« Toujours trompés, toujours contents » : telle pourrait être la devise des électeurs de tous pays, en toute époque où l’on a consulté le « bon peuple ». Pourquoi s’en étonner ?

Suivre un chef charismatique, se dévouer à une grande idée : rien n’est plus exaltant pour un être humain. Mais le « suivisme » est trop souvent dévoyé par de banals démagogues, ceux et celles qui promettent la lune, à obtenir bien sûr sans effort. Les lendemains qui chantent ou le retour à l’Âge d’or font partie de toutes les mythologies politiques et syndicales… Le XXe siècle aurait dû dessiller les yeux de nos contemporains, mais ils sont à la fois très mal informés et fort peu soucieux de connaître les triviales réalités.

Le XXIe siècle ne semble pas s’engager dans une ère électorale très différente. Du français François Hollande dont « le monde de la finance (aurait été son) véritable adversaire », ainsi qu’il le proclamait haut et clair lors de sa campagne électorale en 2012 et qui a prouvé, une fois « Lui Président » qu’il n’en était rien, au contraire !… au Premier ministre grec Alexis Tsipras qui, organisant un référendum, obtient le soutien populaire de 60 % des électeurs pour s’opposer aux diktats financiers imposés par l’Union européenne et qui, fort de ce succès, se soumet dans la foulée à la quasi-totalité des desirata de cette dernière…

François Hollande est, à l’heure où sont écrites ces lignes, considéré pourtant comme le meilleur, voire le seul, candidat de « gauche » pour les élections présidentielles française de 2017… tandis qu’Alexis Tsipras a encore obtenu une majorité de députés en organisant de nouvelles élections législatives anticipées, sitôt sa trahison entérinée.

Comment expliquer que leurs reniements aussi manifestes n’empêchent pas les électeurs de l’un comme de l’autre de leur rester fidèles ?

Seulement « faute de mieux » ?… Ou à cause de la peur, facteur important s’il en est pour expliquer le comportement des masses électorales : la peur panique du lendemain et de l’aventure, avec sa conséquence (surprenante a priori) : la « politique de l’autruche ». Plutôt que d’affronter un problème à venir, même dans un futur très proche, on préfère le nier, avec la résolution du couard qui s’apparente à la méthode d’Émile Coué : « Tout s’arrange, à condition de le vouloir » (en oubliant que ce sage pharmacien s’intéressait surtout aux maladies imaginaires des hystériques).

Or l’immigration-invasion musulmane, la désindustrialisation massive de la France (de toute l’Europe occidentale, en fait) qui génère un chômage inédit par son ampleur, la Dette pharaonique de l’État, l’incurie des politiciens « sérieux » (ceux qui sont subventionnés par les maîtres de l’économie), ne sont pas des illusions d’hystériques.

Probablement aussi, le vieillissement des populations européennes est-elle à prendre en compte dans ce réflexe électoral, suicidaire certes, mais à retardement : avec l’âge, gagner au mieux quelques années dans le versement d’une retraite, le remboursement de frais de santé, au pire seulement quelques mois, peut sans doute expliquer un tel comportement… tandis que les populations plus jeunes, ne croyant – déjà ! – plus en rien ou en grand chose, en tout cas pour beaucoup pas même dans leur propre avenir, n’ont pas la volonté de prendre en main leur destin et de balayer une classe politique pourtant à l’évidence, même à leur yeux, aussi incompétente que corrompue.

« Toujours trompés, toujours contents », pour les plus âgés, certes, oui… Oui, mais ! « Déjà trompés, déjà désabusés » pour les plus jeunes ? Voire…

La veulerie d’un électorat, troublé par une désinformation aussi énorme que grotesque, aggrave chaque jour qui passe le mal dont souffre la France, mais « seules les minorités agissantes font l’histoire »… et elles l’ont toujours faites !

Elles se font seulement parfois un peu attendre…



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