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La politique des hauts salaires
Georges Valois |
Histoire :: France
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La politique ouvrière du faisceau comporte la recherche méthodique des hauts salaires. C'est une résolution économique.
La première fois que nous avons exposé cette politique, nous avons fait pousser des cris de putois à quelques personnes profondément ignorantes de la vie économique
Ce n'était pas pourtant une nouveauté. Voilà à peu près vingt ans que, pour ma part, je conduits mes travaux et mmes analyses économiques en fonction de ce principe que le grand moteur de la vie économique est la recherche du haut salaire. Cela est tellement évident que l'on a honte d'expliquer une chose aussi simple. Mais cette chose simple a contre elle un monde d'intérêts ou de préjugés,
Que le principe de l'activité économique soit la recherche du haut salaire, c'est l'évidence.
En effet, quiconque travaille cherche à obtenir de sa propre peine le plus grand rendement. Ou le plus grand profit au prix de la moindre peine.
La chose est simple lorsque celui qui administre le profit total est le même que celui qui accomplit tout l'effort de production.
Elle se complique lorsque, par la division des fonctions, il y au moins deux fonctions, l'une qui organise les taches, repartit les profits et l'autre qui exécute la tache elle-même. Alors il y a opposition d'intérêts entre le répartiteur des profits et l'ouvrier. On recherche toujours le plus grand rendement mais au prix du moindre salaire, qui est payé à autrui.
Dans le régime de l'individualisme économique, pendant tout un long siècle, la tendance générale des chefs d'entreprise a été d'obtenir les bas prix de vente et les gros profits par la recherche systématique de la main-d'œuvre à bon marché.
Le résultat a été effroyable. Sous la pression de la concurrence qui portait aux très bas prix, la tendance de l'industrie pour les bas salaires a désorganisé la famille ouvrière dans des régions entières.
C'est contre cette situation que le socialisme a réagi. Il n'est pas contestable que c'est sous la pression du socialisme que la condition de l'ouvrier a été relevée ; mais au prix d'un péril immense pour toute la civilisation, le socialisme conduisant ses adeptes à la propriété collective qui supprime le ressort de l'activité économique.
Alors a commencé la lutte entre les employeurs et les employés, lutte sans issue tant que les uns et les autres ont conçu les modifications au régime des salaires comme une défaite pour la partie qui subissait la modification.
Un pareil antagonisme risquait de conduire les deux partis à la ruine de la production. Mais des deux cotés, l'invention a conduit au salut : Georges Sorel a prévu que les revendications prolétariennes rendaient leur énergie et leurs facultés d'invention aux chefs d'industrie. Et il s'est enfin trouvé des chefs d'industrie qui ont eu l'idée d'une autre politique que la recherche de la main-d'œuvre à bon marché.
Ford est une des premiers grands industriels qui aient appliqué systématiquement la politique des hauts salaires. Il a fait scandale aux Etats-Unis, il y a vingt ans. Mais sa réussite a été complète. Et le vieux monde apprenait, il y a quelque temps avec stupéfaction que M. Ford appliquera désormais la semaine de cinq jours avec augmentation de salaires.
Les États-Unis sont aujourd'hui presque entièrement gagnés au système.
En France, le système n'est guère connu est appliqué que par un petit groupe d'industriels, en tête duquel se détachent les Michelin.
D'une manière générale, les industriels sont en défiance devant ce système que, sans examen, ils disent n'être qu'applicable qu'en Amérique.
Cet état d'esprit se modifie rapidement depuis que le groupe que préside M. Mercier en a fait un des articles fondamentaux du programme du Redressement français.
La vérité est que la politique des hauts salaires est applicable partout. Les résultats peuvent êtres énormes dans des pays à large consommation industrielle, moindres ailleurs. Partout, ils seront dextrement sensibles.
On peut s'en rendre compte en examinant les principes sur les lesquels est fondée la politique des hauts salaires.
MM. Bertram Austin et Francis Lloyd les ont exposés avec une grande précision dans un ouvrage sur Le Secret es hauts Salaires, et c'est à eux que j'emprunte deux définitions particulièrement fermes.
On peut accroître indéfiniment le rendement individuel de la main-d'œuvre en perfectionnant les installations et les méthodes permettant d'épargner les temps et le travail humain.
Il vaut mieux rémunérer la main-d'œuvre par un salaire proportionné au rendement obtenu, sans établir une limite quelconque, que par un salaire fixe. Contrairement à l'opinion qui prévaut en Europe, des hauts salires n'impliquent pas nécessairement des prix de ventes élevés. Il est conforme à l'insert général que la politique d'organisation industrielle tende à élever les salires tout en réduisant les prix.
Lisez bien ces quelques lignes : elles résument une idée dont l'expansion aura des conséquences formidables dans la renaissance européenne.
C'est le renversement complet de la politique industrielle qui recherchait le profit dans les bas salaires.
On recherchera désormais le profit et le plus grand profit dans l'invention, dans la création économique, dans le progrès technique.
Le chef d'entreprise cesse d'être l'homme qui tient tête `ses ouvriers pour résister aux demandes d'augmentation de salaires. Il sera comme Ford aujourd'hui, en avance sur ses ouvriers. Parce qu'il sera un cerveau produisant sans cesse des créations nouvelles, fonctionnant au service du progrès technique.
C'est ainsi que la politique des hauts salaires provoquera en Europe une immense révolution économique, par quoi le socialisme sera relégué dans le passé.
Le fascisme [pp 153 – 156]
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