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Vendredi, 13 Octobre 2006
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Entretien avec Kemi Seba, Fara de l'ex-Tribu Ka. Ancien du Parti Kémite et de la «Nation of Islam »
Toubab.com
Tribune libre
Entretien avec Kemi Seba, Fara de l'ex-Tribu Ka. Ancien du Parti Kémite et de la «Nation of Islam »
« Je prône la séparation raciale. Pendant 400 ans il y a eu le métissage et nous avons vu ce que cela a donné... Métissage forcé par le viol, la colonisation, la spoliation, le tabassage et le meurtre. »

Toubab : Comment définissez-vous la Tribu Ka ?

Kémi Seba : La Tribu Ka, organisation qui est censée être dissoute par les organisations sionistes qui sont au gouvernement français, est un ordre de défense des intérêts de la communauté kemite (=noire). C'est une famille qui s'appuie sur des bases culturelles et philosophiques ancestrales émanant de notre continent et refusant les approches limito-centristes des religions dites révélées que sont le Christianisme, le judaïsme et l'Islam. Nous partons du principe qu'il est nécessaire d'avoir nos racines pour que l'arbre de la connaissance puisse être fortifié. Il n'y a qu'ainsi que nous pourrons nous en sortir. C'est en ce sens là que la Tribu Ka a vu le jour. Elle est partie du fruit de la réunion de plusieurs frères et sœurs qui ont compris qu'il était nécessaire de s'affranchir des philosophies dites esclavagistes et colonialistes, qu'elles soient arabe, juive ou “leucoderme” (=blanche). Un être conscient qui n'agit pas est un être qui n'existe pas. La théorie et la pratique ne peuvent pas être séparées. Dans le continent ,auparavant sur la terre mère de nos ancêtres, elles constituaient une seule et même sphère. On théorisait en pratiquant et donc on convainquait par le fait et non pas seulement la parole.

T : Vous vous définissez kémite plutôt que noir. C'est quoi le “kémitisme” ?

KS : Je ne sais pas ce que signifie le “kémitisme”. Moi je connais l'identité “Kémite”. Le terme “kémitisme” est orchestré par les “leucodermes” pour nous rapprocher des philosophies dites extrémistes (islamistes,…). Parler de “kémites “ c'est reprendre une identité qui nous est propre. “Noir” est un terme qui vient de ces gens-là. “Africain” vient de l'appellation romaine d'une tribu berbère originaire de Tunisie. Nous ne sommes pas " Africains " et nous ne le serons jamais. C'est comme si un chien répond et court lorsque le maître l'appelle “Médor”. Nous avons une identité fort ancestrale, à l'époque où ces personnes n'existaient pas ou tout simplement marchaient à quatre pattes dans les cavernes. “Kémite” vient de la racine “kem” qui signifie noir en égyptien ancien. Tous les historiens bien renseignés savent que le berceau égypto-nubien a vu naître la plus grande civilisation de l'histoire de l'humanité, la civilisation “kémite”. “Kem “ qui veut dire noir en référence à la couleur du limon fertile du Nil. Dans l'ancien temps, la couleur de peau noire était la couleur de la bénédiction que le créateur avait donnée à notre peuple, une sorte de gilet de protection contre ses rayons.

T : Confirmez-vous les allégations de la presse nationale selon lesquelles vous auriez opéré un rapprochement avec les mouvements d'extrême droite prônant eux la supériorité de la " race " blanche ?

