presentation proposer convergences abonnmentsite abonnmentresistance soutien
 
actualite
blank
blank
Éditorial
Politique
Étranger
Tribune libre
theoriciens
Yockey
Thiriart
Douguine
Evola
Autres
histoire
France
Italie
Espagne
Amérique latine
Allemagne
Pays anglo-saxons
Europe de l'Est
Autres
imperialisme
Entretiens
Antiaméricanisme
Antisionisme
Varia
spiritualites
Alternatives religieuses
Tradition
Varia
liste
liste
detail
sites nc
snc
accueil
recherche
recherchez
avancee
Mercredi, 29 Janvier 2003
imprimer
mail
Boycott de l'entité sioniste, l'opinion des anarchistes
Max Ariane
Impérialisme :: Antisionisme
Nous publions ci-dessous un texte repris du journal Courant Alternatif (Mensuel communiste libertaire, Février 2003, disponible en kiosque) qui aborde d'une manière aussi complète qu'intéressante le problème du boycott de l'entité sioniste.

Cela ne fait nullement de nous des sympathisants de l'OCL, ni de l'auteur du texte (que nous ne connaissons pas) un NR "caché".

BOYCOTT TOTAL D’ISRAËL

Le numéro spécial de « Courant alternatif » sur la Palestine nous donne une vue assez complète sur l’horreur d’une situation qui restera pour l’Histoire la honte de nos sociétés occidentales, un génocide politiquement correct où la « solution finale » n’est pas l’extermination d’un peuple, mais sa réduction à l’état de sous-peuple, la transformation de sa vie en enfer, son parcage dans d’immenses ghettos et camps de concentration, jusqu’à sa déportation massive, planifiée et annoncée. Ce n’est pas le seul exemple dans le monde, mais, ce qui fait sa particularité, c’est la complicité active de la quasi-totalité de notre classe politique, de nos médias et de nos « intellectuels » médiatiques. Face à eux, que pouvons-nous faire ? En plus de notre devoir d’information, « pour que plus personne ne puisse dire : je ne savais pas », des actions sont possibles, et notamment le boycott d’Israël, mais pourquoi suscite—il autant de réticences ?


Après des débuts laborieux, la campagne pour le boycott est enfin partie. Mais quel boycott ? Dès le début, des réticences se sont manifestées chez certains, comme cela avait d’ailleurs été le cas pour d’autres boycotts, notamment celui de l’Afrique du Sud. Qu’ils soient ou non de bonne foi, les arguments restent les mêmes :
- Le boycott est inefficace. Avec nos faibles moyens, nous ne pouvons pas mettre en danger l’économie d’un Etat. Les produits boycottables ne représentent qu’une part infime de ce que nous trouvons dans nos magasins à l’heure de la mondialisation et de l’imbrication des différents secteurs de production et de distribution à l’échelle planétaire. Comment savoir ce qui est israélien ou sert les intérêts d’Israël, et dans quelles proportions ?
- Le boycott risque de pénaliser les populations que nous cherchons à défendre, lesquelles, étant les plus vulnérables, en subiront les premières le contrecoup économique.
- Le boycott risque de nous déconsidérer aux yeux de ceux qui, en Israël, luttent avec nous contre la politique menée par leur gouvernement vis-à-vis des Palestiniens.
Ces mêmes affirmations avaient été balayées à l’époque par le succès du boycott contre l’Afrique du Sud. Mais pour ceux qui restent sceptiques, le meilleur argument n’est-il pas l’incroyable levée de boucliers suscitée chez tous ceux qui, du bout des lèvres ou le plus ouvertement du monde, soutiennent l’apartheid en Israël ? Dès le départ, on a lancé les ténors des mauvaises causes, les soutiens inconditionnels du libéralisme, de la mondialisation, d’Israël et des Etats-Unis, les adulateurs des médias et des puissants, les Bernard-Henri Lévy, les Finkielkraut et autre Alexandre Adler, appuyés par les éternelles organisations (CRIF, LICRA, Union des étudiants juifs de France…) acharnées à nous démontrer que la seule cause des malheurs du monde est l’antisémitisme, et donc de fait amenées à soutenir d’autres formes de racisme, et notamment la plus récente et la plus insidieuse, le sionisme.
C’est ainsi que la LICRA et le CRIF avaient demandé des poursuites judiciaires contre les organisations prônant le boycott contre Israël, relayés par un certain nombre de responsables politiques et mêmes de partis (appel contre le boycott paru dans Le Figaro du 1er novembre 2002 et signé Claude Goasguen, Jacques-Alain Benisti, Roland Blum, Bernard Brochant, Charles Cova, Olivier Dassault, Daniel Gard, Jean-Pierre Giran, Pierre Hériaud, Maryse Joissains, Geneviève Lévy, Alain Madelin, Hervé Mariton, Josette Pons, Eric Raoult, Jérôme Rivière, Rudy Salles, Michèle Tabarot, Jean-Sébastien Vialatte, députés).
Un article du Monde du 2 octobre 2002, signé Nicolas Weill, résume bien leur argumentaire : « … le boycottage peut aussi évoquer un autre passé que celui de la lutte contre l’Afrique du Sud raciste. Avant la deuxième guerre mondiale, cette forme d’action a figuré en bonne place dans l’arsenal des pratiques antisémites. A l’est de l’Europe, en Pologne ou en Roumanie, le boycottage spontané des échoppes et commerces mais aussi le harcèlement des professeurs et étudiants juifs dans les universités ont été monnaie courante, avant même que certains de ces Etats ne prennent en charge la politique antisémite dans l’entre-deux-guerres… » Antisémite, le mot est lâché… et va être utilisé jusqu’à la nausée chez tous ces soutiens de l’apartheid.

