Le dernier Sarkoshow en date a fait long feu. Comme tous les autres, soit dit en passant ! Pourtant, le paquet avait été mis : une centaine de policiers, accompagnés d’une nuée de journalistes, se sont abattus à l’aube sur une cité des Yvelines pour « capturer » cinq personnes… ou plutôt pour « tenter d’arrêter » cinq « présumés agresseurs de keufs ». Un seul, sans doute mal prévenu, mal comprenant ou mal réveillé, est tombé dans leurs rets.

Nicolas Sarkozy et ses conseillers avaient programmé un remake du Jour le plus long en banlieue, on aura eu à la place La 7e Compagnie au clair des Mureaux.

Les médias s’en donnent à « colonnes-joie », relatant chaque épisode de cette guignolerie avec force détails… On les comprend : ça leur coûte toujours moins cher d’envoyer leurs journalistes aux Mureaux plutôt qu’à Beyrouth, Bagdad ou Kaboul.

À les lire, pourtant, le spectacle est presque le même, la haine toute aussi palpable, le bordel tout aussi omniprésent… Quant au Sarkoshow, pas plus pitoyable que le Bushow, il ne baigne pas, lui, dans autant d’hémoglobine… enfin, jusqu’à présent !

Le caillassage de flics est très à la mode dans notre pays, surtout dans les Cités de certaines banlieues où il est devenu le passe-temps préféré de jeunes en mal de projet citoyen. Pas un jour ne passe sans qu’une agression contre les forces de l’ordre ne défraie la chronique, que des policiers soient expédiés à l’hôpital à moins que, légèrement blessés, ils se voient prescrire « une à deux semaines d’interruption temporaire de travail » : qu’en termes choisis, ces choses sont dites !

Voilà un an, les banlieues explosaient. Le calme a été ramené au bout d’un très long mois, non par un quelconque rétablissement de l’ordre républicain, mais par l’achat d’une précaire paix sociale à coup de subventions aux Grands frères des Cités, ex-dealers reconvertis dans le business associatif, moins risqué, sinon plus juteux.

Les fonds commençant sans doute à manquer, ces derniers se rappellent au bon souvenir de leurs mécènes politiques. Nul doute qu’ils ne soient rapidement entendus pour cause de trop prochaine élection présidentielle.

Ils le sont déjà, d’ailleurs, par le Speedy Gonzalès de la communication, premier Flic de France à ses heures et candidat à l’élection présidentielle le reste du temps.

Nicolas Sarkozy allie la rodomontade permanente au show médiatique exacerbé et n’oublie surtout jamais de rappeler que son action n’est dictée que par son obsession de reprendre les électeurs « égarés » au Front national.
« Pourquoi voudriez-vous que je m’empêche de parler à un électorat qui était le nôtre ? » assène-t-il régulièrement à ceux qui lui reprochent cette hantise électorale non dissimulée.

De son propre aveu, le rétablissement de la sécurité, l’extinction de la guérilla urbaine, le dérange bien moins que la lutte contre ce diabolique Jean-Marie Le Pen.

Réussira-t-il dans cette entreprise là où pourtant tous ceux qui ont essayé ont lamentablement échoué avant lui ? On dit qu’un électeur sur deux du FN est sensible à son action. On le dit, oui… mais sûrement pas dans ces fameuses « Cités de non-droit » que le Front national était le seul, hier, à dénoncer et qui, aujourd’hui, sont tous les jours à la Une de l’actualité.