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Mercredi, 9 Août 2006
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A l’ombre de Franco, l’OAS en Espagne
Ernesto Mila Rodriguez
Histoire :: France
A l’ombre de Franco, l’OAS en Espagne
La lecture de l’ouvrage de l’espagnol Gaston Segura Valero, A l’ombre de Franco, le refuge espagnol des activistes français de l’OAS, a inspiré a notre collaborateur Ernesto Mila Rodriguez quelques commentaires, qui développent le contenu de ce livre bien documenté.

Les mérites de l’ouvrage de Seguro Valero

Pour un Espagnol, il faut soit avoir plus de cinquante ans, soit être un passionné d’histoire contemporaine, soit être un « pied-noir » installé sur notre sol, pour savoir ce que fut exactement l’Organisation de l’armée secrète. En Espagne, pendant les trente dernières années, on n’a jamais publié un seul ouvrage sur l’OAS. Par conséquent, le livre de Segura Valero comble un vide documentaire. Cela écrit, on se demandera, puisque l’OAS fut une organisation française née d’une crise française et dont les membres furent des Français, ce qu’elle a, de ce fait, à voir avec l’Espagne ? La réponse est : beaucoup de choses…

De fait, l’OAS naquit à Madrid et termina sa vie sur le sol espagnol. Ses dirigeants trouvèrent dans notre pays un refuge précaire et, après la défaite, beaucoup de « pieds noirs » se réfugièrent en Espagne sur les côtes de la région d‘Alicante, aux Baléares et aux Canaries ou refirent leur vie à Madrid, Barcelone ou en Navarre. En outre, beaucoup d’Espagnols aidèrent, activement et d’une manière militante, les membres de l’OAS et appuyèrent la cause de l’Algérie française.

Parmi les mérites de ce livre de trois cents pages, on trouve, dans les deux premiers chapitres, le récit de la genèse de la crise algérienne vu par l’Etat espagnol. Il ne faut, en effet, pas oublier que l’Espagne et la France eurent des intérêts communs au Maroc jusqu’à l’indépendance de ce pays et qu’ensuite, elles furent conjointement impliquées dans les différentes offensives que lança le royaume alaouite contre l’Ifni espagnol et la zone de Tindouf et Béchar en Algérie, encore sous le contrôle français.

A ce propos, Segura Valero est d’une rare objectivité à l’égard du régime franquiste et des évènements de l’époque. Il rappelle par exemple qu’il y eut plus de deux cents soldats espagnols assassinés par les bandes marocaines de l’Armée de libération nationale à Ifni et il décrit avec détails l’odieux comportement de Mohammed V.

De même, la description de la gestion par la France de la crise algérienne est claire et sobre. La figure du général de Gaulle n’en sort pas indemne et Segura Valero donne des renseignements suffisants pour que le lecteur se fasse une idée précise du personnage.

Mais plus intéressant que tout cela, cet ouvrage traite, pour la première fois, de l’aventure espagnole des dirigeants de l’OAS. Les informations sont de première main et l’auteur ne s’est pas limité à une compilation de données déjà publiée dans d’autres livres.

Narciso Perales : le premier contact de Raoul Salan en Espagne

Dans les ouvrages sur l’OAS édités en France, on ignore la figure de Narciso Perales. Ce phalangiste de la première heure, refusa l’unification des mouvements nationalistes et nationaux décidée par Franco et devint un opposant résolu à celui-ci. En 1959, il fut un des fondateur des Cercles José Antonio (1) qui regroupaient les phalangistes hostiles au général Franco et dont l’audience fut rapidement importante au sein du Movimiento et de son organisation juvénile, le Front de la jeunesse.

Quand le Général Salan arriva en Espagne, après l’épisode des barricades, (qui marque le début de l’insurrection de la communauté « pieds noirs ») il possédait diverses adresses de contacts possibles, dont la sienne. Il est vraisemblable que ce sont des membre de Jeune nation, qui la lui avait communiquée.

