Du 3 au 12 août dernier, j’ai séjourné en Syrie. Alors que les agences de presse occidentales présentent ce pays comme en proie à une répression féroce et à une guerre civile larvée, je n’y ai rien vu de tel.
Bien sûr, je n’ai pas été partout, et si j’ai vu Homs, tranquille mais avec une présence militaire indéniable, je n’ai pas été à Hama où on ne peut nier que des combats violents se sont déroulés. Mais, mon goût prononcé pour l’adrénaline m’a amené à fréquenter, ces quinze dernières années, quelques autres points chauds et je peux ainsi faire quelques comparaisons. Or, si je compare ce que j’ai vu en Syrie au Cachemire, d’il y a 10/12 ans, lors du summum des troubles qui agitèrent cet État de l’Union indienne, tant au niveau de la présence militaire et policière que des contrôles, des brutalités constatées et du sentiment d’insécurité vécu, on est dans un rapport de 1 pour Damas et de 100 pour Srinagar… Si je compare avec l’Iran, où je fus en 2009 et où j’ai assisté, à Téhéran et dans d’autres villes, à la répression des manifestations, de même c’est sans commune mesure. On voyait en Iran la police dans les rues, les voltigeurs en moto, les brigades anti-émeutes, et on pouvait constater qu’une partie de la population, minoritaire mais conséquente, était hostile au régime. Je n’ai pu constater rien de tel en Syrie.
Les médias nous parlent de manifestations récurrentes à Damas. J’ai parcouru toute l’aglomération, à pied et en voiture, je l’ai fait durant plusieurs jours et je l’ai même fait un vendredi. Je n’ai rien vu du tout et il n’y avait dans les rues que les policiers réglant la circulation. Quant aux militaires et à leurs chars, ils étaient totalement absents !
J’ai regardé, de ma chambre d’hôtel, les télévisions occidentales et j’ai pu remarquer que leurs correspondants étaient à Beyrouth et rendaient compte d’une situation qu’ils ne connaissaient pas par eux même mais par les informations que leur fournissaient les mouvement d’opposition !
J’ai constaté qu’on accédait sans mal à Facebook dans le moindre café-internet et que la presse internationale était en vente dans tous les grands kiosques. Ce qui n’a pas toujours été le cas dans certaines démocratie du Maghreb…
En plein ramadan, j’ai pu me rendre compte que l’on vendait de la nourriture dans les rues et qu’on pouvait y manger sans crainte de problèmes. Au même moment, au Maroc on appliquait l’article 222 du code pénal marocain stipulant que « tout individu notoirement connu pour son appartenance à l’Islam qui rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le Ramadan est passible de un à six mois d’emprisonnement et d’une amende. »
En définitive, j’ai vu la réalité d’un pays dont les seules notions que nous avons sont celles que nous instille la Propaganda Staffel du Grand Occident et les Quislings de l’Empire tels BHL ou Kouchner.
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