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Vendredi, 14 Septembre 2007
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Face à Nicolas Sarkozy, pourquoi ce silence de l’extrême gauche ?
Nicolas Gauthier
Politique
Face à Nicolas Sarkozy, pourquoi ce silence de l’extrême gauche ?
Elle l’avait diabolisé encore plus que Jean-Marie Le Pen. Se proposait quasiment de prendre le maquis, de lui livrer une lutte à mort, si d’aventure il parvenait à l’Elysée. On a vu ce que l’on a vu ; c’est-à-dire, rien, ou à peu près rien. Comme tétanisée, et pas seulement par la relative chaleur estivale, l’extrême gauche s’est tue.

« Sarko facho ! », « Doc Gyneco collabo ! », telle aura été, pour l’instant, la seule manifestation tangible de la gauche de la gauche à l’égard du nouveau Président. Et encore, cela se passait en Suisse, à Genève, lorsque quelques dizaines d’excités ont réussir à interrompre un concert de notre zigoto à bonnet. On est loin du Vercors. Et l’on est surtout en droit de se poser cette question : dans le fonds, ce qui divise la néo-droite sarkozyste de l’extrême gauche n’est finalement que petite monnaie par rapport à ce qui peut la rassembler, malgré de trompeuses apparences. Nicolas Sarkozy est fortement influencé par la seconde vague des théoriciens néo-conservateurs, les proches conseillers de George W. Bush, alors que la première s’est contentée d’influencer un Ronald Reagan et un George Bush père. Ceux-là entendaient avant tout redonner à l’Amérique sa puissance et son lustre perdus ; leurs successeurs ont été plus loin, entendant faire des USA une Rome nouvelle, un empire à vocation mondiale, une « hyper-puissance », pour reprendre la belle expression de notre ancien ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine. Ces théoriciens ont ceci de commun, le même passé, la même culture trotskiste et, pour reprendre leurs propres termes, ces « néo-conservateurs ne sont jamais que d’anciens gauchistes braqués par la réalité… » Et, pour ce faire, se servent du paravent religieux, au même titre qu’un Joseph Staline en appela à la Sainte Russie durant la Seconde guerre mondiale, ou une Ligue communiste révolutionnaire, toujours prompte à se dissimuler derrière la soutane de l’abbé Pierre. Bref, si la première génération néo-conservatrice voulait relever la nation américaine, la seconde, elle, entend édifier un monde américain, ce qui n’est pas tout à fait la même chose.

Nicolas Sarkozy n’a évidemment rien d’un théoricien et on pourrait emplir des bibliothèques entières avec les livres qu’il n’a pas lus ; il existe avant tout dans l’action, rarement dans la pensée et la réflexion, l’énergie et la ruse lui en tenant généralement lieu. Nonobstant, c’est assez naturellement qu’il se reconnaît dans le monde tel que vu par ces néo-conservateurs : libre circulation des capitaux et des hommes, effacement des frontières et des nations. Certes, il parle plus souvent de la France que ne le faisait son prédécesseur. Mais pour en dire quoi ? Christine Lagarde, son ministre de l’Economie, des Finances et de l’Emploi, donne la réponse dans Marianne du 11 août dernier : « Il faut miser sur la " luxéfaction" de l’économie française : dans une consommation de signes, l’industrie du luxe nous permet de produire français et de vendre cher, partout et sans concurrence. Regardez Vuitton ! » Une nation de maroquiniers, de parfumeurs et d’hôteliers, est-ce cela, la France ? Quand Jean-Marie Le Pen évoque la France, on comprend que l’extrême gauche puisse s’en étrangler, elle pour qui notre nation est seulement née en 1789 et à laquelle il est interminablement reproché de ne pas avoir emboîté le pas d’Octobre 1917. Là, elle ne moufte pas. Mais il est vrai que pour ces marxistes-léninistes, l’argent explique tout ; alors que pour Nicolas Sarkozy, c’est juste un tout petit poil différent : il permet tout. Il est mondialiste, ils sont internationalistes, ou alter-mondialistes, militant en faveur d’une autre forme de mondialisation, somme toute ; donc, pour l’un comme pour les autres, il convient de faire table rase des nations. Il est fasciné par l’Amérique ? Eux-aussi, même si ce n’est pas toujours de la même manière et par les mêmes choses. Il entend développer son "immigration choisie" ; eux veulent ouvrir nos frontières à tous les vents. Là encore, ce n’est que sur les proportions qu’ils divergent : sur le principe, ils sont d’accord. D’ailleurs, Brice Hortefeux ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Co-développement, a déjà rassuré les rois du CAC 40, les puissants amis du Président, ceux qui n’ont pas qu’un peu contribué à le faire élire : ils pourront continuer d’importer des immigrés à foison, évitant ainsi de correctement payer leurs employés français, quitte à ce que l’on continue à s’entasser dans des banlieues inhumaines. Ces trotskistes vomissent la famille traditionnelle ? Lui a passé en pertes et profit le secrétariat d’Etat à la famille, ce que ni Lionel Jospin ni moins encore François Mitterrand n’auraient osé faire, ni même envisagé de faire.

En ce sens, c’est précisément parce qu’elle est un des chiens de garde les plus efficaces du Système, que cette extrême gauche se tait, peut-être finalement consciente de ses insurmontables contradictions. En effet, si l’on se veut un tant soi peu sérieux, comment ne pas voir que si elle menaçait, ne serait-ce que de loin, ce Système, il lui serait illico appliqué les méthodes inquisitoriales dont le Front national est la victime perpétuelle depuis plus de trente ans. La Ligue communiste révolutionnaire d’Olivier Besancenot a-t-elle un jour fait l’objet d’une enquête sérieuse, menée par ce qu’il est convenu de nommer la grande presse ? Quasiment jamais, à la notoire exception de notre confrère Claude Askolovitch, dans Le Nouvel Observateur, qui, trois longues pages durant, montra ce qu’est le véritable visage du trotskisme, sa haine historique de la démocratie, cette déviance bourgeoise, sa passion de la violence, sa fascination du coup d’Etat et de la guerre civile. Et ce fut tout. Il est vrai qu’il faut bien que le mouvement fondé par Alain Krivine soit récompensé pour ses bons et loyaux services. Près d’un demi siècle qu’il fourvoie la jeunesse dans des rébellions stériles : cannabis en vente libre (quel meilleur moyen d’enfumer la jeunesse ?), défense des immigrés clandestins, (le MEDEF applaudit en coulisses, encore des esclaves en perspective à faire marner gratis pour le BTP !), luttes sociétales avec l’adoption d’enfants pour les couples homosexuels (le bizness "gay friendly", celui qui ne voit chez les homosexuels de nouveaux pigeons à plumer exulte…) Récemment, le sociologue Alain Soral, lepéniste de l’espèce marxisante, devait débattre sur France 5, tout d’abord avec Olivier Besancenot, puis avec Alain Krivine ; il a été les deux fois décommandé. CQFD. Léon Trotski aimait à dire que « seule la vérité est révolutionnaire. » La fin de cette citation est généralement oubliée : « à condition toutefois de dire toute la vérité… » Il est manifestement des vérités les concernant que les trotskistes refusent d’entendre. Et qui expliquent mieux leur silence, depuis l’accession de celui qui, d’une certaine façon, est aussi leur candidat.

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NH n° 1203
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Dixit 28/09/07
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v06 nouvelle série | n43
Résistance : v.06 n.43 :: Avec Sarko, la droite et la gauche fusionnent. Non au parti unique !
juillet–août 2007
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