Peut-être un jour dans les archives du service des relations étrangères de la Phalanges ou du Front de la jeunesse, trouvera-t-on des dossiers sur les relations que ces deux organisations eurent avec Jeune nation. Ces contacts existèrent, car, depuis les années cinquante, la direction des affaires étrangère du Front de la jeunesse organisait en Espagne des « universités d’été » et des rencontres auxquelles assistaient, comme invitées, des délégations d’autres pays envoyées par des mouvements amis. Cela allait des Phalanges libanaises jusqu’au Phalanges boliviennes, en passant par les jeunes du Mouvement social italien et par les français de Jeune Nation.

Les conversations entre Salan et Perales furent franches et profondes. Tous les deux furent vite d’accord et Salan vit dans Perales un homme disposant du bagage idéologique qui lui manquait. Plus tard, Perales devint un proche de Lagaillarde avec qui il s’entendait très bien et il eut aussi des contacts avec les dirigeants de l’OAS politiquement anti-démocrate, comme Dufour, le docteur Lefèvre et le colonel Château Jobert.

Des armes pour l’OAS

L’OAS avait réussi à mettre la main, en Algérie, sur une certaine quantité d’armes et d’explosifs et son problème était de trouver comment en envoyer en métropole. Il y existait des commandos disposés à l’action - l’OAS-Métro - mais ils manquaient d’un armement suffisant et spécialement d’explosifs.

Quelques « pieds noirs » disposaient de petites embarcations de plaisance avec un tirant d’eau suffisant permettant de traverser le détroit de Gibraltar et de faire parvenir les armes dans les ports de Malaga ou d’Alicante. Mais ces embarcations n’étaient pas assez puissantes pour naviguer jusqu’aux aux ports français de la Méditerranée qui, de surcroît, étaient très surveillés. Par conséquent, une « route sûre » fut mise en place, allant des ports de l’Espagne du Sud jusqu’à la frontière pyrénéenne. Le problème était ensuite de faire traverser la frontière aux armes. Pour ce faire, il fallait disposer de collaborateurs de « confiance », connaissant bien la zone frontière et non repérés comme des partisans de la cause de l’Algérie française.

A Mérida, était en poste un cadre phalangiste d’âge moyen, Miguel Gomez-Benet. Ce responsable local du mouvement - qui sera plus tard lieutenant de la Garde de Franco dans la province de Lérida dans les dernières années du franquisme et au tout début de la transition vers la démocratie - connaissait parfaitement les chemins de montagne et les cols frontaliers non surveillés par la Guardia Civil. Pour les autres, il était suffisamment connu par les cadres de la Guardia Civil du Nord de la province de Lérida, pour ne pas être inquiété lors de ses déplacements. On put donc le charger du transfert des armes sans crainte que celles-ci soient interceptées, au moins dans la partie espagnole

En deux occasions, Gomez-Benet, réussit à établir un contact avec un militant du parti de Pierre Poujade, chargé de recevoir les armes et les explosifs en France. La troisième fois, les choses se compliquèrent, Gomez-Benet reçut bien l’armement, mais quand il arriva dans la ville française, le militant poujadiste ne se présenta pas ; il venait d’être arrêté. Cet épisode coïncida avec l’effondrement de l’OAS. Alors Gomez-Benet, sans l’avoir voulu, se trouva possesseur d’un petit dépôt d’armes (pistolet et revolver d’ordonnance de l’Armée française de l’époque, mitraillette Mat-42 et une quantité non négligeable d’explosifs).

Personne ne venant les réclamer, ces armes restèrent cachées et ne furent pas utilisées. Gomez-Benet décéda à la fin des années 1980 et cet arsenal est considéré comme perdu (2).

