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Jeudi, 13 Décembre 2007
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Dix raisons de soupçonner que "Sauver le Darfour" est une arnaque de relations publiques
Bruce Dixon
Étranger
Dix raisons de soupçonner que
Alors que le lobby "Sauver le Darfour " monte en puissance, voici dix raisons d'être plus circonspect vis-à-vis de cette mission censée être humanitaire.

La fabrication régulière et l'entretien constant de fausses réalités au service de l'empire américain sont les activités essentielles de la profession de relations publiques et des grands médias.

Qu'il s'agisse de fausses informations sur des remèdes miracles et sur l'effet bénéfique de produits chimiques toxiques, de commentateurs et de journalistes payés pour disserter sur les avantages de la loi "No Child Left Behind", de stars de Hollywood préconisant une intervention militaire pour sauver les orphelins d'Afrique, ou de campagnes de propagande habiles qui se servent des méthodes de marketing viral pour toucher les étudiants, les bloggeurs, les cultes et les citoyens ordinaires, on a intérêt à gratter sous la surface.

Parmi les toutes dernières fausses vérités infligées aux Américains, on a la présentation simpliste d'un génocide Arabes contre Noirs, et la solution proposée : une intervention musclée soutenue ou dirigée par les Etats-Unis au Soudan occidental.

Le lobby "Sauver le Darfour" (et la coalition "Sauver le Darfour") fait actuellement l'objet d'une grande attention: qui sont ses fondateurs, quel est l'état de ses finances, quelles sont ses méthodes, ses motivations et sa sincérité.

Afin de faire avancer la recherche, nous présentons ici dix raisons de soupçonner que cette campagne de "Sauver le Darfour" est une arnaque de relations publiques servant à justifier une intervention américaine en Afrique.

1. Ce ne serait pas le premier mensonge énorme que nous servent notre gouvernement et les élites médiatiques pour justifier une guerre.

Les plus anciens d'entre nous se souviennent de l'incident du Golfe du Tonkin qu'avaient délibérément provoqué les Etats-Unis pour justifier le déclenchement de la guerre au Vietnam.

Ce prétexte avait rapidement été remplacé par le besoin d'aider la démocratie "naissante" en difficulté au Sud-Vietnam, de même que la phrase stupide mais qui sert toujours: "Combattez-les chez eux si vous ne voulez pas avoir à les combattre chez nous".

Plus récemment, les bombardements, l'invasion et l'occupation de l'Afghanistan et de l'Irak ont été diversement expliqués par des gens payés par l'Etat, par exemple, comme la nécessité d'"aller chercher Ben Laden" en représailles au 11 septembre, celle d'ôter les armes les plus dangereuses au monde des mains des "régimes les plus dangereux du monde" , ou celle de permettre à la démocratie en difficulté en Irak de "voler de ses propres ailes", et enfin parce que c'est toujours préférable de "les combattre là-bas plutôt que chez nous."

2. Ce ne serait même pas la première fois que le gouvernement et les élites médiatiques utilisent le prétexte de "prévention d'un génocide" pour légitimer une intervention militaire dans une région pétrolifère.

L'intervention militaire en 1999 des US et des Nations Unies au Kosovo était censée être une opération de "maintien de la paix" pour mettre fin à un génocide.

Résultat final de cette opération: le Camp Bondsteel, une des bases militaires les plus importantes au monde.

Les Etats-Unis sont pratiquement le seul pays à avoir des bases militaires en dehors du territoire national.

D'une superficie de 36 Kms carrés, le camp offre la possibilité de pré-positionner d'énormes quantités de matériel et d'installations permettant de sécuriser les champs pétroliers de la Caspienne, le parcours de l'oléoduc et les voies d'approvisionnement. Bondsteel serait, dit-on, également le site d'une des plus grandes prisons secrètes des Etats-Unis et qui renfermerait des installations pour la torture.

3. Si mettre fin au génocide en Afrique était véritablement à l'ordre du jour, pourquoi alors, choisir le Soudan avec ses 200.000 à 400.000 morts plutôt que le Congo et ses cinq millions de morts?

"L'idée qu'un quart de millions de personnes au Darfour constitue un génocide alors que ce n'est pas le cas pour 5 millions de morts au Congo, c'est odieux et absurde" déclare la militante congolaise Nita Evele.

"Ce qui s'est passé et qui se poursuit au Congo n'est pas un conflit tribal, ni une guerre civile non plus. C'est une invasion. C'est un génocide qui a fait 5 millions de morts, 20 fois le nombre de morts au Darfour, perpétré dans le but de mettre la main sur les ressources naturelles du Congo".

Pire encore, appliquer de façon sélective et cynique le terme de "génocide" au Soudan plutôt qu'au Congo, où dix à vingt fois plus d'Africains ont été tués, révèle l'ampleur de l'hypocrisie qui entoure le mouvement "Sauvez le Darfour".