KS : Ceux qui connaissent un minimum l'histoire savent que Marcus Garvey a discuté avec le Ku Klux Klan pour que la séparation raciale puisse être matérialisée. Malcom X, représentant la “Nation of Islam”, et avant qu'il ne dérive à la fin de sa vie lorsqu'il a dit à la Mecque que les couleurs n'existaient pas, avait lui également rencontré les représentants du Ku Klux Klan et de l'American Nazia Party pour matérialiser encore une fois cette séparation raciale. Nous, ce sont des choses que nous disons depuis des années. Nous ne nous en sortirons que le jour où nous serons séparés des “leucodermes” et des arabes. Quant nous parlons des nôtres, nous parlons des “kémites” et non des nègres à la Pocrain ou à la Lozès, prêts à mourir pour vivre près du blanc. Nous partons du principe que nous incarnons un peuple grand et fort capable de vivre sans tutelle des autres peuples. Partant de ce principe, la simple logique c'est de matérialiser cela en discutant avec des gens qui comme nous, veulent la “séparation raciale”. Nous discutons avec eux non pas par affection, loin de là. Les médias nationaux nous taxent de suprématistes noirs et eux de suprématistes blancs. Si nous discutons ensemble, c'est que nous avons trouvé ce point commun : eux veulent appliquer la suprématie blanche et nous la suprématie noire. Ceux qui disent que si nous ne voulons plus vivre avec ces gens nous n'avons qu'à retourner en Afrique sont des ignorants. Quelles sont ceux qui possèdent encore une fois en Afrique, de par Total ou toutes les structures installées sur notre continent ? Tout le monde sait que ce sont ces gens là ! ce qu'on appelle “pâle de peau”, moralité : tous soumis à l'hégémonie israélienne et sioniste. Et c'est pour cette simple innervation que nous partons du principe qu'il est nécessaire de discuter avec ceux qui ont les mêmes finalités que nous : vivre séparés et désioniser le système.

T : Le mercredi 26 juillet 2006, en Conseil de ministre, un décret présidentiel a prononcé la dissolution de la Tribu Ka. Regrettez-vous que Nicolas Sarkozy n'en ait pas profité pour dissoudre en même temps les mouvements extrémistes juifs que sont la LDJ (Ligue de Défense des Juifs) et le Betar ?

KS : Non ! Je ne m'inscris pas dans ce cadre là. Et bien au contraire, je remercie Nicolas Sarkozy de la publicité qu'il nous fait. Grâce à cette décision, il nous a donné une renommée internationale. Aujourd'hui, nous avons des contacts venant de partout, que ce soit en Afrique, en Amérique et en Europe de l'Est. Les gens sont intrigués par la culture activiste et spirituelle que nous avons. Sarkozy est un agent de communication pour nous et nous ne le remercierons jamais assez, même s'il l'a fait inconsciemment. En voulant nous faire taire, il nous a propulsés. Il vous suffit de vous rendre dans certains quartiers de la grande couronne parisienne ou en province pour le constater. Partout où nous passons, il y a un élan de solidarité raciale qui est en train de se créer, et la “kémitisation” des esprits est en train de se faire en grande vitesse. Je ne demande pas à ce que ces milices soient interdites. Je n'ai rien à faire de ces milices que sont la LDJ et le Bétar. Ce sont des gens qui ne menacent que ceux qui ont peur d'eux. Et nous nous sommes allés les voir (Rue de Rosiers) parce qu'ils avaient agressé les nôtres. Et chaque personne, dotée d'un minimum de raison, devrait comprendre qu'à chaque fois que notre peuple est attaqué, nous puissions nous défendre. C'est ce que moi et les miens, avons fait et que nous ferons. Nous partons du principe que personne ne nous défendra. Celui qui ne veut pas prendre sa liberté en main, il la verra passer sous son nez.

T : M. Sarkozy et la presse nationale vous ont permis de vous faire un nom sur la place publique. Ne pensez-vous pas avoir été quelque peu instrumentalisé ?

KS : Votre questionnement est légitime. Toutefois, n'oubliez pas que quand on parle d'instrumentalisation encore faut-il voir les résultats. Il paraîtrait que les médias nous auraient instrumentalisés… Qui est gagnant in fine ? Ils effraient ceux qui avaient déjà peur des noirs et poussent ceux qui n'aiment pas les noirs à nous détester encore plus. Et nous nous disons aux nôtres que nous ne sommes pas dans un pays ami mais que nous sommes entourés d'ennemis. De part ces médias nous avons plus que quintuplé notre base de sympathisants. Beaucoup de gens dans la rue, aujourd'hui, considèrent que le message porté par Kémi Seba est plus centré dans la dignité de notre peuple que celui porté par des gens comme Dieudonné, que je considère comme un frère très respectable, mais qui restent des enfants de cœur. Ce dernier loue d'ailleurs le courage que nous avons dans notre façon d'aborder les sujets. Les médias n'ont pas compris quelque chose : plus ils nous diabolisent et plus ils nous font connaître et soutenir par la base. Les gens sont tombés dans la même paranoïa qu'avec Malcolm X que les médias américains caricaturaient de “nazi noir”. Cela n'empêche que ses thèses ont pu être ancrées dans l'opinion publique. Et de même aujourd'hui des millions de personnes connaissent la philosophie que prêche Kémi Seba. De plus en plus de personnes adhèrent à notre philosophie.

