presentation proposer convergences abonnmentsite abonnmentresistance soutien
 
actualite
blank
blank
Éditorial
Politique
Étranger
Tribune libre
theoriciens
Yockey
Thiriart
Douguine
Evola
Autres
histoire
France
Italie
Espagne
Amérique latine
Allemagne
Pays anglo-saxons
Europe de l'Est
Autres
imperialisme
Entretiens
Antiaméricanisme
Antisionisme
Varia
spiritualites
Alternatives religieuses
Tradition
Varia
liste
liste
detail
sites nc
snc
accueil
recherche
recherchez
avancee
Lundi, 24 Décembre 2007
imprimer
mail
Pourquoi Poutine est-il si populaire?
Simon-Pierre Savard-Tremblay
Étranger
Pourquoi Poutine est-il si populaire?
Poutine est arrivé à une époque de désordre total pour la Russie.

Le pays sortait des années turbulentes de Boris Eltsine, qui se soldaient par une grave crise économique, un sentiment de désespoir dans la population et un chaos social sans précèdent.

Alors qu'Eltsine avait annoncé sa démission, sa garde rapprochée cherchait un successeur efficace qui n'aurait pas les faiblesses de son prédécesseur, notamment son fort penchant pour l'alcool et sa personnalité contradictoire. Ils se tournèrent vers le premier ministre Poutine, qui avait acquis un certain prestige militaire avec l'intervention en Tchétchénie.

Il représentait la nouveauté et l'énergie de la jeunesse. Les eltsiniens savaient également qu'ils pouvaient compter sur la force de caractère de Poutine, ce dernier ayant été un haut placé de l'ex-KGB. Or un leader à la poigne d'acier était sans conteste ce que la fédération de Russie avait besoin.

Huit ans plus tard, Russie Unie, le parti de Vladimir Poutine, vient d'obtenir 60% dans une élection présentée comme étant un référendum sur sa propre personne.

Quelles sont donc les raisons de cette immense popularité?

Tout d'abord, elle réside dans ses qualités personnelles.

Bon orateur, télégénique et charismatique, il ne boit pas, ne fume pas, est croyant, marié et père de deux enfants. Il mène en somme une vie stable dont les valeurs morales contrastent radicalement avec les mours éclatées de son prédécesseur.

Homme de caractère, il semble toujours calme, sûr de lui et rassurant.

Son autorité renforce son image d'être l'homme de la situation, qui sait où il va, ce qui est particulièrement important dans un pays où la tradition politique a toujours été orientée vers les chefs puissants faisant figure de guide, d'Yvan Le Terrible à Lénine et Staline en passant par Pierre Le Grand et Catherine II, pour ne nommer que les plus illustres.

Puis, Poutine possède d'admirables talents politiques. Les mesures qu'il met en place ont un succès immense, élu en 2000 sur un programme s'inscrivant dans la plus pure tradition historique russe : Puissance de la loi, droits individuels, propriété privée, vie collective, solidarité sociale, État fort. Depuis huit ans, la Russie connaît une importance croissance économique (dont elle a grandement besoin), due en partie aux réformes d'envergure dont Poutine fut l'instigateur : « flat tax », flexibilité économique, responsabilisation citoyenne et lutte contre le marché noire qui assèche les revenus de l'État depuis l'éclatement de l'URSS.

On ne saurait non plus oublier l'importante réorientation de la politique commerciale russe vers la production massive de pétrole, qui rapporta 93,3 milliards $, soit deux fois plus que les prédictions ne le laissaient entendre.

La Russie possède aujourd'hui une réserve en or et en devises occidentales de 270 milliards $, la propulsant au troisième rang mondial, après le Japon et la Chine.

Les russes ont désormais un niveau de vie relativement supérieur qu'auparavant.

Poutine a su se détacher de son image de « marionnette » d'un Eltsine très impopulaire en accusant certains de ses anciens supporters de corruption et en rétrogradant de nombreux autres.

De plus, son étoile brille davantage grâce au ralliement d'anciens opposants tels que le président du Tatarstan ou de sommités comme Mikhaïl Gorbatchev ou Alexandre Soljenitsyne. Mikhaïl Gorbatchev affirma même qu'il aura dû agir avec autant d'autorité lors de l'éclatement de l'Union Soviétique. Mais sa mollesse en a fait un des personnages les plus détestés de l'Histoire russe. Ce peuple n'aime pas la faiblesse. Peut-on s'attendre à moins de la part d'une population dont le quotidien se résume à un combat pour la survie, et qui brave le glacial froid sibérien?