Au Congo, où des gangsters, des mercenaires et des seigneurs de la guerre locaux, alliés à des armées d'invasion de l'Ouganda, du Rwanda, du Burundi, d'Angola, sont engagés dans des massacres, des viols à grande échelle et le dépeuplement de régions sans aucune commune mesure avec ce qui se passe au Soudan, tous les protagonistes s'évertuant à garantir que l'extraction du coltan - indispensable pour le montage des ordinateurs et des téléphones cellulaires - l'exportation de l'uranium pour les réacteurs et les centrales nucléaires de l'Occident, ainsi que les diamants, l'or, le cuivre, le bois, et les autres ressources du Congo se poursuivent sans connaître de perturbations.

Andrew Young, ancien ambassadeur de l'ONU, et George Bush père siègent tous deux au conseil d'administration de Barrick Gold, l'entreprise d'extraction de minerai la plus active dans un Congo ravagé par la guerre. Bien sûr, avec des bénéfices tirés de l'extraction des richesses du Congo qui affluent en Occident, il n'est pas question de "génocide", et encore moins de s'en mêler.

Dans leur optique, les décideurs américains considèrent sans doute que le modèle congolais est le moyen idéal de s'emparer des richesses de l'Afrique à un coût minimum sans le désagrément d'avoir à envoyer officiellement les troupes US traîner leurs guêtres sur le terrain.

4. Le pétrole soudanien

Le Soudan, et la région du Darfour, en particulier, sont situés sur une nappe de pétrole.

Mais les champs pétrolifères du Soudan ne sont pas exploités par Exxon, Chevron ou British Petroleum. Les banques chinoises, des entreprises pétrolières et de travaux publics font des prêts, forent les puits, construisent des oléoducs pour transporter le pétrole aux endroits de leur choix. Bien trop d'activités, en somme, dans un XXIe siècle où les Etats-Unis aspirent à contrôler toutes les réserves d'énergie de la planète. Une intervention militaire des Etats-Unis et de l'OTAN règlerait le problème pour les stratèges politiques en Amérique.

5. L'uranium, la gomme arabique et les autres ressources naturelles au Soudan.

L'uranium est indispensable à l'industrie des armes nucléaires et aux centrales nucléaires. Or, le Soudan possède des gisements d'uranium de grande qualité. La gomme arabique entre dans la composition des produits pharmaceutiques, des bonbons et des boissons telles que le Coca et le Pepsi, et les exportations du Soudan de ce produit représentent 80% de la production mondiale.

Quand l'Amérique avait envisagé en 1997 des sanctions contre le régime soudanais, les lobbyistes de ce secteur économique sont montés au créneau pour s'assurer que le commerce de cette précieuse denrée serait épargné.

Mais une présence militaire des Etats-Unis et de l'OTAN sur le territoire serait une meilleure garantie que l'exploitation des ressources du Soudan, comme au Congo, aurait bien pour destination les pays occidentaux - les Etats-Unis et l'Union Européenne.

6. La situation stratégique du Soudan

Le Soudan est situé en face de l'Arabie Saoudite et des Etats du Golfe, où subsistera, quelques années encore, une grande partie du pétrole mondial facile à exploiter.

Les frontières du Darfour avec la Libye et le Tchad, pays qui ont des ressources pétrolières considérables, sont à portée de l'Afrique Occidentale et Centrale, et peuvent constituer un itinéraire pour un oléoduc.

Le Nil traverse le Soudan avant d'arriver en Egypte, et les ressources en eau du Sud du Soudan sont importantes. Avec la création d'AFRICOM, le nouveau commandement du Pentagone pour le continent africain, les Etats-Unis ont clairement montré leur intention d'implanter une zone stratégique sur le continent africain. A partir de bases permanentes au Soudan, l'armée américaine pourrait influencer la politique et l'économie de l'Afrique pour les vingt-cinq-trente ans à venir.

7. Les partisans et les fondateurs du mouvement "Sauver le Darfour" font partie des acteurs de la politique étrangère américaine qui ont des relations et reçoivent des dons importants.

D'après un article du Washington Post de cet été : la coalition 'Sauver le Darfour' a été créée en 2005 par deux groupes préoccupés par le génocide dans ce pays d'Afrique: l'American Jewish World Service et le Musée Mémorial de l'Holocauste en Amérique ...

Cette coalition emploie 30 personnes qualifiées dans les relations publiques et la stratégie politique …

Son budget atteignait environ 15 millions de dollars pour la dernière année fiscale. …

"Sauver le Darfour" ne tient pas à divulguer combien d'argent exactement a été dépensé pour ses campagnes publicitaires, qui, cette semaine, visaient à discréditer la Chine, hôte des JO de 2008, pour l'inciter à réduire son soutien au Soudan. Une porte-parole de la coalition a néanmoins révélé qu'elles se chiffraient à des millions de dollars.

