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Mardi, 18 Juillet 2006
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Relecture nihiliste du mondialisme
Rodolphe Lussac
Théoriciens :: Autres
Relecture nihiliste du mondialisme
Oui comme les marxistes de jadis, les mondialistes font aujourd’hui leur propre auto-critique. La dérégulation et la volatilité croissante des marchés, la spéculation frénétique et quasi-incontrôlable des bourses mondiales, la vision à pensée unique, la délocalisation des unités de production sont autant de facteurs qui risquent de provoquer les ruptures sociales et culturelles et de creuser davantage le fossé Nord-Sud. C’est la raison pour laquelle nos laudateurs chevronnés de l’ordre mondialiste en viennent à reprendre et à réactualiser des thèses de théoriciens comme Joseph Schumpeter et d’utiliser sa théorie de « la destruction créatrice » pour légitimer une sorte de nihilisme salvateur d’une mondialisation en crise. A en croire la thèse de ce théoricien libéral, auteur de « capitalisme, socialisme et démocratie » lequel a cru en la disparition du capitalisme et le triomphe du socialisme, de la centralisation démocratique, le capitalisme puiserait les forces de sa vitalité dans ses réflexes de « destruction créatrice ». Les nouveaux objets de consommation, les nouvelles méthodes de production et de transport, les nouveaux marchés, les nouveaux types d’organisation industrielle, les mutations des processus imprimeraient la cadence et maintiendraient en mouvement la machine capitaliste qui devient un ouragan perpétuel. Bref à en croire cette thèse, le mondialisme s’autoregénérerait tel un ouragan perpétuel, un Ragnorrok cybermoderne qui rajeunirait sans cesse le capitalisme triomphant ; or il ne faudrait pas oublier que Shumpeter annonçant la fin du capitalisme et l’avènement du socialisme s’est trompé sur toute la longueur. D’une part l’empire soviétique et ses satellites sont tombés comme un château de carte ; d’autre part, les pays capitalistes développés, les Etats-unis en tête, ne cessent d’afficher sous l’étendard de la penser unique des rythmes de croissance économiques inégalés, jamais enregistrés depuis la fin des trente glorieuses. En fait comme l’a constaté Georges Balandier dans le « grand système », l’ordre mondialiste se perpétue par sa propre puissance transformatrice ; nous serions au stade d’une époque postbiologique, postdarwinienne, et une nouvelle alliance hante les alchimistes contemporains du techo-imaginaire qui prend une forme quasi religieuse. Le monde anthropique dans lequel nous vivons est un monde d’attente où la mondialisation et la civilisation ne cheminent pas ensemble , un monde où les générateurs de puissance priment sur les générateurs de sens. La perte de sens est bien la préoccupation des théoriciens d’avant-garde du mondialisme high tech, lesquels tentent d’expérimenter une nouvelle forme de légitimité du capitalisme mondialiste en utilisant les outils conceptuels du chaos déterministe et de la cybernétique. Ces nouveaux théoriciens sont regroupés dans la « Cybernetic Culture Research Unit » (CCRU) laquelle est une unité de recherche composée d’une douzaine de chercheurs installée dans l’université de Warwick en Angleterre. S’appuyant sur les travaux de philosophes contemporains, tels Foucault, Deleuze et Guattari, leur objectif est de calculer l’impact des nouvelles technologies sur les grands courants de pensée populaires et sur l’économie planétaire en partant du principe qu’à l’heure d’Internet les vieux dogmes fondamentaux que sont l’Etat-nation, l’entreprise toute puissante, la famille nucléaire disparaissent inéluctablement. L’offre dépasse la demande et ce déséquilibre risque de provoquer un chaos économique marqué par une perte de confiance généralisée dans un système de plus en plus anarchique et incontrôlable par l’Etat. Il s’agit de propager l’idée bien connue d’une prolifération du marché autodestructeur. Selon Manule de Landa le capitalisme serait « le domaine de tous les possibles » étant le géniteur d’un « anti-marché », il enfante une multitude de petites affaires nées de l’entropie générée par le système lui-même. C’est la théorie de la physique du chaos appliquée au capitalisme. Le remède pour ces chercheurs en partant du constat de la transgression par le capitalisme moderne les frontières existantes entre cursus universitaire, science-fiction cyberpunk et journalisme, réside dans la formulation d’une pensée expérimentale « nomade »qui s’appliquerait à la société à l’échelon planétaire. Bref le capitalisme triomphant en panne sèche dans le domaine des marchés économiques retrouverait un second souffle par l’attrait des hautes technologies et grâce au relais d’une société civile abreuvée par la pensée nomade, nouveau support idéologique de la nouvelle société planétaire hightech. Mais ce que nous baudruches de laboratoire ont oublié c’est de tirer les leçons des théories du chaos déterministe selon laquelle un élément imprévisible « élément fractal » est toujours en mesure par son incursion déstabilisatrice dans un sytème fermé de saper les bases de l’intérieur dudit système jusqu’à sa décomposition. D’autre part adeptes du mythe progressiste linéaire et antihistoriciste, ils ont omis de faire une lecture intelligente de l’histoire de l’humanité. Or dans tous les témoignages depuis l’antiquité de l’humanité traditionnelle jusqu’à nos jours, on trouve l’idée d’une régression, d’une chute. D’ailleurs sans tomber dans les explications ésotériques et archaïsantes, en vertu de la doctrine des âges, le processsus d’involution aurait commencé en des temps reculés, et notre époque cybercapitaliste placée sous le signe de la quantité et du matérialisme triomphant ne serait qu’une infime parenthèse dans l’histoire universelle. D’ailleurs il serait dupe et idiot de croire en la pérennité éternelle d’un système quelconque, les leçons de l’histoire nous ayants montré que des empires se sont écroulés comme des châteaux de sables, alors que nos guignols décervelés du haut de leur tours de Manhattan croient en la longévité assurée d’un âge d’or capitaliste et virtuel.