L’« affaire Jussieu »

Car, avec l’« affaire Jussieu », l’hystérie devient du délire. Toute la classe politique, du gouvernement à l’opposition, accourt à la manifestation contre la motion de Paris-VI, et la presse aux ordres se déchaîne, de Libération au Figaro, on a même droit à un édito du Monde, « Non aux Boycotts », et Le Canard enchaîné, prompt à oublier les droits de l’homme quand il s’agit de voler au secours du sionisme, titre : « Copie nulle à Paris-VI » et parle d’« énorme connerie ». Même Télérama s’y colle et se fend d’un édito de son directeur, « Le boycott antipaix » : « Cette mise à l’index n’est pas seulement "inopportune", comme l’a timidement qualifiée le ministère de l’Education nationale. Elle est choquante, stupide et contre-productive… Voilà pourquoi ce boycott honteux aboutit finalement à affaiblir le camp de la paix. »
Tout ça pour une motion du conseil d’administration de l’université Pierre-et-Marie-Curie qui demande, en gros, le non-renouvellement de l’accord d’association UE-Israël en dénonçant la situation faite tant aux enseignants qu’aux étudiants palestiniens. Les arguments de ses détracteurs – outre l’accusation d’antisémitisme, qui est maintenant devenue systématique – sont plutôt faibles. Rappelons tout de même que le Parlement européen avait lui aussi voté en avril dernier pour la suspension de l’accord d’association pour les mêmes raisons, c’est-à-dire la violation du « respect des droits de l’homme et des principes démocratiques qui inspire leurs politiques internes et internationales et qui constitue un élément essentiel du présent accord », mais que cette décision n’avait jamais été appliquée par les gouvernements. Les vociférations d’un Claude Lanzmann ou d’un BHL ne sont là que pour masquer un manque pathétique d’arguments, car comment expliquer des réactions aussi extrêmes contre une forme d’action somme toute très pacifique quand on considère ce que subissent les Palestiniens ? Des réactions qui vont même au-delà de celles manifestées après un attentat ou un acte (véritablement) antisémite.
En fait, le seul argument mis en avant, en dehors du procès d’intention sur les motivations « réelles » supposées des défenseurs des Palestiniens (« Demain, les universitaires qui boycottent Israël demanderont qu'on brûle les livres des Israéliens, puis les livres des sionistes, puis ceux des juifs », déclare Roger Cukierman, président du CRIF), c’est que les universités israéliennes seraient un havre « de pensée libre, de travail critique, d’insubordination intellectuelle et morale… » (BHL, Le Point, 3 janvier 2003). « J’ai honte pour ces collègues qui font semblant d’ignorer que les universités israéliennes sont des lieux de débat démocratique, où […] les contacts sont maintenus envers et contre tout avec les homologues palestiniens pour qu’une véritable collaboration puisse s’instaurer le jour où un accord de paix sera enfin réalisé » (Claude Cohen-Tannoudji, Le Monde, 5-6 janvier 2003).
Il s’agit là d’un mensonge éhonté. Jamais les universités palestiniennes n’ont reçu le moindre soutien ou encouragement de leurs homologues israéliennes, pas même durant les violences militaires de la deuxième Intifada, quand l’enseignement était rendu tellement aléatoire par les bouclages et le couvre-feu qu’il devenait pratiquement impossible, ni même aujourd’hui, où les universités sont purement et simplement fermées. Il s’est bien sûr trouvé des universitaires israéliens pour condamner ce boycott ethnique (bien réel, celui-là) de l’éducation palestinienne. Mais ils ont dû le faire individuellement, en dehors de l’institution, et ils n’étaient certainement pas avec les politiciens et les intellectuels médiatiques venus gesticuler devant Jussieu ; au contraire, ils ont apporté, eux, leur soutien à la motion de Paris-VI, alors que les défenseurs de l’apartheid, si prompts à pourfendre les « dérives » du boycott, n’étaient pas très regardants sur les supplétifs venus grossir leurs rangs : « Plusieurs drapeaux français flottaient, mais aussi, sans que personne ne semble s'en inquiéter, quelques fanions jaunes de la Ligue de défense juive, organisation extrémiste interdite en Israël. Un représentant du mouvement pacifiste Shalom Archav, qui a pris la parole à l'issue de la manifestation, s'est fait huer quand il a déclaré que "la colonisation ne mène nulle part" » (Le Monde, 7 janvier 2003).