Même si la campagne de relations publiques de "Sauver le Darfour" se sert des techniques de marketing viral, cherchant à toucher des étudiants, voire des bloggeurs noirs, ce n'est pas une affaire de simples militants de base, comme le mouvement contre l'apartheid en Afrique du Sud, en Namibie, en Angola et au Mozambique il y a 25-30 ans.

Avec une tête plus volumineuse que le reste du corps, le mouvement "Sauver le Darfour" rassemble des chrétiens évangélistes qui annoncent l'avènement de la guerre de la fin du monde, ainsi que des membres connus pour leur soutien inconditionnel au réjectionnisme d'Israël au Moyen Orient.

C'est, de toute évidence, l'affaire d'importants organismes privés qui mènent une campagne de propagande coûtant des millions de dollars par mois dans le but de créer un consensus en faveur d'une intervention militaire des Etats-Unis en Afrique sous couvert de faire cesser ou d'empêcher un génocide.

8. Selon des articles à la fois du Washington Post et du New York Times, aucun des fonds collectés par "la coalition Sauver le Darfour", fleuron du mouvement "Sauver le Darfour", ne vont à l'aide aux Africains sur le terrain au Darfour.

Aucun de cet argent collecté par "Sauver le Darfour" ne sert à aider les victimes et leurs familles. La coalition préfère investir dans une campagne de promotion destinée essentiellement à inciter les gouvernements à agir.

Les membres de "Sauver le Darfour" ne demandent pas de négociations politiques pour que cesse le conflit au Darfour.

Le président Bush a, ouvertement et à maintes reprises, tenté de saboter les négociations de paix pour la cessation des hostilités au Darfour.

Même les intellectuels en faveur de l'intervention et les organisations humanitaires actives sur le terrain ont critiqué les US pour avoir mis en danger les travailleurs humanitaires, et pour avoir effectivement incité les rebelles au Darfour à rejeter à la fois les négociations de paix et une intervention Etats-Unis-ONU en leur faveur.

La campagne de relations publiques qui présente le conflit comme une affaire purement ethnique - où les Arabes, qui, de toute manière, sont généralement méprisés par les médias américains, seraient en train d'exterminer la population noire du Soudan - est habile, irréprochable et attrayante et ne laisse pas, semble-t-il, de place aux négociations.

Mais, en fait, beaucoup d'"Arabes" du Soudan, même les "*Janjawid", sont également noirs.

Et en tout cas, ils ont été encouragés et armés par un gouvernement qui a le pouvoir de les désarmer selon son bon désir, et, donc, refuser de négocier avec le gouvernement est la façon la plus sûre d'éviter toute entente.

10.Blackwater et les autres sociétés de mercenaires sous-traitantes, bras armés non officiels du parti Républicain et du Pentagone, font campagne pour expliquer que leurs prestations contribueraient à résoudre la crise au Darfour.

Chris Taylor, directeur de la stratégie chez Blackwater, affirme que sa société a une liste de milliers d'anciens officiers de la police et de l'armée qui pourraient se charger des missions de sécurité. Il affirme que le personnel de Blackwater pourrait établir des périmètres de sécurité qui serviraient à protéger des villages du Darfour et des camps de réfugiés pour épauler les forces de l'ONU. Les responsables de Blackwater affirment qu'il ne faudrait pas énormément de moyens en hommes pour venir à bout des Janjawid, les rebelles soutenus par le gouvernement soudanais qui attaquent les villages à dos de chameau.

Apparemment, Blackwater ne ressent pas la nécessité de se rendre au Congo, où sévissent la famine et la malnutrition, le dépeuplement, les viols en série et la destruction d'écoles, d'hôpitaux et de la société civile dans de vastes zones de non-droit dirigées par un ensemble de mandataires sans cesse renouvelés (comme le fils de feu Idi Amin Dada, de triste mémoire). Tous contribuant, dissimulés sous un voile de silence médiatique complice, à créer les meilleures conditions pour l'appropriation des richesses considérables de ce pays à un prix minime.

Voyez l'adoption du modèle congolais dans les vastes étendues africaines que les décideurs appellent des zones de non-droit. N'en attendez pas des précisions aux journaux télévisés, ou par Oprah, George Clooney ou Angelina Jolie.

notes

Notes: Janjawid, mot composé qui signifie approximativement « les cavaliers du diable, armés de kalachnikovs ».

Source : Cet article , publié le 29 novembre 2007, est paru sous le titre original "Ten Reasons to Suspect 'Save Darfur is a PR Scam" dans Alternet, site qui l'a lui-même repris de Black Agenda Report

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