La « gauche phalangiste » édite les contre-révolutionnaires français

En 1962, les éditions Acervo, installées à Barcelone, publièrent un ouvrage El Occidente en peligro, signé par le docteur Lefevbre, un activiste Algérie française bien connu. L’ouvrage est typique des plaidoyers anticommunistes écrits pluriel à partir des positions catholiques traditionalistes que le docteur avait toujours soutenues. Son seul intérêt est la reproduction en annexe du Manifeste corporatif italique de René de la Tour du Pin et de quelques notes sur la « Guerre révolutionnaire ». Plus tard, elles éditèrent El Proceso al General Salan. En 1963, la même maison commença la publication d’une revue bi-mensuelle, intitulée Juanpérez qui publia cent cinquante numéros en quatre années. Son rédacteur en chef n’était autre que Narciso Perales. Dans le numéro 1, parut symboliquement un entretien avec le colonel Château-Jobert.

Il faut préciser que les édition Acervo étaient la propriété d’un ex-combattant de la Division Azul, José Antonio Llorens-Borras, auteur d’un livre sur le procès de Nuremberg, examiné du point de vue juridique (il était avocat). Or, Llorens-Borras, était marié avec la sœur de Narciso Perales. Ainsi s’explique le fait que, à cette époque, sa maison d’édition fit connaître en Espagne le drame algérien et que dans Juanpérez on publia différents articles sur la diaspora des « pieds noirs » .

L’Algérie perdue la lutte continue

Le livre de Segura Valero se termine de manière assez abrupte avec l’arrivée d’un fonctionnaire gaulliste venu en Espagne proposer la « réconciliation » aux membres de l’OAS et négocier le désarmement de l’organisation. L’histoire officielle de l’OAS se termine sans doute avec cette « opération réconciliation », mais il resta les plus passionnés, et l’histoire des militants perdus de l’OAS reste à écrire.

Personnellement, j’ai connu des dizaines d’ex-OAS dans des circonstances les plus diverses. Ce n’est pas le moment de relater ces expériences personnelles, mais il faut se rappeler que les « plastiqueurs » de l’OAS qui finirent résidents en Espagne, ne se mirent pas tous dans les affaires comme Lagaillarde ou ne passèrent pas tous leurs loisirs à rappeler aux comptoirs des bars et dans les repas entre camarades, les années où ils avaient « vécu dangereusement ».

Fortuitement, j’ai connu, à Madrid, deux virgules Jean Pierre Cherid. Il m’arriva de lui demander s’il était retourné en France après l’Algérie, sa réponse me frappa : « Non, pour moi la France est comme une femme qu’on a beaucoup aimée, mais qui t’a trahie, alors on l’a repoussée et on ne va jamais plus la voir ». Cependant Cherid retourna en France, du au suppression de ce mot moins au pays basque français, bien des années après. C’était l’époque du GAL. Cherid à cette période, était le fer de lance de ce groupe barbouzard. Apparemment, il croyait avoir localisé l’appartement dans lequel se réunissait le comité exécutif de l’ETA et il étudia la possibilités de l’éliminer en une seule fois. Quelque chose ne fonctionna pas et Cherid en plaçant l’explosif, sauta avec.

Ce ne fut pas l’unique membre de l’OAS qui collabora avec le GAL. Il y a d’autres noms français dans cette histoire sans gloire et sans sens.

Jean Thiriart , écrivit dans son livre L’Europe : un empire de 400 millions d’hommes : « L’Europe se défend en Algérie ». Il avait raison en 1962. Les membres de l’OAS, défendaient leurs exploitations agricoles et leur vie, ils défendaient la présence de l’Europe au Maghreb.

notes

1 – Par la suite, ce médecin réputé qui exerça d’importantes responsabilités professionnelles fut à l’origine de diverses organisation « hédillistes » regroupant la « gauche phalangiste » : le Front national des travailleurs et le Front des étudiants syndicalistes en 1963, la Phalange alternative en 1964, le Front syndicaliste révolutionnaire en 1966 et la Phalange espagnole des Jons (authentique) en 1979.

2 - Miguel Gomez-Benet fut le seul cadre provincial de la Guardia de Franco qui refusa d’aider à la création de l’Union du centre démocratique, « service » que réclamait son supérieur hiérarchique, Adolfo Suarez Gonzalez, l’homme qui démantela le franquisme et installa la démocratie en Espagne.
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