Que faire ?

Quand les Palestiniens ont essayé de négocier, on leur a pris leurs terres et on a accentué l’occupation et la colonisation. Quand ils ont lancé des pierres, on a répondu par des tirs à balles réelles. Quand ils ont pris les armes, on a répliqué avec des chars et des hélicoptères de combat. Quand ils ont commis des attentats, on a détruit toute leur économie, leur système de santé et d’éducation, on a transformé les territoires en un immense camp de concentration. Pourtant, ils font toujours figures d’accusés, car « rien ne saurait excuser les "lâches" [sic] attentats suicides ».. Que ce raisonnement soit maintenant devenu le discours officiel de la quasi-totalité de la classe politique et des médias en dit long sur la puissance des défenseurs de « la seule démocratie du Moyen-Orient ».. Le but est d’enfermer les résistants palestiniens dans le dilemme suivant : des attentats suicides ou le suicide sans attentats, en attendant que les occupants viennent les tuer un par un, ce qui a effectivement lieu pendant les périodes dites de « calme » (sans morts israéliens).
Si les Palestiniens se trouvent dans une situation totalement désespérée, ce n’est pas le cas, ici, de ceux qui peuvent témoigner et les soutenir. Et on pourrait attendre de ceux qui hurlent contre le terrorisme mais qui font par ailleurs profession d’antiracisme qu’ils soutiennent des formes d’action autres que violentes. Mais ce serait se méprendre sur leurs intentions : leur but n’est pas de faire cesser l’apartheid, il est de faire cesser toute critique d’Israël, quelle que soit la politique de ce pays, quels que soient ses dirigeants. Et nous pouvons constater qu’ils sont puissants, autant dans les médias que dans la classe politique. Mais en même temps leur réaction disproportionnée marque aussi la faiblesse de leurs arguments. Autant il est facile de mobiliser contre le « terrorisme » des gens conditionnés jour après jour par ces mêmes médias et classe politique, autant il est difficile de prouver les intentions « cachées » de gens qui luttent de manière non violente contre un Etat raciste.
C’est pourquoi nous devons continuer et accentuer cette forme d’action sans nous laisser intimider par les défenseurs de l’apartheid et sans tomber dans le piège de la justification permanent. Il y a certains points qui ne sont pas négociables :
- L’antisémitisme n’est pas la seule forme de racisme.
- Israël pratique l’apartheid et donc le racisme.
- Ceux qui soutiennent inconditionnellement Israël soutiennent également le racisme.
- Ceux qui dénoncent Israël ne sont pas des antisémites, mais au contraire des antiracistes.

