presentation proposer convergences abonnmentsite abonnmentresistance soutien
 
actualite
blank
blank
Éditorial
Politique
Étranger
Tribune libre
theoriciens
Yockey
Thiriart
Douguine
Evola
Autres
histoire
France
Italie
Espagne
Amérique latine
Allemagne
Pays anglo-saxons
Europe de l'Est
Autres
imperialisme
Entretiens
Antiaméricanisme
Antisionisme
Varia
spiritualites
Alternatives religieuses
Tradition
Varia
liste
liste
detail
sites nc
snc
accueil
recherche
recherchez
avancee
Jeudi, 15 Novembre 2007
imprimer
mail
Etre ici ou être d’ici ?
Noël Rivière
Politique
Etre ici ou être d’ici ?
Alain Badiou dit : « Celui qui est ici est d’ici ». C’est là affirmer une primauté du nomade sur l’habitant – et il n’est pas besoin d’aller jusqu’à dire « sur l’enraciné ». Pourquoi ? Quelques exemples permettent de le comprendre.

Prenons un exemple très fréquent. Une femme étrangère enceinte arrive dans un aéroport français avec un visa de touriste, mais avec l’objectif de rester en France. Elle a bien des chances d’échapper à une expulsion hors du territoire français parce que son futur enfant sera français. Pour autant, cette femme est-elle d’ici ? Il est bien naïf de le croire.

Etre d’ici ne s’improvise pas. Les étrangers vivant en France le savent eux-mêmes puisque beaucoup ne souhaitent pas devenir Français sauf si cela n’engage à rien c'est-à-dire s’ils peuvent garder leur nationalité d’origine en plus. Or un choix qui n’engage à rien n’est pas un choix. Chacun sait qu’un certain nombre d’étrangers devenus Français ne savent même pas qu’ils ont la nationalité française, et se déclarent « étranger » aux recensements, ou encore parfois ne se veulent pas Français, ou bien se comportent comme si cela ne donnait que des droits et aucun devoir.

Ainsi, quand un jeune qui a des papiers de nationalité française conspue la France au cours d’un match France-Algérie, ou dans une « chanson » (sic) de rap, en quoi manifeste-il son adhésion à la France, ou, sans même aller jusqu’à parler d’amour de la France, son respect de celle-ci, ce qui, on en conviendra, est tout de même le minimum que l’on puisse attendre de lui ?

Mieux vaut en France des étrangers qui respectent la France que certains Français de papier mais non pas de coeur, qui n’aiment pas la France, objets d’une francisation purement administrative – étant entendu que bien naturellement il y a aussi des naturalisés français qui aiment la France et sont prêts à lui donner quelque chose.

Mais au delà de cela, au delà du nécessaire équilibre entre droits et devoirs, être d’ici implique un certain sentiment de la patrie, ou du moins d’un « en- commun ». Ce sentiment est indissociable de ce que George Orwell désignait comme la « common decency ». Elle consiste à traiter l’autre comme son semblable, quand bien même il serait différent à bien des égards. Elle va bien au-delà de la notion restrictive de « respect », elle relève de la « banalité du bien ». Elle suppose le partage d’un monde commun, et un minimum de références communes, un minimum d’imaginaire commun, donc une société d’habitants, et non de nomades.

La « common decency » c’est quand les mères célibataires d’un même quartier, d’un même immeuble, se « donnent un coup de main » pour garder les enfants ou autre. La « common decency » c’est quand une grève largement suivie et pour des motifs sérieux n’est pas brisée par des « jaunes », parce que « cela ne se fait pas » – formule qui est le propre de ce sentiment d’un « en commun ». La « common decency », c’est quand il ne viendrait à l’idée de personne de voler l’autoradio de son voisin de palier, a fortiori de lui brûler sa voiture.

La « common decency » est donc un principe de solidarités de proximité qui s’oppose au principe actuellement dominant qui veut que la société soit, économiquement et sociétalement liquide, au sens de Zygmunt Bauman parlant de « la modernité liquide ».

La « common decency » suppose ainsi une société où les gens ont le temps de se connaître, et donc une société où l’immigration est maintenue à un niveau raisonnable (ou est une immigration temporaire comme dans l’ancienne Allemagne communiste, la RDA où les étrangers venaient pour se former avant de rentrer dans leur pays). C’est dire que cette « common decency » suppose une autre société que la notre, un autre état d’esprit, une autre vision du bien commun, et une sortie de l’hyper-capitalisme mondialisateur.
0
sujet activé par la rédaction :: 1 réponse[s]
depeches
Goulag 23/02/08
abonnes
Niveau 2 :: La Lettre « Les Nôtres »
Niveau 3 :: Résistance Hors Serie
blank
faire un don
rss flux rss
blank
 
 
© 2002–07 :: v2.0
dernieres actualité
Manipulations antilaïques :: 23/02/08
Machiavelisme Bling-bling :: 23/02/08
« Survivre avec les loups » : Une des plus grosses escroqueries de cette dernière décennie ? :: 21/02/08
Répondre à l’Appel du 14 février ? :: 21/02/08
Etre contre l’indépendance du Kossovo ? Oui, mais pour la bonne raison :: 19/02/08