T : Etes-vous donc proche de Dieudonné ?

KS : Je ne peux pas dire que je suis proche de quelqu'un qui prône l'intégration. C'est un frère qui a risqué sa vie pour ses idées. Je ne suis pas d'accord et me battrais toute ma vie contre cette philosophie de " République ", cette philosophie d' " Intégration " et tout ce qui s'ensuit. Toutefois, je respecte l'éthique qu'il a de vouloir aller au bout de ses objectifs. Je ne crois pas que se dire Français aujourd'hui lorsqu'on est noir de peau soit l'illustration de la dignité. Je crois que c'est criminel et génocidaire d'expliquer à un peuple qui se fait marcher dessus quotidiennement qu'il faut qu'il croie en ceux qui lui marchent dessus. Ceci est une erreur grave et explique pourquoi je suis là aujourd'hui.

T : De quelle personnalité vous sentez-vous le plus proche ?

KS : Moi je suis proche de mes ancêtres. Toutes ces personnes qui sont mortes et oubliées aujourd'hui à la va-vite par ces gens qui sont prêts à salir la dignité de leur population pour manger à la table du sioniste ou du blanc. Tout ce que nous entreprenons chaque seconde est orienté pour la dignité de ceux qui ont su nous représenter. Nous ne cherchons pas à plaire à ceux qui trouvent que nous allons trop loin et de facto ne se reconnaissent pas dans nos discours, mais plutôt à ceux qui veulent se libérer de la tutelle du blanc. Et nous ferons en sorte que les noirs qui critiquent notre discours se sentent encore plus mal à l'aise parce que nous, nous exaltons la fierté de notre peuple. Les noirs qui ne nous aiment pas ont honte d'eux-mêmes. Voilà la réalité ! Dans les quartiers, les gens sont désespérés et se questionnent “Enfin ! Pendant combien de temps allons-nous exister, ne serait-ce qu'au travers des structures comme SOS Racisme pour exprimer leurs revendications ?”. Ils attendaient qu'il y ait des gens qui disent les choses de manière haute et fière. Et ce n'est qu'un début. Je prône la séparation raciale. Pendant 400 ans, il y a eu le métissage et nous avons vu ce que cela a donné… Métissage forcé par le viol, la colonisation, la spoliation, le tabassage et le meurtre. Voilà ce que cela a donné. Ce sont les plus foncés qui sont toujours les plus opprimés.

T : Vous réfutez le bien-fondé des décisions de la justice française au seul motif qu'elle soit infiltrée par des forces sionistes…

KS : Je fais appel à votre raison. Je ne m'inscris pas dans une logique de la supputation ou celle de me poser des questions, je vois. Quand les autorités disent : quand on touche à un juif on touche à la France, mais par contre quand il y a des ratonnades qui touchent notre peuple je n'entends personne se déplacer, j'en déduis que ce pays est aux mains des sionistes et pas aux mains des noirs. Et c'est une bonne chose que l'on comprenne que ce pays n'est pas à nous mais aux mains de ceux qui gouvernent le monde depuis des années et des années. On parle des sionistes aujourd'hui, mais ce ne sont que les impérialistes d'hier. Si vous voulez qu'on cherche qui est derrière le FMI, Total Fina Elf et les autres, vous vous rendrez compte qu'ils soient bretons, normands, blancs, juifs ou noirs comme Harlem Désir, ils ont tous comme point commun de prêter allégeance à Israël. Et ceux qui ne sont pas capables de comprendre ces événements sont des gens qui sont en dehors de l'histoire. S'il y a des noirs, des arabes ou des blancs qui comprennent notre discours mais écoutez : que les " intellectuels de salon " comprennent que ce que nous disons n'est qu'une simple vérité !

T : Et quel projet sociétal proposez-vous aux noirs ?

KS : Quand je parle de rapatriement, je pense que c'est un projet sociétal qui n'est pas difficile à comprendre. Ce n'est pas parce que nous sommes sur le sol français et que nous avons été forcés à parler leur langue que nous le serons d'autant plus. Nous avons un continent qui est en train de mourir aujourd'hui. Nous ne sommes pas ici parce que nous aimons la Tour Eiffel ou Grimonprez-Jooris pour ceux qui habitent à Lille. Nous sommes ici parce que nous avons été pillés, violés et violentés. Toutes les richesses d'Afrique ont été déportées ici. C'est la stricte logique que nous venions reprendre ce qui nous a été enlevé. Notre projet sociétal, je vous l'affirme, n'est pas une utopie. Les sceptiques ont appris à ous
connaître.

