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:::::::: textes idéologiques :: douguine ::

Le paradigme de la fin

22/12/03 16.00 t.u.
Alexander Dugin


Le marxisme réel

La doctrine de Marx a été si populaire au 20è siècle, qu’il est vraiment très difficile d’en parler, particulièrement en Russie, où le marxisme fut proclamé idéologie officielle pendant de longues décennies. La question est abordée de la même manière morbide et insatisfaite avec des allusions et des connotations par les intellectuels occidentaux aussi, pour lesquels la controverse et le débat sur Marx étaient le thème central de discours philosophiques et culturologiques. Personne d’autre n’a autant influencé l’histoire moderne que l’a fait Marx – il est difficile de nommer un penseur comparable à lui par la renommée, la popularité, les livres en circulation.

Mais l’excessive exploitation du marxisme provoqua à un certain moment le résultat inverse – ses idées et ses doctrines semblaient être si universelles qu’à un certain moment on cessa de les comprendre, transformant le marxisme en « dogme », en gadget, en obscur cliché, qui commença à être utilisé et interprété d’une manière absolument arbitraire. Les marxistes orthodoxes bloquèrent la réflexion dans ce domaine, canonisèrent les idées de Marx même dans les domaines où elles étaient manifestement démenties par le cours de l’Histoire elle-même (à la fois économique et politique). Les hérétiques et les révisionnistes élargirent trop le marxisme, intégrant des idées et des théories qui, au sens strict, n’avaient aucune relation avec le contexte marxiste. Et après un certain temps nous arrivâmes à une situation paradoxale, où le penseur le plus populaire et le plus fameux du présent devint inintelligible pour la plupart des gens. Pour finir, le nœud gordien du marxisme fut liquidé simplement par la déclaration selon laquelle la philosophie et l’économie politique marxistes étaient une « illusion » et ensuite par une renonciation universelle à cette idéologie.

L’éloge et le dogmatisme excessifs se transformèrent de la même manière en subversion et en relativité excessives. Et à toute vitesse, tout ce qui avait semblé si impressionnant dans l’édifice du marxisme fut soudainement liquidé en totalité. Les forces responsables de la création de l’aliénant culte dogmatique de Marx furent les plus zélés liquidateurs. Pourtant, si les idées de Marx n’ont aujourd’hui pratiquement plus de partisans, elles ne sont pas devenues moins profondes ni moins remarquablement exactes pour poser certaines questions. La situation surgit où le marxisme, ayant petit à petit perdu complètement ses partisans, peut être appliqué par des forces complètement différentes, qui avaient été tenues à l’écart du marxisme à l’époque, quand le tourbillon intellectuel et politique régnait autour de ses idées et de son langage.

Une telle distanciation et un tel non-engagement dans l’un ou l’autre des camps marxistes au stade antérieur de l’histoire intellectuelle permet de redécouvrir Marx, de lire son message d’une manière qui était impossible auparavant. Il est absolument évident que la majeure partie des idées culturelles et historiques de Marx sont irrémédiablement obsolètes, et que divers aspects de sa doctrine doivent être rejetés à cause de leur inadéquation. Cependant, il est plus important de considérer impartialement les aspects de sa doctrine qui inversement ont conservé une actualité et qui peuvent aider à comprendre les aspects les plus importants du paradigme de l’histoire dans sa manifestation économique, sociale et politique. Et personne

Ces deux sujets furent définis par Marx comme étant le Travail et le Capital. Marx considérait le Travail comme l’impulsion créative et constructive de l’être, comme l’axe central de la vie et du mouvement, comme un principe solaire, positif. Utilisant des expressions porteuses d’images darwinistes, le marxisme affirme que « le Travail fait sortir l’Homme du singe ». La question est qu’en tant qu’élément de création, la production est le principal vecteur d’existence, qui fait passer le processus d’un plan horizontal, interne, à un plan vertical, volontariste.

Le Travail est selon Marx un principe positif, lumineux. A la différence de l’éthique de la Bible, dans laquelle le Travail est considéré comme un résultat de la Chute et comme une sorte de damnation d’Adam pour avoir violé les commandements divins (une telle attitude envers le Travail est caractéristique d’autres traditions religieuses aussi), Marx proclama indubitablement le caractère sacré, entièrement positif du Travail, sa primauté (sa nature primordiale), sa valeur intrinsèque et son caractère autosuffisant. Mais dans son état primordial, le Travail en tant qu’impulsion primordiale de développement et point de départ de l’histoire (comme l’Idée Absolue de Hegel) ne s’accomplit pas encore, ne peut pas manifester la complétude de sa nature lumineuse inhérente.

libre. D’après Marx toute l’histoire se situe entre le « communisme des cavernes » – l’état primordial, quand le Travail était libre mais non accompli et non universel – et le communisme réel, quand celui-ci retourne à son caractère lumineux et autosuffisant, ayant voyagé à travers le labyrinthe de l’aliénation, mais c’est alors dans sa dimension totale, universelle et pleinement accomplie. L’humain devient l’humain après avoir intégré l’élément du Travail. Mais il devient un humain complet seulement lorsqu’il est capable de comprendre la valeur absolue de cet élément, de libérer celui-ci de tout contact avec le principe négatif, c’est-à-dire dans l’époque du communisme.