D’autre part on pourrait méditer sur des véritables alternatives à l’état actuel déliquescent du mondialisme, en reprenant les formes de matérialisme organique fondée sur des perspectives organicistes et non mécaniques, l’introduction de la théorie ondulatoire dans l’économie liée à l’éternel flux et reflux de principes fondamentaux organiques, transcendantaux et non atomistiques. Au de là des thèses sociétaires et économistes aussi bien socialisantes que globalistes qui proclament que « l’économie est note destin », la véritable antithèse ne se situe pas entre capitalisme hig tech et socialisme à la mode « éthique » mais entre un système où l’économie est omnipotente et un système où elle se trouvera subordonnée à des facteurs extra-économiques à l’intérieur d’un ordre plus vaste qui sera apte à conférer à l’humanité un sens plus profond que ce monde à bases de dingueries publicitaires et consuméristes. En fin pour finir et pour répondre aux thèses de nos promoteurs de « pensée nomade », je tenais à dire que ce type de pensée si pensée il y a, serait une régression à la manière d’un retour de l’humanité au stade de la cueillette ; Nietzsche écrivit : »tout retour aux origines est une forme de barbarie ». Il est indéniable que toutes les matrices intellectuelles, historiques et philosophiques européennes depuis l’antiquité de nos jours sont enracinées dans le nomos et cet enracinement dans le socle gaien dont ils sont issus, n’est que la projection de la volonté des hommes d’instituer un ordre « Ortung », lequel ne constitue qu’un fragment du noms sacré. Le nomadisme, l’apanage des thalassocraties pirates contemporaines dans la pensée comme dans l’ordre de l’histoire n’est qu’une forme de bestialité barbare qui détruit tout forme d’ethos et d’oikos. En effet la société globale dans laquelle nous évoluons est affectée d’un dédoublement structurel et ontologique qui provient de la combinaison entre les éléments d’uniformisation culturelle, politique et économique et l’éclatement de la société en micro-communautés tribales marquées par l’hétérogénéité des modes de pensée et de vivre ; ce dédoublement sociétal fait que la société globale est plongée dans une ambivalence pathologique de schizophrénie avancée. Nous sommes à la croisée de plusieurs champs herméneutiques et étant ouverts des deux côtés, nous sommes confrontés à une ébauche dirigée à la fois vers le passé de notre savoir, de la tradition et le « telos » de nos devenirs futurs ; notre conscience individuelle et historique récapitule tous les âges du savoir et les périodes de l’histoire. Il faut donc les réévaluer, les reloger dans les territoires qui sont les leurs et non les déloger pour les livrer à un vagabondage indéfini. Cet art combinatoire de réaménagement des espaces hétérogènes est en quelque sorte une troisième voie, celle qui échappe à la fois à la réduction des connaissances monolithiques comme aux illusions des utopies progressistes irréalisables. Le chaos peut porter en lui les germes d’une renaissance et précéder l’avènement d’un nouvel âge, un âge d’or retrouvé. Or du chaos contemporain capitaliste mondialiste ne peut sortir qu’un chaos démultiplié, chaos prêt à porter et nouvelle version . Joseph Schumpeter concevait le capitalisme comme le fondement ultime de la morale et du pacifisme. Mais comme le disait Ezra Pound le capitalisme reste substantiellement et intrinsèquement analphabète et atteint de cécité et c’est pourquoi même dans sa version globalisante il ne pourra avoir de salut faute de ressort spirituel. Privé de toute dimension spirituelle il est dans l’incapacité de se transcender et d’effectuer sa propre catharsis. Il appartient à une dimension purement titanesque, or l’histoire nous a montré que tout ce qui est titanesque et informe doit être combattu et vaincu préalablement à tout renouveau de tout ordre. Le mondialisme est pour la majeur partie des communs des mortels une destinée irréversible Effectivement il est un perpétuel devenir de non-sens. Tout comme le phénomène de l’aliénation, il est une dépossession de soi ( être individuel et être collectif confondus) au profit d’un transfert de personnalités potentielles individuelles et collectives vers une infra-personnalité virtuelle. Assurément le capitalisme mondialiste de l’époque contemporaine est le « samsara cybernétique », le devenir nomade et errant du non-sens.
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