes cit�s. Selon elle, Allende ne ferait que se r�f�rer � des auteurs alors r�put�s, et il ne reprendrait pas leurs opinions � son compte. Faux! On ne saurait trop recommander � ceux qui savent l'espagnol de lire la th�se d'Allende qui figure sur le site de ses partisans: www.elclarin.cl/fpa/hemeroteca. Et ne vous laissez pas abuser par les prologues des trois ma�tres-censeurs que vous y trouverez. Ils n'ont d'autre but que de d�sinformer. Ainsi, ces sectaires apparatchiks allendistes nous somment de croire, sans le moindre d�but de preuve, qu'en fait il n'y eut pas de projet de loi de st�rilisation parce qu'Allende le "rejeta sans appel". Experts en langue de bois, ils nous invitent � lire la th�se du candidat docteur comme "une �tape permettant de mieux comprendre la coh�rence qui caract�rise la pens�e et les oeuvres de l'auteur" marqu�s par "l'humanisme, le progr�s social et culturel, le d�veloppement de la d�mocratie politique et �conomique". Mais, ne vous laissez pas impressionner et allez donc juger directement sur pi�ce. Comme moi vous ne manquerez pas de vous poser de suite quelques questions: pourquoi, d�s l'introduction, le jeune Allende affirme-t'il: "Aujourd'hui on pr�vient, on soigne et on sanctionne... Le malade infectueux, on l'isole. Le malade rebelle au traitement on doit le reclure. Le malade tar�, au nom et au b�n�fice de la soci�t�, on lui interdit une grande partie de ses activit�s"! Pourquoi les soi-disant citations d'Allende figurent-elles sans guillements, ni notes alors qu'il en fait largement usage dans d'autres phrases qui elles ne lui sont pas incrimin�es? Pourquoi pr�tendre, au m�pris de toute �vidence, que "l'humanisme, la mesure et la prudence structurent la th�se de 1933".
Soucieuse d'�touffer le scandale, la Fondation affirme qu'il ne s'agirait que de simples travaux � caract�re acad�mique, notamment de r�f�rences aux th�ories du criminologue italien Lombroso, que le tr�s "malveillant" et "m�prisable" Farias, d�pourvu de toute r�elle culture historique (il feindrait, dit-on, d'ignorer (?) que les th�ses eug�nistes �taient tr�s communes � l'�poque), se serait empress� d'exploiter, de d�tourner ou de citer hors contexte... Mieux, en ce qui concerne le refus d'expulsion ou d'extradition du nazi Walter Rauff, refus oppos� quelques ann�es plus t�t par la Cour Supr�me, � en croire la Fondation, Simon Wiesenthal avait remerci� Salvador Allende pour son intervention dans une lettre personnelle dat�e de novembre 1972. Le c�l�bre "chasseur de nazis" l'avait m�me fait en des termes "chaleureux" et non pas "froids" et "distants" comme l'affirme Far�as. Une explication somme toute assez peu cr�dible. Ayant �t� dans ma jeunesse adjoint du chef de cabinet du secr�taire g�n�ral d'une organisation internationale, je sais depuis qu'on ne saurait �tre trop prudent � l'heure d'interpr�ter les hyperboles du langage diplomatique. Par ailleurs, cette explication complaisante suscite bien des interrogations lorsqu'on sait que les raisons invoqu�es par Allende pour refuser l'expulsion du responsable nazi furent exactement les m�mes que celles qui servirent � la Fondation Pinochet pour nier la l�gitimit� de l'extradition du G�n�ral Pinochet afin que celui-ci n'ait pas � compara�tre devant la justice internationale...
