C’est bien connu, et d’ailleurs Serge Gainsbourg l’a fort agréablement chanté en son temps, la mer, le sexe et le soleil font un excellent ménage à trois. Sea, sex and sun, n’est-ce pas !

Cette année, le soleil est capricieux, tout à chacun peut le constater. Quant à la mer, elle est plus ou moins à température selon affinités et à certains endroits, on y est même plus au chaud dedans que devant.

Quant au sexe, à en croire la presse d’été, il passionne toujours autant l’humanité. Qu’on en raffole, qu’il fasse peur, qu’il impressionne, qu’on le découvre, qu’on le critique, qu’on le craigne, qu’on le rejette ou qu’on en abuse, on ne s’en lasse jamais. Chaque année, on s’y attend et on en a pour ses fantasmes. La presse quotidienne, hebdomadaire et mensuelle, sur papier, écran, radio ou désormais plus largement encore internet, s’en donnent à cœur joie sur la bonne vieille sexualité de nos compatriotes dont on est censé ne pas encore tout connaître, figurez-vous.

Enfin, parler du cœur est, en l’occurrence, un pudique euphémisme : le sujet est généralement traité avec une absence complète de sentiments et une obsession quasi chirurgicale pour tout ce qui se situe, chez le mâle et la femelle, nettement plus bas, sous la ceinture pour tous… et sous le bedon et les poignets d’amour pour de plus en plus de citoyennes et citoyens victimes de surcharges pondérales si impressionnantes qu’ils ne cherchent même plus à les dissimuler.

Cet été 2007 n’aura pas failli à la règle et c’est à se demander comment font les journalistes pour accepter de réécrire éternellement les mêmes articles, publier les mêmes enquêtes, commenter les mêmes tourments, abus ou fantasmes sexuels… Bis repetita placent, sans doute : les gens raffolent qu’on leur parle de sexe en cette saison. En automne, en hiver et au printemps aussi, mais l’été prête davantage à la nudité. Intégrale, tant qu’à faire plaisir. Et c’est vrai qu’on est toujours heureux de se rincer l’œil sur toutes ces photos en couleur sur papier glacé de demoiselles exhibées dans le plus simple appareil.

Toutes les demoiselles ? Pas vraiment… Remarquons qu’elles ont pour la plupart un physique identique : en blonde, brune ou rousse, cheveux longs ou courts, ces friponnes sont toutes baraquées comme l’héroïne américaine d’Alerte à Malibu : tétons de compétition et royal popotin. Ce n’est pas vilain, évidemment, mais n’est guère représentatif de la grande variété de physiques chez nos amies du beau sexe… et il est étonnant que les harpies du féminisme n’aient pas encore couiné au scandale pour dénoncer cette intolérable injustice obsessionnelle du « standard Pamela Anderson ».