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Dimanche, 6 Août 2006
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L’agression contre le Liban et la politique étrangère française
Christian Bouchet
Éditorial
L’agression contre le Liban et la politique étrangère française
Et dire que certains se demandait encore, il n'y a pas si longtemps, si la riposte israélienne n'était pas disproportionnée ! Alors que l’agression sioniste entame sa quatrième semaine, le bilan établi par les autorités libanaises s'élève à 1000 morts, 3500 blessés et plus de 900 000 déplacés, c'est-à-dire près d'un quart de la population. Au moins 900 civils ont péri ces trois dernières semaines. Trois sur dix étaient des enfants âgés de moins de 12 ans.

Et du côté israélien? Environ 50 soldats ont perdu la vie. Et les 2200 roquettes lancées par le Hezbollah ont tué 28 civils. Un million de personnes ont été déplacées ou se terrent dans les bunkers.

Qui peut encore croire que cette lacha agression ait été déclenchée pour sauver les deux soldats israéliens capturés par la résistance chiite? Qui pense encore que l'offensive est destinée à sécuriser la frontière et le nord de l'Entité sioniste ?

Comme le remarque l’éditorialiste Andrès Allemand « Il est plus que troublant de constater que les Etats-Unis se sont tus durant les premiers dix jours d'un conflit qui met à genoux un pays qui entamait tout juste sa renaissance démocratique. Il est effrayant de suivre le ballet des grands de ce monde, qui passent leur temps à se dire, jour après jour, à quel point il y a urgence. Sans pour autant réclamer la fin immédiate des hostilités. (…) Pas besoin d'être professeur de géopolitique pour comprendre que ce conflit poursuit des objectifs dépassant largement la question libanaise. Ça sent la realpolitik à plein nez. Que l'administration américaine ait voulu cette guerre ou qu'elle ait choisi de ne pas s'y opposer, la motivation est la même: changer la donne dans tout le Moyen-Orient. En sa faveur, évidemment. Donc en défaveur de son ennemi préféré, l'Iran. »

Cela étant écrit, quel est le rôle de notre pays dans cette crise ? Walid Charara, spécialiste en relations internationales, dans un intéressant entretien accordé à L’Orient/Le Jour est d’avis que « la France a révisé à la baisse ses ambitions en tant que puissance d’influence mondiale. Elle a dû constater, après la guerre en Irak, qu’elle n’avait pas les moyens d’une politique réellement indépendante, au Moyen-Orient du moins. Plusieurs facteurs ont contribué à cela. On peut citer, à titre d’exemple, le bilan de la décennie de politique française indépendante mise en œuvre par le président Chirac fin 1995 et fin 2003. Ce bilan a été dressé par son entourage, constitué d’élites, de centres de recherche, du Quai d’Orsay etc. Les conclusions qui en ont été tirées mettent l’accent sur le fait que la politique du face-à-face avec les États-Unis a eu des coûts très élevés et les bénéfices ont été médiocres. La France en est sortie perdante, car les États-Unis ont exercé beaucoup de pressions contre elle à l’échelle mondiale. ». Cela est sans doute en grande partie exacte. J’aurais tendance à ajouter un point que ne perçoit pas Charara : l’influence du lobby et de ses obligés sur notre politique étrangère qui s’est très fortement accru ces dernières années du fait de modification des rapports de force en politique intérieure française.

Quoiqu’il en soit notre nation joue toujours un rôle au Levant. Luc de Barochez, dans un édito du Figaro remarque : « la France n'a pas lésiné sur les moyens. Une fois de plus, elle s'est définie comme une source de propositions alternatives à celles formulées par les États-Unis. (…) Prenant ses responsabilités, elle a indiqué qu'elle pourrait prendre la tête d'une force multinationale de paix au Liban-Sud. Le président de la République s'est impliqué personnellement. Le premier ministre, Dominique de Villepin, s'est rendu à Beyrouth, de même que le ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, à trois reprises en deux semaines, et le ministre de la Santé, Xavier Bertrand. Le patron du Quai d'Orsay s'est distingué de ses homologues occidentaux en rencontrant son homologue iranien. Et au Conseil de sécurité de l'ONU, c'est la France qui mène les discussions avec les États-Unis sur un projet de résolution visant à régler la crise. »