Quel est donc le pôle négatif selon le marxisme ? Qu’est-ce qui s’oppose à la nature lumineuse du Travail ?

Marx l’appelle « exploitation », il identifie instinctivement la forme suprême et parfaite de cette exploitation dans le Capital. D’après le marxisme, le Capital est le nom du Mal mondial, du principe obscur, du pôle négatif de l’histoire. Entre le « communisme des cavernes » de l’être humain qui vient d’apparaître, et le communisme final, il y a une longue période d’« exploitation », aliénant le Travail de son essence, les épreuves et la privation de soleil dans le labyrinthe de l’obscurité. A proprement parler, c’est simplement l’essence de l’histoire. Le Capital n’apparaît pas immédiatement, il montre progressivement comment les instruments et les mécanismes de l’exploitation de l’élément lumineux du Travail par les forces obscures des usurpateurs se perfectionnent eux-mêmes.

Le développement du Travail conduit au développement des modèles d’exploitation.

La dialectique compliquée de la dynamique constante de la corrélation entre les forces productives et les relations productives conduit les deux pôles de l’histoire économique à la spirale du développement. Les buts opposés, les vecteurs des buts et des activités des travailleurs et des exploiteurs promeuvent d’une manière objective l’intensification d’un processus politique et économique. Les forces productives forment la structure interne du Travail et son organisation. Les relations de production sont le modèle de l’interaction entre cette structure basique asservie et le principe exploiteur. L’élément du Travail est l’élément pour satisfaire les besoins vitaux des travailleurs eux-mêmes. L’essence de son principe positif, créatif, lumineux, solaire, réside dans ce fait. Le Travail produit un plus. Ce plus, ce surplus est dérobé par le pôle obscur, le parasite de l’histoire. Les relations productives sont à travers toute l’histoire économique réduites à l’expropriation d’une certaine substance des agents du plus par les agents du moins. De même que les forces productives se perfectionnent d’elles-mêmes, ainsi font les paradigmes d’exploitation. Mais déjà dans les premiers stades de l’histoire humaine on peut apercevoir les traits caractéristiques de deux sujets, qui s’affronteront avec toute leur puissance seulement à la fin de l’histoire.

Le travailleur primordial est le germe du prolétariat industriel. L’élite tribale est le germe du Capital. A mesure que se déroulent les longs millénaires de l’histoire humaine, les deux sujets du drame mondial atteignent l’état le plus pur, pleinement accompli et résumant tous se forme, stade le plus important et à de nombreux égards stade eschatologique de la doctrine marxiste. Ici toute la situation sociale compliquée est réduite à un dualisme absolument clair – le prolétariat en tant que classe est l’incarnation du résultat du développement de l’élément économique et historique du Travail, et la bourgeoisie est l’incarnation du pôle absolu, le plus parfait, le plus achevé et le plus conscient de l’exploitation complète. Le pôle lumineux finit son tragique voyage à travers le labyrinthe de l’aliénation, le pôle obscur se rapproche de sa victoire complète. Le Prolétariat et le Capital. Le Pur Travail, c’est-à-dire le prolétaire, n’a aucune propriété (« sauf les chaînes ») – et le Pur Capital, est transmuté du possédé en possédant, en élément de Pure Aliénation, d’Exploitation Absolue. Marx réduit tous les autres problèmes historiques, philosophiques, culturels, sociaux, scientifiques et techniques à ce schéma politique et économique, les considérant comme des problèmes dérivés et secondaires en regard du paradigme de base.

Ensuite, Marx proclame que la seconde révolution industrielle, signifiant que le capitalisme a atteint son sommet, est le tournant de l’histoire du monde. A partir de ce moment, les deux sujets historiques – le Travail et le Capital – ne deviennent pas seulement les jouets de la logique objective de l’histoire, mais ses sujets conscients et auto-dépendants, capables non seulement de soumettre la nécessité, mais aussi de réussir les plus importants processus historiques, de les préparer, de les provoquer, de les projeter, d’établir leur propre volonté autonome. La question n’est pas celle d’un individu ou d’un groupe, mais d’une classe. le moins mondial, la suppression, l’aliénation, mais seulement dans l’état absolu, libre, volontariste, personnel. C’est pourquoi il est capable de planifier l’histoire, de l’accomplir. A ce stade, le Travail et le Capital s’élèvent au niveau de l’idée ou de l’idéologie, existent à partir de là non seulement dans la substance objective de la réalité, mais aussi dans l’espace idéologique de la pensée.

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