Quel boycott ?

Il est indispensable de ne pas se laisser enfermer dans la justification incessante et les excuses anticipées pour tout risque de mauvaise interprétation. Cette crainte marque aujourd’hui bon nombre de nos actions et nous passons plus de temps à répondre à des accusations de mauvaise foi qu’à trouver les meilleures formes de boycott possibles.
C’est ainsi que, sous la pression des autorités universitaires, des médias et de la classe politique, et après des centaines de lettres, messages, coups de téléphone d’insultes, le président de Paris-VI a été obligé d’adopter un profil bas : « Il ne s’agit pas d’un boycott. Nous demandons que l’UE renonce, sur un plan institutionnel, à sa collaboration avec Israël. »Et Le Monde du 7 janvier 2003 de préciser : « Le président a réussi à éviter que soit adopté un texte plus dur appelant à un boycott complet, à un "moratoire sur les échanges scientifiques et techniques". Cette version était portée par plusieurs syndicats. Elle avait été élaborée par le Comité de solidarité avec les universités palestiniennes, né à Jussieu au printemps 2002. Ce Comité Palestine, comme il est couramment appelé, regroupe des représentants de la CGT, du SGEN-CFDT, de la FSU ou de SUD-Education. […] Ce comité a été influencé par un "appel pour un moratoire sur les relations culturelles et scientifiques avec Israël" rédigé par des chercheurs et publié en avril 2002 dans les colonnes de Libération. Parmi eux, Ivar Ekeland et Jean-Marc Lévy-Leblond, respectivement mathématicien et physicien, professeurs à Paris-Dauphine et à Nice. »
C’est ainsi, également, que certaines initiatives de boycott ont parfois tendance à se cantonner frileusement aux produits fabriqués dans les colonies israéliennes des territoires occupés, car là l’argument juridique est imparable.
Nous trouvons dans le site de Solidarité-Palestine un dossier sur les raisons du boycott des produits israéliens qui insiste sur le boycott des produits agricoles à cause du « lien direct avec les consommateurs : les citoyens consommateurs les côtoient tous les jours, certaines marques sont très connues, la provenance des produits agricoles est mentionnée dans la grande distribution, ce qui n'est pas le cas des produits transformés ». A cause aussi de « l'intérêt symbolique en Israël même : le travail de la terre (symbolique de son appropriation) est toujours essentiel dans l'idéologie expansionniste israélienne et la construction de l'Etat hébreu ». Enfin, « en nous focalisant sur les produits agricoles, nous disposons d'arguments juridiques forts. Israël vend un certain nombre de produits en provenance des colonies sous la mention "made in Israel" ; cette pratique a été clairement interdite dans le pacte d'association signé entre l'Europe et Israël. Il est impossible aux consommateurs de différencier les produits des colonies et ceux vraiment "made in Israel". » La version belge de ce même document est plus explicite : « Les produits agricoles prennent, il est vrai, une place discrète dans l’économie israélienne (2 %) ainsi que dans les exportations. […] D’autres secteurs tel le diamant, la communication, l’informatique ou les armes sont importants dans les relations commerciales entre la Belgique et Israël, mais ce ne sont pas des produits de consommation courante et sont donc plus difficiles à tracer. »
La position de Solidarité-Palestine pourrait être résumée ainsi : la motivation essentielle du boycott est le non-respect des droits de l’homme par Israël ; mais il est beaucoup plus facile de se battre sur le plan des produits agricoles pour les raisons évoquées plus haut ; quant aux produits des colonies, ils sont totalement illégaux, notamment vis-à-vis de l’accord d’association avec l’UE.
Le site donne ainsi une liste des produits dont le code-barre commence par 729, c’est-à-dire fabriqués en Israël, et une liste très complète des produits fabriqués dans les colonies de peuplement (alimentation et boissons, produits ménagers, industries générales).
Ces documents sont très intéressants, mais nous restons sur notre faim concernant d’autres produits ou d’autres formes de boycott. En quelques mots : le boycott total d’Israël. Le fait que ce soit moins facile ne doit pas nous faire baisser les bras, au contraire, car c’est là que les soutiens de l’apartheid agissent.