T : Et croyez-vous que vos " frères " noirs vous suivront dans cet hasardeux projet ?

KS : Les " kémites " nous suivront… Les " frères " noirs, si vous parlez de Kelman, de Beyala, de Lozès, de Pocrain et surtout de Thuram (qui dit à la jeunesse noire d'être française), moi j'exècre ces gens-là. Ce sont des guignols pour nous. Et je n'ai rien à voir avec des personnes qui, alors qu'on est dans un pays qui a tué notre peuple pendant plus de 500 ans et le tue encore aujourd'hui, tendent l'autre joue et disent encore qu'ils sont fiers d'être esclaves. Je ne suis pas un esclave et ne serais jamais un esclave. Ceux qui nous suivront sont les " kémites ".

T : En parlant de " dédommagement ", vous annoncez des chiffres impressionnants, plus de 600 millions de noirs qui ont été tués par l'esclavage sioniste. Avez-vous seulement des éléments plausibles pour étayer ces chiffres ?

KS : Impressionnant pour les ignorants, pour ceux qui ne lisent que les livres des " leucodermes " et ne lisent pas l'histoire de leur peuple en tant que tel. Il y a des gens comme Umbi Fakoly, Jay Freeze ou Maurice Keita par exemple qui ont avancé, depuis bien longtemps, des chiffres sur le nombre de noirs qui ont été esclavagisés depuis plus de 500 ans. 600 millions c'est même un chiffre réducteur par rapport à la réalité, ceux qui connaissent l'histoire le savent. Cependant, si on est dans la matrice occidentale et que l'on répète tout simplement ce que dit Olivier Pétré-Grenouilleau et compagnie, je comprends qu'on soit choqué par les horribles chiffres que sort Kemi Seba.

T : Pensez-vous que votre discours soit suffisamment positif, voire optimiste, pour sortir les noirs des difficultés matérielles dans lesquelles ils se trouvent empêtrés aujourd'hui ?

KS : Le " kémite " par définition est quelqu'un qui sort la tête de l'eau. Que faites-vous quand quelqu'un vous dit qu'il ne vous aime pas pendant 50 ans ? Vous lui léchez les pieds ? " Oh missié, missié, aimez-moi ". Ou, prenez-vous acte de cette détestation et faites en sorte de ne plus voir leur visage pendant des années et des années. Je n'ai pas pour habitude de supplier les gens qui me détestent afin qu'ils m'aiment. Tu ne m'aimes pas, je ne t'aime pas non plus ! Et je vais ailleurs. Je ne suis pas ici par amour de la femme blanche, de la Lilloise ou de la Parisienne. Je suis ici pour l'amour de mes ancêtres, de mes frères et mes sœurs. C'est comme cela qu'avance la communauté " kémite ", comme cela qu'est est en train d'avancer. Et c'est pour ça que cela inquiète la section antiterroriste du " 36 Quai des Orfèvres ". Ils savent que le discours que je tiens touche bon nombre de nos frères et sœurs ghettoïsés et en quête de dignité et de fierté de soi et de volonté de justice. Nous n'effrayons que la population " nègre " qui veut mourir ici.

T : Aujourd'hui, nous vivons dans un monde mondialisé, fort empreint de métissage culturel et ethnique. N'est-ce pas démagogie que de prôner un repli sur soi ? Est-ce seulement concevable ?

KS : Le repli sur soi c'est ce sur quoi vous êtes aujourd'hui. On vous a acculés, on ne vous a proposé que ce monde là et pas autre chose. Vous vous êtes ainsi repliés sur vous-même parce que vous avez minimisé votre potentiel. Et ceux qui croient en cela sont toujours dans le statut d'esclave. Nous partons du principe que cela n'est pas utopique. Marcus Garvey avait déjà prôné le rapatriement bien avant nous. Certains lui ont mis des bâtons dans les roues. Nous, nous avons un lieu précis (" Kem "), une population précise que nous visons (" kémites ") et surtout en priorité une connaissance de soi que nous avons. Repartir sur la terre de nos ancêtres ce n'est pas du repli sur soi, c'est de l'intelligence.