La popularité de Poutine s'appuie également sur le fait qu'il ne laisse que très peu de place à ses opposants dans l'opinion publique.

En plus d'un contrôle total du pouvoir exécutif sur le législatif, Poutine a mis en place des mesures parlementaires restrictives, dont un renforcement des exigences pour qu'un parti puisse présenter des candidats aux élections et pour qu'il puisse être représenté à la Douma (de 5% à 7% des votes populaires), etc.

La centralisation politique fut accrue par la diminution des pouvoirs du Conseil de la fédération, le prélèvement des impôts par le gouvernement central ainsi que la nomination par le Président du dirigeant de la région, poste qui était auparavant soumis au suffrage universel.

Poutine a parfaitement compris l' « âme russe ». Ainsi, il sait flatter le nationalisme russe hérité de l'impérialisme tsariste et soviétique.

Le patriotisme poutinien passe nécessairement par un esprit de combat ; le Chef providentiel combat les menaces qui pèsent sur la nation : Tchétchènes, oligarques (comme le Tsar combattait les Boyards en son temps), mafia, bureaucratie et hégémonie américaine (danger pour l'épanouissement de la Grande Russie).

Il sait que ses multiples combats doivent s'appuyer sur les institutions traditionnelles que ce sont l'État fort, l'Armée et l'Église Orthodoxe, et les utilise avec la force la plus nécessaire. Ainsi, bien que l'on ne puisse dire que la guerre en Tchétchénie ait été définitivement gagnée par Moscou, le terrorisme islamiste a fortement diminué.

Malgré l'échec de la CEI, l'Empire russe est de retour et peut se permettre d'être totalement indépendant. La Russie n'a plus besoin de l'Ouest, qui n'a contribué qu'à la faire souffrir davantage pour ses intérêts financiers et pour la sacrifier aux rapaces institutions internationales, qui l'on fait sombrer dans un ultralibéralisme barbare pour la réduire au rôle de figurant insignifiant et isolé. Le Kremlin peut désormais adopter sa propre politique, et dire non à Washington : Non sur l'Irak, Non sur l'Iran et Non sur le bouclier antimissile américain.

Poutine se veut être le continuateur des grands chefs qui l'ont précédé. Le nouveau cours d'Histoire qu'il souhaite mettre en place vante la puissance de Staline et présente ses méthodes comme un mal nécessaire dans le contexte international de l'époque (isolation de l'Union Soviétique, menace occidentale et nazie, « complots » internes, etc.)

Le régime anticommuniste de Poutine fait l'éloge de Staline de la même manière que le régime anti-tsariste de Staline chantait les louanges des Tsars qui l'avaient précédé.

Se rapprochant aujourd'hui de la Chine et des pays arabes, le Kremlin semble en mesure de construire un bloc géopolitique pouvant déboucher sur une nouvelle Guerre Froide.

À l'époque du terrorisme sans frontières, on peut se demander si l' « équilibre de la terreur » entre superpuissances n'est pas l'unique garantie de la stabilité mondiale.

Même si le mandat de Poutine termine sous peu, cet animal politique trouvera le moyen de rester le personnage incontournable qu'il est devenu.

Nous pouvons désapprouver la politique intérieure de l'Homme de fer de Moscou. Il ne s'agit cependant pas de la question fondamentale qu'il faut se poser actuellement.

La mondialisation et les menaces qu'elle impose aux nations recadrent les paramètres de l'axe politique : Au-delà des vieilles étiquettes de « gauche » et de « droite », il y a ceux qui servent volontairement ou non le système émergent, et il y a ceux qui se battent pour l'indépendance et la liberté des patries.

La Russie a un potentiel extraordinaire qu'il serait futile d'ignorer.

Poutine semble de plus en plus se positionner comme un joueur incontournable dans le combat contre le mondialisme conquérant.
0
sujet activé par la rédaction :: 0 réponse[s]
depeches
Goulag 23/02/08
abonnes
Niveau 2 :: La Lettre « Les Nôtres »
Niveau 3 :: Résistance Hors Serie
blank
faire un don
rss flux rss
blank
 
 
© 2002–07 :: v2.0
dernieres actualité
Manipulations antilaïques :: 23/02/08
Machiavelisme Bling-bling :: 23/02/08
« Survivre avec les loups » : Une des plus grosses escroqueries de cette dernière décennie ? :: 21/02/08
Répondre à l’Appel du 14 février ? :: 21/02/08
Etre contre l’indépendance du Kossovo ? Oui, mais pour la bonne raison :: 19/02/08