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Jeudi, 19 Avril 2007
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Contester la confiscation de la démocratie en votant
Pierre Le Vigan
Éditorial
Contester la confiscation de la démocratie en votant
Une tendance existe dans les milieux non-conformistes de droite. Ne pas voter. Ne pas voter plutôt que voter Le Pen. De quoi s’agit-il ? Certainement en bonne part d’une peur de paraître se « rallier » à l’ « extrême droite » quand, depuis vingt ou trente ans, on défend des positions qui n’ont rien de « réactionnaires », ou de conservatrices, ou de « nostalgiques », ou de néo-pétainistes. Je comprends cela. Je suis un démocrate inconditionnel c'est-à-dire que je crois qu’il faut affirmer la démocratie intégrale, radicale, et donc sans doute révolutionnaire, qu’il faut pousser vers toujours plus de démocratie à tous les niveaux, du local à l’européen en passant par le national, et qu’il ne faut pas oublier l’enjeu décisif de la démocratie économique qui doit encadrer le marché. Je crois aussi que la nation reste un pivot de l’expression des idées politiques, et en même temps je suis un européen qui croit à la nécessité de l’Europe européenne. Et qui croit que les deux combats que sont la vraie démocratie et l’Europe européenne, indépendante et libre sont les mêmes et doivent être conduits ensemble à chaque instant. N’étant pas maurrassien, ayant toujours été allergique à la critique droitière de la démocratie, je ne vois pas le sens qu’il y a à critiquer la démocratie alors que les gens de la droite radicale sont justement victimes du manque de démocratie, du déni de démocratie, d’une démocratie entravée, ligotée, falsifiée.

Les mots ne sont pas neutres. Quand la presse use du terme d’ « extrême droite » à propos notamment du Front national, elle vise à rendre les sympathies pour ce mouvement inavouables, socialement et pas seulement politiquement incorrectes. A l’inverse, les journalistes emploient volontiers à propos de ce qui pourrait être qualifié d’extrême gauche l’expression « à la gauche de la gauche », expression non discriminante. La vérité est que la question n’est pas de chercher à tout prix à ne pas apparaître extrême mais de savoir et de dire ce qui est juste et droit. Or le Front national défend trois positions justes sur des points essentiels.

Première position. C'est le refus du libre échange mondial et le choix d’un protectionnisme nouveau. Il veut celui-ci national et non européen car il estime qu’on ne peut compter sur l’Europe actuelle. On peut estimer qu’à terme, le protectionnisme ne peut être qu’européen. Appelons cela économie autocentrée. Mais il faut bien agir dés maintenant sur le seul levier à notre disposition, or, il n’y a pas d’expression démocratique européenne alors qu’il y en a encore une, même si elle subit bien des torsions, en France. Il faut dire le possible dés maintenant en France ou ne rien dire du tout.

Seconde position juste du F.N : c’est le refus de l’immigration. Les Français, qu’ils soient de souche ou d’origine étrangère (entendons par là d’origine récemment étrangère), subissent les effets désastreux d’une immigration de masse qui coûte très cher au plan des régimes sociaux, qui pèse à la baisse sur les salaires, surtout ceux des travailleurs peu qualifiés ou manuels, et qui détruit le lien social dans bien des quartiers par la constitution de ghettos dont les Français de souche sont les premiers exclus et donc les premières victimes. Dans le même temps, l’extrême complaisance des pouvoirs publics et des médias envers les sans papiers (en voilà un vrai extrémisme) aboutit bien souvent à une véritable discrimination positive en leur faveur. Ainsi, de nombreux sans papiers donc hors la loi bénéficient d’aides supérieures à celles dont ils bénéficieraient s’ils étaient régularisés – ce qui ne veut évidemment pas dire que la régularisation soit la solution, qui ne peut être que le retour au pays d’origine. L’abolition de la double peine est aussi une mesure extrêmement dommageable.

Troisième position du Front national : la défense d’une représentation plus juste des électeurs par la proportionnelle, mais aussi l’élargissement de la liberté d’expression par l’abolition des lois qui la limitent ou confondent mémoire et histoire. Bien évidemment, tout le monde sait que la proportionnelle intégrale n’est pas tenable et qu’il faut un correctif majoritaire, comme aux régionales par exemple, mais l’essentiel est d’indiquer une direction pour sortir de la confiscation de l’expression des suffrages par deux grands partis – ou par trois.

Chacun a ensuite ses opinions sur tel ou tel propos de Jean-Marie Le Pen. Peu m’importe que Sarkozy ait un ou trois grands parents étrangers. Force est de constater d’ailleurs que de telles interrogations sur les origines de Sarkozy ne sont guère dans la ligne des discours de Valmy et d’Argenteuil. Et que, heureusement, Jean-Marie Le Pen, le politique courageux et le lecteur passionné qui cite Aimé Césaire vaut mieux que cela quand il s’avance sur ce terrain – disons-le tout net – peu intéressant. La majorité des Français et même des électeurs du Front national s’en moquent totalement. Ce qui m’inquiète beaucoup plus, c’est le risque d’une inflexion pro-américaine de la politique de la France si Sarkozy devient président. Et ce que je souhaite conjointement à Le Pen c’est la sortie de l’OTAN car l’OTAN c’est la guerre, et c’est la guerre américaine. J’entends bien d’autres objections : Le Pen serait brutal. Mais c’est la réalité qui est brutale. Sans fermeté et énergie aujourd’hui, croit-on que nous échapperont à de terribles tourmentes demain ?

L’essentiel dans un vote, c’est un message. Veut-on ne choisir qu’entre Royal et Sarkozy, qui feront à peu de choses près la même politique ? (un peu plus de déremboursements de médicaments avec Sarkozy, un peu plus de régularisations de clandestins avec Royal), veut-on la même politique avec exactement les mêmes, c’est-à-dire et la droite et la gauche gouvernant ensemble et alors Bayrou est l’homme de la situation (qui aura le seul mérite de donner de l’espace à la gauche de la gauche et à la droite de la droite) ? Ou doit-on constater qu’il n’y a qu’un parti et un candidat qui ne bénéficient d’aucune complaisance des médias et même subissent un ostracisme tenace de la part de gens qui ont le pouvoir, l’argent, les réseaux. On doit alors se demander si, au-delà de faiblesses bien humaines, ce n’est pas là la seule solution pour contester radicalement la confiscation de la démocratie par de pseudo-élites ? Le grain de sable nécessaire. Il faut donc voter sans illusions déraisonnables mais surtout sans fatalisme. Exprimer son refus d’un système confisqué et prendre acte de solutions différentes proposées par le Front national, ce n’est peut-être pas suffisant mais c’est nécessaire et c’est maintenant possible. On ne peut avoir longtemps critiqué une « extrême droite » sclérosée et refuser de voir le travail sur lui accomplit par un mouvement qui n’a plus grand-chose à voir avec l’extrême droite.
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