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Deux flics en Normandie
Incident gare du nord, un contrôle de billet tourne au pugilat, verdict : un bras cassé et l’indignation (légitime) des passagers. La suite nous la connaissons : c’est la traîné de poudre de la génération portable… Chacun y va de son « sms », la source est déformée, caricaturée, la victime passe de la trentaine à la dizaine d’années, le contrôle se mue en agression pure et simple. Engrenage classique : on envoie des policiers en grande tenue pour disperser les curieux et c’est le résultat inverse : multiplication des badauds et des nerfs. Mais c’est déjà de l’Histoire : on brise quelques vitrines, on pille boutiques et distributeurs (c’est toujours la société de consommation, même pendant une émeute). Un bon sujet pour les JT, de la matière pour Sarkozy et ses amis, un tir croisé des démagogies enfin: à gauche comme à droite…
Dans cette affaire, on manquait du corps du délit : une vidéo à la manière « Rodney King ». Quand on ne bénéficie pas de cette base essentielle, on a la décence de mettre de l’eau dans ses jugements. On ne participe pas à la guerre des échos (1), à la boursouflure de la rumeur.
Rien de comparable à Mont Saint Aignan (2), là nous possédons sur bande quarante minutes de méthodes que l’on pensait révolues. Presque une heure d’humiliations, de coups: aux pieds, aux poings, avec des accessoires, à terre ou sur une voiture… parfois même avec le renfort d’un chien…
Deux jeunes hommes d’une vingtaine d’années, bousculés, battus, bastonnés… pour un lampadaire percuté…
Alors nous n’échangeons pas les rodomontades sauce Sarkozy pour l’angélisme du Ségolem impérial. Je suis de la génération des accusés. Quand la chimie du cerveau prend le pas sur la civilité, j’accepte de goûter à la fraîcheur du sol. Je veux bien un quintal de moustachu pour m’immobiliser… mais pas plus… Un policier c’est logiquement un homme formé qui sait gérer, donner une réponse proportionnée, sans envenimer. Mais notre société malade engendre des hommes en bleu malades. Elle recrute pour sa protection les mêmes écervelés arrogants et violents dont elle cherche à se défendre par ailleurs (3). On dit d’ordinaire que l’état des prisons mesure le niveau de « démocratie ». L’état de la police demeure quant à lui le thermomètre des dérives autoritaires…
Nous nous souvenons à cette occasion de Kemi Seba, embastillé deux mois pour deux mots. Nous sommes d’ailleurs les seuls à dénoncer le « mal policier » dans sa globalité : que les morts s’appellent Zyed, Bouna… ou Julien Quemener...
Nous constatons que Le Pen est mieux accueilli à Argenteuil (pays réel) qu’à « science po » (pays légal). Qu’il n’a pas, qu’il n’a plus, les outrances dont Sarkozy fait son pain de Campagne… Face à la droitisation extrême, l’extrême-droite apparaît (presque) comme un moindre mal.
1 - Voxnr s’est tenu à l’écart de cette surenchère.
2 - Le reportage de l’édition « 12/13 » de France 3 : www.dailymotion.com C’est un dommage collatéral parfois sympathique de la génération Internet : Capturer et émettre de l’image « à vif »
3 - Dans le toujours trash « Droit de savoir », un agent de la BAC déclarait : « Je fais des combats clandestins au Pays-Bas, ça m’éclate. Les mecs qu’on arrêtent dans la rue ne savent pas se battre, ils n‘ont pas le niveau ». |
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Niveau 2 :: La Lettre « Les Nôtres »
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Niveau 3 :: Résistance Hors Serie
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