Pour un boycott efficace

Le site reproduit l’article de Manuel Vaz, directeur de la revue Albatroz, qui résume bien le problème : « Certains veulent établir un subtil distinguo entre le boycott des produits d'Israël et le boycott d'Israël, comme s'il s'agissait de deux choses différentes. Or frapper l'économie d'Israël par le boycott est une mesure politique qui vise à condamner cet Etat colonialiste et à lui nier toute légitimité tant que sa nature n'aura pas changé, tant qu'il persistera à ne pas reconnaître les droits nationaux inaliénables du peuple palestinien. Toute finesse linguistique là-dessus n'est pas de mise. C'est dans la mesure où ce boycott deviendra populaire et réel, dans la mesure où il pèsera sur les rapports économiques entre Etats que nous serons en mesure d'exiger des dirigeants politiques de l'Union européenne la rupture de l'accord d'association économique actuellement en vigueur. […] Ces élus-là n'"obéissent" à la volonté du peuple que contraints et forcés ! Seul un rapport de forces favorable aux mouvements populaires soutenant la cause palestinienne en Europe pourra infléchir la politique européenne vis-à-vis d'Israël – et pas le contraire ! »
Ce même site nous donne par ailleurs des éléments intéressants concernant les pays arabes, chez lesquels le boycott d’Israël ne peut pas être dissocié de celui des Etats-Unis tant les intérêts économiques et stratégiques des deux pays sont imbriqués dans la région. On y voit que les importations en provenance des Etats-Unis ont chuté de 28 % cette dernière année pour le Qatar et la Tunisie, de 24 % pour le Liban, de 23 % pour l’Arabie Saoudite, de 18% pour l’Egypte et de 3 % pour le Koweït. Par contre, ils ont été multipliés par 1,18 pour la Jordanie, par 1,5 pour les Emirats arabes unis, par 1,72 pour le Yémen et par 2,25 pour le Maroc, ce qui montre bien la pression américaine sur certains pays de plus en plus vassalisés, qui se manifeste notamment par les ventes d’armes. Le LDHR précise : Notez que ce sont des chiffres globaux venant de l’US Census Bureau. Si un pays achète davantage d ‘armes ou de technologie mais beaucoup moins de nourriture qu’à l’accoutumée, la transaction ne reflétera pas un impact négatif. C’est pourquoi il est important d’ajouter ce que The Economist rapporte le 31 octobre 2002, où Coca-Cola a dit : "La grève des consommateurs a frappé le business au Bahreïn, Liban et Arabie Saoudite et réduit ses ventes de 10 % dans la région. Les chaînes de fast-foods en Arabie Saoudite, telles KFC et Burger King signalent une chute de 50 % des ventes depuis septembre 2000." Aussi, "dans la dernière année, le business total des firmes occidentales de boissons et fast-foods a chuté de 40 % dans les pays arabes (incluant les soutiens non américains d’Israël tels Nestlé et Danone). Le commerce des marchandises de marques américaines s’est réduit d’un quart." »
Nous voyons qu’un boycott populaire peut être efficace là où les Etats traînent les pieds. Si des gens dont les conditions de vie sont très dures, dans des pays soumis à des pressions extrêmes par les Américains, soutiens inconditionnels d’Israël, arrivent à manifester leur solidarité avec l’arme du boycott, alors ça devrait être d’une facilité enfantine dans nos sociétés de surconsommation, où nous n’avons pas le choix entre quatre ou cinq, mais entre vingt ou trente produits équivalents. Encore faudrait-il que nous ayons la volonté de le faire. Pour nous, le boycott est une action facile, presque un militantisme de confort, contrairement aux Palestiniens, qui n’ont le choix qu’entre consommer les produits qui leur sont imposés par l’Etat sioniste ou crever de faim.
Des actions de boycott se généralisent un peu partout dans le monde, mais malheureusement la France reste à la traîne. A signaler notamment en Belgique des actions contre le groupe Accor pour la publicité de ses hôtels en Israël où, sur les cartes, les frontières sont effacées et où le Golan, la Cisjordanie et la bande de Gaza sont purement et simplement annexés au Grand Israël. Et contre la présence dans les supermarchés de fraises portant « comme mention principale, en anglais et en hébreu, "fraises palestiniennes", alors que la société qui les commercialise (à… Tel-Aviv) apparaît, elle, en très petits caractères. »