T : Après avoir rapatrié les " kémites " sur la terre promise de " Kem ", que ferez-vous alors des blancs qui sont sur place ?

KS : Je ne vais pas quitter les blancs d'ici pour aller voir ceux de là-bas. Soyons sérieux ! Il y a des gens comme Robert Mugabé (Président du Zimbabwé) : lorsqu'il a voulu reprendre les terres aux Blancs, ce n'était qu'un simple appel à la dignité. C'est comme les " békés " (blancs des Antilles) qui profitent depuis 500 ans de la richesse des Antilles, ces gens n'ont rien à faire dans les Caraïbes et doivent être expirés. Les " nubiens " qui sont les véritables " kémites " vivent aujourd'hui en état de quasi " apartheid " au Soudan. Et quand nous rentrerons dans nos terres, ceux qui ne sont pas issus de notre patrimoine génétique et culturel seront amenés dans la contrée qui est la leur. La simple logique est " la France aux blancs et l'Afrique aux kémites ".

T : Vous critiquez le sionisme mais votre politique de rapatriement et du retour vers une " terre promise " réservée aux kémites, n'est-ce pas en fait une forme d'apologie au sionisme ?

KS : Non ! Marcus Garvey le faisait avant les juifs, si vous connaissez un minimum l'histoire. Et lorsqu'il prônait le " rapatriement ", ce n'était pas du sionisme avant l'heure, jusqu'à preuve du contraire. Un peuple se caractérise par " une terre, une histoire et une culture ". On ne peut pas se dire peuple tant que nous n'aurons pas notre terre. Et si vous vous voulez rester un apatride, c'est votre choix. Et si vous voulez être la construction identitaire du " leucoderme ", du sioniste, à savoir le " black " au lieu de dire l’africain c'est votre choix. Et nous nous ne sommes pas dans ce cadre de pensée là. Nous sommes " kémites ". Et qui dit " kémite " dit " une philosophie, une attitude et une terre ".

T : Vous vous dites philosophe. Etre philosophe n'est ce pas également faire preuve de sagesse en tirant les enseignements du passé ? Bien avant vous les différentes tentatives de retour qui s'inscrivent dans un cadre comme le vôtre ont été purement un échec…

KS : Reste à savoir sur quelle base ils le prônaient le retour … Marcus Garvey, qui est un homme d'envergure que je respecte beaucoup, ne le faisait pas sur la base d' " Atona ", de " kémete " ou des ancêtres. Il agissait en fonction de la connaissance qu'il avait. L'erreur de Marcus Garvey, frère qui a fait tant de choses pour notre peuple, c'est qu'il a trop cru au noir. Il a trop cru que les noirs pouvaient être solidaires de lui et l'aimer. Des millions de personnes ont été réunies derrière lui mais quand il a eu des ennuis, les noirs sont-ils venus l'aider ? C'est ça la grande erreur de Garvey. Moi je n'ai pas confiance en vous… Je n'ai que confiance en mes ancêtres. Bizarrement, toutes les personnes qui nous aiment sont des personnes qui ont comme point commun d'avoir confiance aux ancêtres. Ils savent que ce que nous disons, ce n'est rien d'autre que la voix que tenaient des Lumumba ou Sankara, sauf que nous le faisons en étant non par sur des bases chrétiennes ou autre mais sur des bases " kémites ".

T : Et tirez-vous également les leçons de l'échec du Libéria ?

KS : Qui est-ce qui a mis les bâtons dans les roue pour que le l'expérience libérienne soit un échec ? Tout le monde sait que les aparalisis ( ? ? ?), qui sont les sionistes d'aujourd'hui, avaient une main mise réelle dans le fait de monter les ethnies les unes envers les autres pour montrer que le rapatriement n'était pas la seule solution. Quel était le but du Libéria ? C'était de montrer aux descendants d'esclaves que cela ne servait à rien qu'ils se rapatrient parce que cela se terminerait toujours par un bain de sang et qu'il fallait mieux rester sagement à côté du maître blanc. Eh bien, il y a des esclaves crédules qui y ont cru. Les juifs ont fait un rapatriement dans un esprit de suprématie raciale. Nous nous sommes dans un esprit de " mâat " (vérité et justice). Nous ne sommes pas dans une logique pour dire que nous sommes plus fort qu'untel ou untel. Nous nous appuyons sur l'histoire et les faits. Nous sommes un grand peuple perdu dans les méandres de la colonisation, de l'esclavagisme et de la soumission mentale à autrui. Nous partons du principe que l'exaltation de la fierté de soi nous permettra de mieux nous unir au reste de l'humanité.

