Le poids des mots

TRIBUNE LIBRE

Ce n’est pas d’hier qu’on remarque que nous vivons dans une société de mots. Les mots, parlés ou écrits, sont devenus une fin en soit, comme en témoigne le nombre de livres, sites, revues et communiqués produits par les mouvements politiques – le nôtre y compris – versus le peu d’actions concrètes réellement réalisées.

Le plus gros enfumage de l’Occident bourgeois est de surévaluer le poids des mots.

La guerre russo-ukrainienne en est la preuve probante : face aux tanks russes déferlant en Ukraine, Justin Trudeau, à l’instar des autres alliés de l’Ukraine a réagi fortement, en envoyant un message clair : l’Occident est en désaccord.

Ils envoient des bombes, nous envoyons un communiqué outré.

Évidemment, cela n’était qu’un départ, Trudeau étant bien décidé à « isoler » Vladimir Poutine, à en faire un « paria ». Alors, depuis le début de l’invasion russe, Ottawa multiplie les communiqués; des déclarations en continu, toutes aussi ineptes les unes que les autres, n’ayant aucun impact sur le monde réel.

C’est que Trudeau, comme la plupart des autres dirigeants, a perdu de vue une réalité bien simple : un mot, aussi déterminé soit-il, reste une reste vibration des cordes vocales. Ça n’arrête pas une bombe, ça ne tue personne, sauf en société woke où il peut provoquer la mort sociale ou mener à des accusations criminelles, mais c’est là une particularité de notre société post-moderne.

Alors, Justin fulmine et réitère sa condamnation et son désir d’aider l’Ukraine. Puis, voyant que Poutine ne semble pas lire les communiqués émanant d’Ottawa et qu’il persiste dans son offensive, il annonce en grande pompe le boycott du pétrole russe. Encore des mots, puisque le Canada n’en importe pas. Puis il annonce, par solidarité avec le peuple ukrainien, lancer une initiative pour l’accueil de réfugiés. Mais là encore, que des mots, car on refuse d’annuler l’obligation d’obtention préalable de visa pour les ressortissants ukrainiens.
Trudeau s’est lui-même mystifié en croyant que les mots étaient surpuissants, que mettre un genou à terre le poing levé permettait de rendre des gens plus heureux, moins frustrés. Aujourd’hui il parle et ne comprend pas que cela n’ait aucun impact.

C’est que Poutine sait que la vibration de la voix résonne moins que celle d’une bombe.

Poutine sait qu’un homme d’infanterie armé et entraîné vaut plus qu’un hipster au régime sans gluten bossant pour une boîte de com. Celui-ci peut faire pitié, lancer des mots-clics, mobiliser des internautes sur la toile, organiser des marches blanches, mais le premier peut prendre le territoire de façon réelle et éliminer son ennemi, aussi populaire soit-il sur Instagram.

À voir les dactylos d’Ottawa s’agiter en multipliant les communiqués on pourrait croire qu’il se passe quelque chose. Force est de constater qu’on gaspille de la salive, qu’on brasse de l’air.

Trudeau ne tire pas de leçon de cette agitation inutile, mais nous nationalistes devons le faire. Les mots ne doivent pas cacher à masquer l’inaction; ce sont des projets concrets, des gestes réels qui permettront de gagner du terrain. Les autorités françaises l’ont compris en dissolvant le Bastion Social, l’Alvarium et Génération identitaire.

Les actions parlent plus fort que les mots.

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