Pour un boycott sans concessions

Un peu partout dans le monde des actions de ce type ont lieu. Mais il est très difficile d’en avoir une vision générale, car elles sont souvent isolées et il faut chercher dans trop de sources pour savoir ce qui se passe ailleurs. La meilleure illustration en est la difficulté d’établir une liste de produits à boycotter, aggravée par la crainte d’être accusés de s’en prendre aux « juifs » à travers Israël. C’est ainsi que Solidarité-Palestine prévient que le boycott « ne saurait justifier ou excuser la moindre manifestation d'hostilité à l'encontre de personnes ou d'établissements juifs, ou susceptibles d'être considérés comme tels par ignorance ou malveillance, à l'encontre de tout commerçant vendant ces produits ».. Le boycott est un moyen de pression contre des intérêts économiques et politiques et, à ce titre, est toujours considéré comme « hostile » par ceux qui le subissent et donc toujours dénoncé comme tel. Le boycott d’Israël n’est évidemment pas dirigé contre les juifs mais contre ceux, juifs ou non-juifs, qui, à travers la défense d’Israël, défendent le racisme et l’apartheid. De même qu’il est mené par tous ceux, juifs ou non-juifs, qui trouvent insoutenable le sort fait par Israël aux Palestiniens. C’est pourquoi nous n’avons pas à rentrer dans un faux débat sur l’antisémitisme qui, en tant que militants antiracistes, ne nous concerne évidemment pas et dont le seul but est de stopper toute réflexion et toute critique.
Il a donc fallu se reporter à un grand nombre de sources moins connues, dont certaines provenant de pays arabes, pour avoir une liste un peu plus complète, mais toujours pas exhaustive, des produits boycottés à travers le monde. Il ne s’agit évidemment pas des seuls produits israéliens, mais de firmes où dominent les actions israéliennes ou dont les dirigeants manifestent clairement leur soutien à Israël.
Enfin, il ne faut pas négliger le boycott sur le plan politique, sportif ou artistique de personnalités qui utilisent leur notoriété pour défendre la cause de l’apartheid. Et là aussi les attaques haineuses et démagogiques ne nous seront pas épargnées. A nous de voir si nous devons accepter des exceptions dans notre lutte contre le racisme et nous abstenir de critiquer certaines positions scandaleuses à cause de l’origine ethnique de leurs auteurs (présence, par exemple, de ténors du show-business ou des médias aux manifestations antipalestiniennes organisées par le lobby pro-israélien). Ni racisme, ni complaisance, ni exceptions dans notre lutte contre l’apartheid. Boycott total d’Israël !
Max Ariane
0
depeches
Humour 6/01/09
Agir pour Gaza 4/01/09
Pour Gaza 28/12/08
abonnes
Niveau 2 :: La Lettre « Les Nôtres »
Niveau 3 :: Résistance Hors Serie
blank
faire un don
rss flux rss
blank
 
 
© 2002–07 :: v2.0
derniers documents
L'Empire poétique :: 3/01/09
Les dissidents de l’Action française : Georges Valois :: 21/12/08
L'Europe et le nomos :: 11/11/08
Le nouvel idéologue en chef de Moscou : Ivan Demidov :: 6/11/08
Les vainqueurs :: 12/10/08