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Jeudi, 8 Août 2002
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L'Empire euro-russe fera trembler les Etats-Unis !
Alexandre Douguine
Théoriciens :: Douguine
Les milieux militaires de Moscou sont en effervescence. Même si l'Occident finance la Russie postsoviétique via les prêts du FMI, on formule l'hypothèse à Moscou d'une attaque terrestre, de plus en plus probable, des forces de l'OTAN contre la Yougoslavie. Boris Eltsine hausse dès lors le ton, utilise un langage de guerre froide, même s'il est sponsorisé par l'Occident. Mais, dit Alexandre Douguine, responsable du Centre d'Etudes Métastratégiques de Moscou et directeur du journal géopolitique Elementy, " l'ère Eltsine est bientôt close ". Au cours de cette décennie, après l'écroulement de l'URSS, trois grandes conceptions politiques et idéologiques se sont affrontées : le communisme, plus ou moins nostalgique de l'Union Soviétique, l'ultra-libéralisme philo-occidental des Chicago Boys et le nationalisme eurasien. Pour Douguine, c'est cette dernière qui finira par triompher en Russie et qui marquera l'aprèsEltsine. C'est ce que craignent les Américains et les mondialistes.

Q. : Prof. Douguine, il y a quelques jours, le grand banquier Berezovski, soutien officiel d'Eltsine dans la campagne présidentielle de 1996 contre le leader communiste Zouganov, a été incriminé pour fraude et est désormais recherché par la police. Estce la ennième démonstration que la tentative d'introduire à Moscou le système ultralibéral occidental a échoué ?

AD : L'idéologie libérale-démocratique était fort en vogue à Moscou entre août 1991 et décembre 1993. Son principal propagandiste était l'expremier ministre Egor Gaïdar, flanqué de ses amis banquiers. Leurs idéaux étaient ceux de la " société ouverte " et de l'économie de marché. Ces idéaux s'enracinent dans la pensée d'Adam Smith, dans le thatchérisme et dans les projets élaborés par les Chicago Boys de Friedmann. Tout cela est étranger à notre tradition russe. Vouloir importer un modèle de capitalisme sauvage est une ineptie, surtout que ce capitalisme a détruit le niveau de vie de la majorité de la population.

Q. : Mais ce groupe d'idéologues mondialistes est tombé en disgrâceS

AD : Leurs recettes économiques ont fait faillite et les gens ne veulent plus en entendre parler. Les communistes d'ancienne mouture n'ont plus beaucoup d'audience en Russie aujourd'hui. Le leader du parti communiste russe, Gennadi Zouganov, le sait et oriente désormais son parti vers des positions nationalistes ou, mieux, nationales-communistes.

Q. : Que veulent les communistes russes ?

AD : Une première frange, composées surtout d'anciens cadres et militants, cultive la nostalgie de l'Union Soviétique, mais les électeurs communistes ont dans leur grande majorité embrassé l'idéologie nationaliste, avec de forts relents d'antiaméricanisme et parfois d'anti-européisme. Il existe donc une sorte de communisme " subliminal " qui traverse le parti de Zouganov et celui, plus petit, de Viktor Ampilov. Ce communisme n'a plus rien à voir avec l'ancien communisme internationaliste. Il s'est transformé en une sorte de socialisme national.

Q. : Audelà de l'étiquette " communiste ", que signifie ce passage des communistes à une sorte de nationalisme ?

AD : Depuis longtemps existait déjà une convergence entre les deux groupes, soudés par une commune aversion à l'égard du capitalisme libéral et de l'Amérique, ainsi qu'à l'égard du mondialisme financier qui a fait de la Russie une sorte de République de Weimar. Vous comprendrez dès lors que l'agression de l'OTAN contre la Serbie cause de sérieux problèmes à Eltsine, qui ne peut plus continuer à les ignorer.

Q. : Vous parlez souvent, Prof. Douguine, d'une conception " eurasienne ". Qu'entendezvous par là ?

AD : Les nationalistes russes se subdivisent en deux blocs : les slavophiles et les eurasistes. Les premiers se réfèrent à des auteurs nationalistes comme Kiriëvski, Danilevski et Axakov et insistent sur le nécessité d'unifier l'ensemble du monde slave sous la protection de l'Empire russe contre l'Occident. Mais aujourd'hui les eurasistes se développent considérablement et pourraient bien représenter la grande nouveauté géopolitique du XXIième siècle. Les racines de ce courant idéologique et culturel reposent surtout sur un texte de Konstantin Leontiev, intitulé Byzantinisme et monde slave. Leontiev y souligne que l'identité russe n'est pas fondée sur la race ou sur un facteur racial exclusivement slave mais sur l'orthodoxie chrétienne, impériale et multiethnique. L'Occident reste l'ennemi principal, mais, aujourd'hui, cet Occident est centré sur l'Amérique, tandis que les eurasistes contemporains perçoivent en l'Europe une alliée potentielle dans une vaste entité géopolitique qui s'opposera aux EtatsUnis. Cette entité, c'est l'Eurasie.

(propos recueillis par Gianluca Savoini, in : La Padania, 10 avril 1999).
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