Pour les socialistes-marxistes, honteux ou av�r�s, les plus sectaires, il n'y a pas de doute: le juif-lib�ral Far�as est un "imposteur" un "obs�d�" anim� par l'inf�me d�sir de confondre dans un m�me opprobre le totalitarisme, le nazisme et le socialisme. Peu importe donc la v�rit� historique! L'efficacit� de la sempiternelle propagande "antifasciste" exige de ne pas l�zarder (davantage) le "bloc progressiste". La r�ponse doit �tre le mutisme, la n�gation ou l'insulte. L'attitude des m�dias en Espagne est d'ailleurs fort r�v�latrice. Six mois apr�s la sortie du livre de Far�as, parmi les grands moyens de communication (et donc en excluant les revues non-conformistes de droite et de gauche � faibles tirages), seuls les organes ouvertement d�mocrates-lib�raux, emmen�s r�solument par l'historien r�put� de la Shoah, de la Guerre d'Espagne et du G�nocide communiste, C�sar Vidal, avaient os� en parler sans d�tours. En France, apr�s un premier article trop court paru dans La Nouvelle Revue d'Histoire du 30 juin 2005, � ma connaissance seuls quelques rares m�dias importants comme Lib�ration ou Minute, ont r�agi (3). Ailleurs, � gauche comme � droite (peut-�tre en attendant la publication de la traduction?), c'est le boycott, la conspiration du silence. On ne touche pas � l'ic�ne Allende!
Cela �tant, une question ne manquera pas de se poser t�t ou tard aux esprits les plus honn�tes et les plus ind�pendants: la personnalit� de Salvador Allende vaut-elle encore la peine qu'on lui fasse tant d'hommages sans la moindre r�serve? Son nom m�rite-t-il de continuer de figurer sur tant de lyc�es, de biblioth�ques, de stades et de rues? On se souvient qu'hier � l'heure de juger l'oeuvre du m�decin hygi�niste, prix Nobel, Alexis Carrel, la r�ponse fut s�v�re et majoritairement n�gative. Ne serait-il pas aujourd'hui contradictoire et malhonn�te que certaines "bonnes consciences m�diatiques" manifestent soudainement, dans le cas d'Allende, un point de vue radicalement diff�rent (4)?
Arnaud Imatz, Historien, docteur d'Etat �s sciences politiques
(1) Selon Le Petit Robert (2001) l'eug�nisme ou eug�nique est la science qui �tudie et met en oeuvre les moyens d'am�liorer l'esp�ce humaine, en cherchant soit � favoriser l'apparition de certains caract�res (eug�nique positive), soit � �liminer les maladies h�r�ditaires (eug�nique n�gative).
(2) Apr�s moult difficult�s, la traduction fran�aise du livre de Victor Far�as sera publi�e chez l'�diteur Jacques Grancher, au cours du premier trimestre 2006, sous le titre: La face cach�e d'Allende: antis�mitisme et eug�nisme. Les deux �ditions originales sont parues en Espagne et au Chili sous deux titres sensiblement diff�rents: Salvador Allende: contra los jud�os, los homosexuales y otros "degenerados", Barcelona, Ediciones �ltera, 2005, 175 p. (www.altera.net) et Salvador Allende: antisemitismo y eutanasia, Santiago, Editorial Maye, 2005. Les textes cit�s dans cet article sont traduits directement de l��dition �ltera (Barcelone, 2005).
(3) Apr�s la br�ve note que j'ai publi�e le 30 juin 2005 dans La Nouvelle Revue d'Histoire (n� 19), quelques articles sont parus notamment dans Lib�ration (12 juillet 2005), La R�publique des livres (blog de Pierre Assouline h�berg� sur le site internet du journal Le Monde, 12 juillet 2005), Minute (7 septembre 2005) et dans diverses revues plus confidentielles comme Aventures et Dossiers secrets de l'Histoire (ao�t 2005).
(4) Citons deux exemples pour illustrer notre propos. Le philosophe Patrick Tort, s'�rige en procureur et �crit dans "L'affaire Carrel.sur la question de l'eug�nisme" (Le Monde diplomatique, Juin 1998, p.32): "Tout cela fait que les d�fenseurs d'Alexis Carrel... se portent mal et que s'il importe de "d�carr�liser" la France, il importe en m�me temps et surtout d'expliquer pourquoi". � l'inverse, l'historienne Elizabeth Roudinesco se fait l'avocate d'Allende et s'offusque dans Lib�ration ("La m�moire salie d'Allende", 12 juillet 2005): "Non content de salir la m�moire d'un homme auquel il voue tant de haine, Far�as a fait savoir, dans un entretien du 7 juin dernier, qu'il avait demand� aux autorit�s allemandes de d�baptiser tous les lieux qui portent encore le nom d'Allende et d'y apposer celui de la po�tesse chilienne Gabriela Mistral (1889-1957), connue pour son engagement chr�tien aupr�s des d�munis". Conclusion: deux poids, deux mesures! |
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