T : Vous maîtrisez bien votre propos et vous présentez aujourd’hui en qualité de « Fara ». Pourtant tel n’a pas toujours été le cas. Vous avez été un jeune plutôt turbulent et en échec scolaire. Comment êtes-vous parvenu à opérer cette mutation ?

KS : « Tel n’a pas toujours été le cas ? », il faut relativiser. Ce système m’a fait croire, comme c’est le cas encore aujourd’hui de millions de jeunes, que je n’étais pas capable d’être ce que je devais d’être. Je fais partie de tous ceux qui ont décidé de prendre leur destin en main. « L’école républicaine » ne m’a rien appris. C’est vrai ! J’ai été autodidacte et ai appris, seul, de par les écrits qu’avaient laissé les ancêtres, que l’avenir auquel mon potentiel me prédestinait pouvait être plus grand que celui que l’ennemi voulait bien me faire croire. C’est le cas de millions de jeunes aujourd’hui à qui on fait croire qu’ils ne sont que des sous-hommes, pas intelligents et incapables. Lorsqu’ils sont en face de leur propre destinée et qu’ils décident de la saisir, ils se rendent compte qu’ils peuvent être des gens d’un potentiel illimité. Et c’est dans ce cadre là que j’agis. Cela fait sept ans aujourd’hui que j’ai emprunté la voie de la résurrection de soi. Mon Université a été d’abord la « Nation de l’Islam » puis le « Parti kémite » et enfin la soumission aux ancêtres au travers de la « Tribu Ka » et d’ « Atona ».

T : Vous avez dit « partout où coule le sang kémite, les kippas sionistes ne sont pas loin. ». N’est-ce pas de la pure démagogie, voire de la paranoïa ? Ceux qui connaissent un peu les conflits en Afrique vous le diront : les sources sont bien souvent diverses et ne peuvent se résumer à un seul facteur…

KS : Qui a créé par exemple la notion d’ethnie ? N’est pas Lévi Strauss ? Qui arme les ethnies qu’on dit se monter les unes contre les autres ? La démagogie aujourd’hui c’est de dire que « les noirs ne s’aiment pas forcément entre eux ». Et « ce n’est pas parce qu’ils sont noirs qu’ils doivent forcément s’aimer ». Ça c’est de la « macaquerie », de la « singerie »de l’homme blanc que de dire cela. Et nous, nous ne voulons pas nous prêter à ce jeu. Nous, nous savons que dans la situation actuelle de l’Afrique, il y a des kippas sionistes ou des impérialistes soumis à cette hégémonie qui ne sont jamais loin. Le congrès de Berlin traduit bien ce partage du continent entre grandes nations occidentales soumises à l’hégémonie sioniste. Le tribalisme intéresse ceux qui veulent se reconnaître dans la matrice mise en place par les sionistes et les impérialistes.

T : Et quel raccourci opérez-vous entre la « Thora » et l’histoire des noirs ?

KS : Le seul rapport est que dans la « Thora », rédigée en 398 par un scripte sacrificateur juif du nom de Esdras, pour la première fois dans l’histoire, a été mentionnée une malédiction nous concernant : la malédiction de Canaan ou de Cham à travers son fils. Malédiction de Cham qui a été reprise en 1454 par le pape Nicolas V pour légitimer l’esclavage. Donc s’il n’y a pas de malédiction dans la bible, il n y a pas d’esclavage légitimé par les chrétiens et par les musulmans, comme ça été le cas par la suite.

T : Quel est votre actualité ?

KS : Mon actualité est très simple, je vais à la rencontre de chaque frère et sœur qui en exprime le besoin dans différents quartiers, villes de France et parfois même à l’étranger pour faire passer le message de la connaissance de soi. La connaissance de soi permet de mieux s’ouvrir au reste de l’humanité. Un arbre sans racine ne tient pas. Il est nécessaire donc que nous soyons bien enracinés dans la culture « kémite » pour que nous soyons prêts à mener une guerre des consciences.

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