Quant à François Asselineau, Conseiller de Paris, Inspecteur général des Finances a écrit : « Alors que l'offensive militaire israélienne continue au Liban, la diplomatie française, vaille que vaille, poursuit son travail aux Nations-Unies, où elle peut compter sur l'appui massif que lui vaut, auprès d'un très grand nombre de pays du monde, sa position raisonnable et équilibrée. Du coup, les États-Unis, même s'ils sont furieux, sont obligés de compter avec la France, comme ce fut le cas avant le déclenchement de la guerre en Irak et surtout après. C'est pourquoi le ministre français des affaires étrangères vient d'annoncer que la proposition française "est en train de s'imposer".

Cette percée diplomatique française est réelle, même si elle ne doit rien au ministre en question. Cette percée diplomatique française résulte d'abord et avant tout de l'histoire et du capital de prestige et de sympathie dont jouit encore la France dans le monde entier, et en particulier dans le monde arabe, 35 ans après la mort de De Gaulle. Elle résulte aussi du travail des diplomates professionnels du Quai d'Orsay.Ce qu'il est capital de noter, c'est que Douste-Blazy souligne bien que la proposition française "est en train de s'imposer" parce qu'elle "est en train de cheminer aux Nations unies, au Conseil de sécurité. C'est là que nous avons un rendez-vous dans les prochains jours". On relève donc que le ministre ne dit évidemment plus un mot de l'Union européenne ni de Bruxelles, où le blocage anglo-allemand a fait son oeuvre. La preuve est ainsi faite, une énième fois, que la France ne pèse dans le monde que si elle est elle-même, débarrassée des entraves absurdes de la "construction européenne".La preuve est ainsi faite, une énième fois, que la construction européenne n'a pour seul résultat que de créer un blocage total des diplomaties des pays d'Europe, qui se neutralisent les une les autres pour le plus grand profit de l'hégémonie américaine. Ainsi donc est de nouveau vérifié le dicton que "l'enfer est pavé de bonnes intentions" : loin d'être un facteur de paix, la construction européenne est devenue un facteur de guerre car elle donne libre cours au bellicisme américain et à la guerre des civilisations que promeuvent les stratèges de Washington. Comme pour l'Irak, la France ne peut faire œuvre de paix que si elle se libère de la gangue européenne. »

Nous avons donc, une fois de plus, toutes les raisons d’être fier d’être Français, citoyen d’une nation « qui compte ».

Cela dit, nous ne pouvons qu’être critique vis à vis de cette politique étrangère qui a le mérite d’exister mais qui nous semble pour partie erronée, voire dangereuse. L’éventuel déploiement d’une force internationale que propose notre pays étant tour particulièrement grosse des pires dérives. On ne peut qu’être d’accord avec le général Michel Aoun s’est déclaré « totalement opposé » au principe d’une force multinationale, qu’il compare à une « force d’occupation ». C’est avec justesse qu’il a rappelé l’attentat du Drakkar en 1983 contre les paras français et pronostiqué que cette éventuelle force internationale « ne stabilisera rien du tout (…) Elle va au contraire déclencher une nouvelle guerre. Ce sera une force d’occupation pour faire la guerre au Hezbollah et pour assurer la sécurité d’Israël (...) Déployer une force accroîtrait les risques de guerre civile(…) Les combattants du Hezbollah se défendront contre ses soldats, et les Libanais prendront position pour ou contre » Le choc des civilisations, redouté par certain et voulu par d’autres, serait alors au rendez-vous et de fantasme néo-con deviendrait réalité.

Ce qui nous entraîne à nous interroger : ceux qui proposent cela en France sont-ils sincères et naïfs ou particulièrement machiavéliques ? Dans ce cas, il faudrait admettre que des ennemis de notre nation ont une influence nous seulement « de l’extérieur » mais aussi « de l’intérieur » sur la politique arabe de la France.

Cela ne serait, somme toute, que moyennement surprenant.
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